• Le renard m'a dit ensuite:
    - Tu vois bien que tu n'utilises pas la bonne méthode.
    - Mais qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse?
    - Eh bien, au lieu de faire tes machins stériles, regarde les machins des autres, très fertiles, tu te rendras soit compte que ce que tu avais fait n'était pas original, soit tu te rendras compte que toi, tu n'es vraiment pas doué.
    - Je n'ai pas vraiment envie de me rendre compte de ces choses-là...
    - Peut-être, mais si tu ne te fixes pas de repères, tu n'arriveras à rien. Regarde ce que les autres ont fait, observe bien, digère tout ça, et défèque-le en un machin qui sera à toi.
    - Je n'aime pas le terme "déféquer". Il ne correspond pas à ce que vous décrivez. Ou alors j'ai mal compris.
    - Tu as raison. Mais, pour ma défense, il me semblait logique de l'utiliser après "digérer", qui, lui, correspondait assez bien.
    — Nous parlons de broutilles.
    - Oui. Donc, vois-tu, tout ce que tu fais pour l'instant, c'est nul. Les pros font beaucoup mieux que toi.
    - Mais ils ne sont pas nés comme ça. Eux aussi, ils ont eu mon niveau.
    - C'est exact. Qu'en déduis-tu?
    - Qu'il faut que je continue de travailler. Au bout d'un certain temps, j'acquerrai surement un niveau équivalent au leur.
    - Peut-être bien.
    - Peut-être bien. Mais, cela m'embête, parce que pour l'instant, quand je me confronte à quelque chose auquel je n'ai pas l'habitude de me confronter, je rate mon travail et barre sauvagement. Je n'y arrive pas.
    - C'est bon signe. Si tu y arrivais, c'est que tu aurais fini de l'apprendre, et qu'il faudrait passer à autre chose. Puisque tu n'y arrives pas, continue de travailler ça, et ça viendra surement, au bout d'un moment.
    - Oui. Mais, en attendant, c'est ennuyeux.
    - Persévère. Persévère et tu finiras par y arriver.
    - Il y a autre chose qui m'ennuie, renard.
    - Quoi?
    - Lorsque je veux réussir quelque chose, faire quelque chose d'original, je ne peux pas le faire rapidement. Je ne fais rapidement que des choses qui me sont aujourd'hui faciles, mais je ne peux pas faire de chefs-d'œuvres en cinq minutes, ou alors pour moi ce n'en sont pas, non, pour faire des choses intéressantes, vraiment réussies, cela me prend énormément de temps, il faut que je le prépare, voire que je le recommence, que je le reprenne, c'est terriblement fastidieux, mais ce n'est pas cela qui me gêne. Non, ce qui me gène, c'est de rater mes travaux quand je fais n'importe quoi. Je voudrais faire des n'importe quoi qui seraient merveilleux.
    - C'est le rêve de beaucoup de gens, m'a répondu le renard.
    - Je voudrais commencer à écrire et, à la fin, avoir fait quelque chose de magnifique.
    - Je te comprends, m'a encore répondu le renard.
    Je regardais le renard, et j'avais la sensation de ne pas avoir tout dit, il restait des choses dans mon sac à déverser, mais j'ai compris que c'était une fausse impression, et je l'ai juste regardé.

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  • Et comme je n'ai rien d'autre à dire ce soir et d'autres choses à faire, voilà simplement un petit extrait de "L'hydromelade":

    "    Dans la vie, il y a les gens qui se disent : “oeil pour oeil, dent pour dent.” Et il y a les autres, qui se disent : “Si la haine répond à la haine, quand donc la haine finira-t-elle? Seul le pardon peut y mettre fin.” Puis enfin, il y a ceux qui pensent : “Pour un oeil, les deux yeux; pour une dent, la mâchoire.” C'était ces derniers qui avaient l'adhésion d'Alexandre.        
       
        Il entreprit donc de laisser un peu son roman tranquille, dont il avait commencé la rédaction, pour réfléchir à la sentence qu'il m'infligerait. Cela lui fit bizarre de penser que je savais la décision qu'il allait prendre, alors que lui-même ne le savait pas encore. Mais il appréciait l'idée de pouvoir se venger, et réfléchissait à quelle serait la pire sentance, la plus méchante, qu'il pourrait m'infliger. Traverser la Manche à la nage? Pourquoi pas...Le faire prendre une ligne de métro à une heure de pointe, et le faire traverser toute la ligne en lui demandant de crier :  “Je suis un putain d'enculé de merde”? Alexandre songea que les deux propositions étaient séduisantes. Alors, allait-il m'infliger la traversée de la Manche, ou les auto-insultes dans le métro? Il se décida pour les auto-insultes. Il composa mon numéro en souriant jusqu'aux oreilles lorsque mon téléphone sonna. Le téléphone était juste à côté de moi, mais je n'ai pas décroché tout de suite. J'ai répondu à la troisième sonnerie, en soupirant :
     — Allô Alexandre?
     — Dites-moi, est-ce que vous saviez vraiment que demain, vous alliez faire toute une ligne de métro en heure de pointe en criant : “Je suis un putain d'enculé de merde!”, quand vous m'avez acheté ce billet pour Rennes et que vous m'avez mis dans ce train?
     — Ma foi, c'est exact, je le savais.
     — Alors vous êtes vraiment maso. Et cinglé. Rendez-vous demain à la station de Bastille, à sept heures du matin.
    Et il a raccroché."
     


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  • Bon. Alors, tout d'abord, tu as beau me mettre la pression pour que je poste des trucs, Blackscarf, je préfère ça à l'époque où tu n'avais plus internet, et où je recevais un commentaire tous les six mois. Enfin, on finissait par s'habituer, mais c'est quand même plus marrant quand on sait qu'il y a au moins une personne qui nous lit, et qui, en plus, nous répond. Ça crée une sorte de dialogue, de correspondance, je trouve ça vraiment très, très sympa. Peut-être même que je préfère avoir une commentatrice aussi active, une "amie virtuelle", une correspondante cybernétique, qu'une centaine de commentaires par des gens toujours différents. En même temps ptet jdis des conneries. Ptet je préfererais la centaine de commentaires. Oh, non. Une centaine de commentaires, ça doit être carrément chiant à lire et à répondre.
    Bon,  bref. Merci, Blackscarf. Euh. Oui, la suite, donc. Ah oui, sinon jl'ai pas fait plus tôt parce que j'avais pas trop le temps, mais c'est ça le lycée. Alors, la suite. Tout d'abord, celle de Blackscarf, pour ceux qui ne sont pas elle:
     
    Même en plein jour, je ne me sentais pas à l'aise, c'est que c'était une rue si sale! une petite rue étroite dont les pavés, usés par les voitures et par les passants, étaient mis à nu malgré une brève couche de goudron... bien sûr que je voulais la retrouver, mais là j'avais plutôt envie d'être bien au chaud chez moi...et puis, chose curieuse, on me regardait. Mais on me regardait pas du genre "salut ça va?" des regards qui me disaient "étranger", qui me disaient "va-t-en » mais je sentais des regards ou il subsistait une surimpression de « madeleine » une impression lointaine, fugitive, et pourtant je sentais que j'approchais du but. L'instinct, peut-être. La lumière ne parvenait ici que par un miracle de réfraction sur les vitres des fenêtres, un rayon de lumière traqué par les murs et zigzaguant jusqu'en bas à la recherche d'un visage à éclairer, et moi d'une personne à retrouver. « La lumière écarte le danger. » m'a-t-on dit. Je commençais à m'interesser petit à petit aux gens, aux allers retours de ces gens perdus dans leur pensées, gens froids, distants... »Mais comment vais-je leur parler ? Tiens, bonjour, vous ne connaîtriez pas une fille, grande, chataine, très jolie, venant ici la nuit ? » Devinez la réponse... « Va voir les putes qui sont à côté, mon gars » Oh mon dieu. Où est-ce que je suis tombé. puis me vient une idée affreuse, horrible, inconcevable...madeleine ? non, non, je savais...les problèmes d'argent, mais elle n'irait pas jusqu'à...non, non, c'est juste la réputation de la rue. Et soudain, que vois-je ? une silhouette grossière, qui me rappelait étrangement le gros tas gris de cette nuit. mais étais-ce vraiment lui ? je n'avais pas du tout envie de l'aborder. oui, j'avais peur. Alors j'ai demandé. « Vous connaissez l'homme là-bas ? -Oui, c'est Joe. il habite à cent mètres » Au moins, j'avais avancé. Avancé dans une petite rue à impasses.
     
    Ma suite:
     
    Joe, hein? Bon, allons chez Joe. C'est ce que je me disais alors que mes jambes flageollaient et que je m'efforçais de respirer fort. Pourquoi j'allais chez Joe? Parce qu'il était rentré chez lui, bien sûr. Pourquoi l'aborder chez lui plutôt que dans la rue? Parce que j'ai pas osé avant. J'ai bougé seulement quand il est reparti. Oui, je sais, je suis pleutre. Mais bref. J'ai suivi ce type. Je me suis retrouvé à ouvrir une porte qui avait l'air d'avoir fait la guerre, comme l'intérieur du bâtiment, d'ailleurs, et je suis monté, à chaque pas, les marches grinçaient, à chaque pas, je flippais un peu plus. J'ai lu "Joe Vermeil" Sur une  porte. J'ai sonné. Oui, j'ai sonné. J'ai trouvé le courage de sonner à la porte d'une armoire à glace bien flippante que j'avais vu de loin, mais l'air bien peu recommandable. Qu'est-ce que j'allais dire?
     — Oui?
    Un type , de deux têtes plus grand que moi, avec un tee-shirt blanc en manches courtes qui laissaient voir ses gros biceps,  et un visage à vous faire fuir. Le crâne rasé, au moins cinq piercings à l'oreille, et un autre à l'arcade sourcilière. Il m'a regardé l'air mauvais, il fronçait les sourciles, la main toujours accrochée à la porte.
     — EUh... Bonjour...
    Il ne m'a pas répondu, il m'a laissé continuer de parler, l'air las.
     — EUh... Ça va peut-être être un peu long ...
     — Faites le plus court possible.
     Ça m'a terrifié, il avait articulé ces quelques mots, rien que ça m'avait terrorisé, et j'ai vraiment fait le pllus court possible:
     — Est-ce que vous connaissez une Madeleine?
     Il m'a regardé d'une autre manière, d'un seul coup. Il avait l'air surpris, et moins violent dans son regard. Comme s'il avait baissé sa garde.
     — Vous êtes?
     Ça m'a fait sourire. C'est drôle comme les choses changeaient en une seule phrase. Je me sentais plus en confiance.
     — Euh... Son colocataire. Mais elle est partie, je sais pas pourquoi. Je la cherche...
    Il ne m'a pas répondu tout de suite. Il avait l'air de réfléchir.
     — Bon. Écoutez-moi bien: Normalement, je devrais vous virer d'ici, et ne jamais dire à Madeleine que vous êtes passé, parce qu'elle ne veut plus vous voir, ni vous ni personne d'autre, elle a trop honte. Mais... Mais, je ne peux pas vous faire rebrousser chemin, et, bon, il fallait bien qu'elle s'y confronte, j'imagine...
     — S'y confronte?...
     — Bah... Ses proches, tout ça... Par rapport à ce qu'elle est devenue... Vous revoir, j'imagine qu'aujourd'hui, ça va être un éléctrochoc, pour elle.
    Je ne lui ai pas dit que je l'avais déjà revue l'autre jour.
     — Euh... Comment ça. Qu'est-ce qu'elle est devenue?
    Il m'a regardé avec pitié, miséricorde. Il a soupiré, l'air las, et il m'a dit d'entrer.
     
    Hop! Au prochain qui voudra. Donc sûrement BlackScarf. Mais si c'est quelqu'un d'autre, c'est bien. Et sinon, pour m'excuser de pas avoir fait cette suite plus tôt, eh bien, en exclusivité, un petit extrait de mon roman que vous lirez peut-être dans quelques années, qui sait? Pour l'instant,  faut que je le corrige,  ensuite, je démarche les éditeurs (après avoir fait ce qu'il faut pour mes droits d'auteur).
     
    "Il avait raison de se sentir tout nu. Il ne pouvait rien me cacher. Il ne pouvait pas me mentir. Chacun de ses souvenirs, chacune de ses pensées, je les connaissais. Je n'avais rien à demander à mon frère, puisque je savais tout. Je savais très bien que mon frère avait créé un formidable pouvoir, mais qu'il pouvait se transmettre par un simple contact corporel. Je savais que mon frère projetais de conquérir le monde avec son pouvoir, même s'il ne savait pas trop pourquoi il voulait conquérir le monde, mais je savais aussi qu'il y renoncerait lorsqu'il rencontrerait l'amour. Je savais que mon frère cambriolait des banques avec son pouvoir, notamment pour financer ses plans de conquête du monde, et je savais que mon frère était malheureux parce qu'il avait peur de la mort quand il fallait dormir et parce qu'il était toujours puceau à quarante ans, et parce que de tous les buts de vie qu'il s'étaient donnés ado il n'en avait encore accompli aucun. Je savais qu'il se sentait comme un point sur Terre parmi des milliards de points et qu'il se sentait inutile et malheureux, et que tous les jours qu'il passait il les passait à passer le temps, bref, mon frère était au bord du gouffre et c'était pour ne pas y penser qu'il s'occupait à se casser la tête à inventer des pouvoirs de superman."
     
    Voilà.
    À bientôt à tous.

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  • Alors tout d'abord, je te conseille très fortement de publier ta version de l'histoire de la mère michelle, parce que ça a l'air vraiment génial et trop marrant, et ensuite, merci d'avoir écrit une suite pour mon minuscule concours. Je donc tenter d'écrire une suite à ta suite. Je tiens aussi à préciser que j'aime beaucoup ton écriture, et que "et le vent tambourine des gouttes de pluies grosses comme mon ptit doigt sur le sol", ça pète, si je puis me permettre, ça pète vraiment.
     
     
    Suite BlackScarf:
     
    Mais pourquoi Madeleine était partie ? J'avais fait sûrement un truc de travers, mais je vois pas quoi. Puis je n'aime pas la danse, Madeleine est gracieuse même quand elle tombe...et puis franchement je m'étais habitué à elle. Non, non, non, c'est pas que j'ai des sentiments pour elle, on est colocataires...on était j'veux dire. et même si j'ai rêvé d'elle, elle qui m'embrassait, c'était juste un rêve, vous savez, l'inconscient. Un soir, j'ai voulu vérifier ce qu'elle faisait, je ne connaissais pas vraiment son école de danse mais j'ai demandé, demandé, demandé...et puis j'ai rien trouvé. Puis la meilleure, à la fin, on m'a dit qu'elle n'avait jamais mis les pieds dans un cours de danse. Ça m'a mis K.O. Mais où est-ce qu'elle est ??? il fait froid, glacial, et le vent tambourine des gouttes de pluies grosses comme mon ptit doigt sur le sol. Ça fait des flaques géantes, géantes, j'ai l'impression de voir son reflet dedans. et puis paf ! Quelqu'un marche dedans, et elle a disparut de nouveau. Ya un lampadaire qui clignote, ça fait stroboscope orangée, ça me stresse, j'ai l'impression que c'est un signe que Madeleine a des problèmes. Mais merde ! Moi aussi j'en ai des problèmes à cause d'elle ! L'argent pour le loyer ! Alors j'ai commencé à rentrer parce que je caillais grave et qu'il faisait nuit. Tant pis, elle a voulu partir c'est sa faute. et paf ! à fond dans mes préoccupations, je me suis pris un poteau, un poteau bien rouillé en plus, j'ai des traces sur mon blouson. Puis, un peu étourdi, j'ai vu une forme. Avec une capuche. Exactement sa silhouette même si ce n'était qu'un gros tas gris de loin. Qu'est-ce que je dis ? Un gros tas gris ? Ah non, madeleine n'est pas moche. J'ai appelé, comme ça, pour voir, mais elle ne m'a pas entendue. Alors je l'ai suivi un peu. Dégueulasse, j'ai marché dans une merde de chien. Le temps d'essuyer ça, je l'avais perdue. Alors j'ai marché vite, vite et je suis tombé dans une rue, réputée pas terrible voire dangereuse de fréquentations. Ya des gens bizarres là-bas. « Mais qu'est-ce qu'elle va foutre là ? » Puis ça y est, je l'ai aperçu. elle parlait avec un gars, un tas gris trois fois plus gros. et plus grand. C'est qui ça ? Puis elle venait vers moi, sans me voir, parce que de l'autre côté c'était une voie sans issue. avec un grand panneau rouge, rouillé. J'ai attendu. puis « Madeleine ? c'est toi ? » je crois qu'elle a sursauté. et le temps qu'elle a levé la tête, j'ai vu qu'elle avait du sang au coin de la bouche. Comme si on l'avait frappé. Je lui ai pris son bras, mais elle s'est sauvée. J'ai peur maintenant, qu'est-ce- qui se passe ?
     
    Suite moi:
     
    Ça m'a traumatisé. Je la revoie, qui s'approche de moi, j'ai les larmes aux yeux tellement j'étais inquièt, et puis là, je vois les coulures rouges à la comissure de sa lèvre, et ce n'est pas de la peinture. J'ai blanchi. Je me rappelle qu'elle s'approche encore, elle a des grosses cernes, un teint blanc, et mon dieu, ce sang! et moi, je m'approche d'elle, je veux la prendre dans mes bras mais je lui prends le bras — J'aurais dû la prendre dans mes bras! Aussitôt que je la touche qu'elle me rejette, et qu'elle se met à courir. Je me mets à courir à mon tour, je la poursuis, et en même temps, j'ai peur, je ne sais pas ce qu'il se passe. Elle est à quelques mètres, elle n'a pas l'air fatiguéé, moi je souffle fort en courant, je souffle fort et je force mes jambes à aller vite, et je crie "MADELEINE! MADELEINE!" Et elle elle continue de courir, bon sang, elle continue de courir! Je finis par tomber par terre. J'en pouvais plus. Là, j'étais à terre, contre le bitume, froid et mouillé, parce qu'il pleuvait toujours — Quelle chance de ne pas avoir glissé! et j'avais mal aux côtes, c'était un point de côté, un bon gros point de côté; et je soufflais, mes poumons me faisaient inspirer et expirer l'air à grands coups, je m'étais épuisé. Quelqu'un m'a demandé : "Ça va?", et j'ai répondu que oui, mais on m'a aidé à me relever.
            
             J'étais dans mon lit, je grelottais, je claquais des dents, et je me suis demandé si je ne devrais pas aller me chercher une autre couverture. J'étais crevé, mes paupières étaient plus lourdes que des enclumes et mes yeux plus piquants par la fatigue que du poivre dans un verre d'eau, et pourtant, j'arrivais pas à dormir. En fait, j'étais un peu à deux doigts de pleurer. Madeleine avait l'air d'aller mal, et en plus, elle m'avait fui. Pourquoi? J'en sais rien! Putain, j'en sais rien! Si au moins j'savais! Putain!... J'y comprenais vraiment rien. Et puis, ses cours de danse, elle n'en n'aurait jamais fait? Mon Dieu, qu'est-ce que c'est que cette embrouille!  Dans ce cas-là, où est-ce qu'elle allait, toutes ces fois? Où est-ce qu'elle allait?! Où allait-elle alors qu'elle sortait en me disant qu'elle allait à son putain de cours?!
     
            Il fait beau, le ciel est tout bleu, et pourtant, il fait un peu froid. J'étais retourné dans le quartier où j'étais tombé, là où j'avais trouvé Madeleine, et je comptais bien faire quelquechose pour la retrouver. Soit il fallait retrouver le mec baraque avec qui elle parlait, soit il fallait questionner les gens, décrire Madeleine, leur demander si on la connaissait. J'allais faire toute la rue.
     
    Hop! Au tour de qui voudra! Donc soit Blackscarf, si tu le veux bien encore, parce que j'aime bien cette idée d'espèce de cadavre exquis, soit un brave et preux lecteur aventureux, prêt à relever le défi! J'ai pas trop d'espoir mais sait-on jamais, hein

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  • C'est un exercice que j'aime bien pratiquer de temps en temps, il y en a dans ce blog, mais avant, je ne savais pas que cela s'appelait de l'écriture automatique en fait. Pour les ignorants, c'est un exercice qui consiste à écrire se qu'il nous passe par la tête, sans nous arrêter. Il paraît que les poètes surréalistes aimaient en faire pour ouvrir la porte de leur inconscient...
    Attention ça commence. Alors, évidemment, ça va probablement pas avoir beaucoup de sens, mais je m'en fous:

    Hector et Georges sont partis à la plage et ils ont nagé, nagé, nagé et nagé, et Hector est mort d'épuisement. Georges s'est apitoyé sur lui et il est parti. En rentrant chez lui il a croisé un homme qui s'appelait Joachim, et Joachim lui a parlé, il lui a dit des bêtises, il lui a dit qu'il devait devenir son ami, et Georges a accepté, il n'aurait pas dû. Joachim était un petit diable, un trompeur, un hypocrite, un mesquin. Il l'a été aussi pour Georges. Il a commencé à lui pourrir la vie. Il a commencé à l'empoisonner mentalement, et, rapidement, Georges a baissé niveau moral. Il commençait à être plus fatigué, plus las, moins énergique, moins motivé, bref, il devenait une limace. C'était à cause de Joachim. Joahim le suivait partout dans la rue. Il le suivait partout dans la maison. Et il parlait à Georges. Il parlait, il parlait, il parlait... Et Georges, patiemment, l'écoutait. C'était un exercice, pratiqué tout le jour, éprouvant pour Georges. Joachim le suivait comme un chien, et lui parlait comme votre grand-mère qui est si bavarde. Un jour, Georges a explosé. Ça a commencé doucement: Joachim parlait de quelquechose, et pour une fois, Georges a montré qu'il n'était pas d'accord, ils ont débattu, ça a fini en bagarre, de fil en aiguille, Joachim a tué Georges. Il avait du sang de Georges sur ses mains et il s'est demandé qu'est-ce qu'il allait devenir. Il a ri, il a pleuré, il a paniqué, il est parti en courant, et il a continué de courir, courir, courir, mais il a fini par tomber d'épuisement, dans la rue. Tout le monde s'est rameuté, quelqu'un a appelé une ambulance, qui arriva dix minutes plus tard. On a emmené Joachim à l'hôpital, on l'a guéri, et lorsqu'il s'est réveillé, il s'est rappelé tout, et alors, il a voulu fuir, fuir le plus loin possible, car sitôt qu'il serait en bonne santé, on le mettrait en maison d'arrêt, puis en prison à pérpétuité : Il avait commis un meurtre. Joachim est sorti dans le couloir, il a regardé autour de lui, quelqu'un l'a vu et Joachim a refermé la porte, et il a décidé expressément de sortir par la fenêtre, mais il s'est croûté, il avait plein d'égratignures, heureusement il ne s'était pas évanoui, alors il a couru, il a entendu des gens de la fenêtre de sa chambre d'hôpital qui le hélait, mais Joachim ne s'est pas retourné, il a continué de fuir. La nuit suivante, épuisé, il a dormi dans le hall d'un appartement, et il faisait froid, très froid, trop froid. Joachim avait la chair de poule, il tremblait un peu, de temps en temps, ses dents claquaient, et il avait du mal à s'endormir tellement il avait trop froid. Plus tard il a fait un cauchemar avec Georges et c'était horrible, Georges était en train de le tuer, il étranglait Joachim, qui s'est réveillé en se rappelant encore les mains de Georges sur son cou, quelques secondes plus tôt. Il a repris la marche, et il a marché, marché, désespéré. Plus tard il est passé sur un pont, il a traversé le pont, s'est arrêté. Il a pivoté sa tête derrière lui, et s'est retourné. Il est revenu sur le pont, il a regardé l'eau, et s'est laissé tomber dans le fleuve, et alors, il a fendu l'air, ça allait très vite, c'était sensationnel, il était dans les airs et c'était incroyable, son coeur battait à cent à l'heure pendant que son corps, lourd, descendait à la même vitesse, puis Joachim est tombé dans l'eau, son corps a ralenti, il a respiré de l'eau, mais ce n'était pas une respiration, ses poumons brûlaient, il souffrait atrocement, et il sentait qu'il mourait.



    Voilà, c'est fini. C'était de l'écriture automatique, donc j'ai complètement improvisé, sans savoir qu'est-ce que j'allais écrire à la ligne suivante. Ça donne un truc où tout le monde meurt. J'ai pas fait exprès, c'est ce qui me passait par la tête. Pourtant jsuis pas un déprimé de la vie. Allez j'en fais un autre, pour le plaisir, je me contrôle pas non plus:

    Madeleine est partie. Comme ça. Sans rien nous avoir dit. Je sais pas pourquoi. Je comprends pas. Ça m'embête. J'arrête pas d'y penser. Pourquoi elle est partie?! Je comprends pas! C'est énervant! Elle aurait pu nous prévenir, nous expliquer... Mais non. Elle a même pas laissé de lettre. Et elle me manque. Je pense à elle. Je me demande où elle est. Où est-ce qu'elle dort. Si elle est en sécurité. J'ai peur, j'ai peur qu'il lui arrive quelquechose, c'est plutôt affreux. Ça m'empêche de dormir. Quand je me couche je pense à elle, et encore une fois, ça m'énerve, je sais pas pourquoi où elle est partie, je sais pas où elle est partie, ça m'empêche de dormir bon sang. L'autre nuit j'ai rêvé d'elle, c'était spécial, elle m'embrassait sur la bouche et elle partait, mais je la rattrapais, je lui demandais pourquoi elle était partie, et, dans le rêve, elle répondait qu'elle devait aller à son cours de danse, que c'était pour ça, et qu'il fallait que je la pardonne. Et dans mon rêve, je l'ai pardonné. Dans mon rêve, je savais pourquoi elle partait. Pas ici. Maintenant, il va falloir que je cherche un nouveau colocataire, sinon le loyer va être trop cher et il faudrait que je déménage, mais je ne franchis pas le pas, j'ai encore l'espoir qu'elle revienne.

    Mouais c'est nul hein? En fait ça tourne autour du pot quoi. Ça démarre pas. Ça me donne une idée : Écrivez une suite. Bon, j'ai un peu peur de me prendre un vent, mais tant pis, je lance le concours. Donc vous crivez la suite dans le commentaire, et je le publie en poste avec ma suite de votre suite. Et si j'ai de la chance et que ya plusieurs postuleurs pour une suite, ce qui m'étonnerait mais bon, et bah je choisirais moi-même hein, bien sûr. Bon, voilà. J'espère que vous tenterez votre chance, sinon je vais sentir un vent du nord, froid et glacial qui va bien me refroidir.

    P-s: http://home.tele2.fr/abl/

    C'est un site où sont rassemblés des textes humoristiques, genres des parodies d'Héroïc-Fantasy, mais aussi d'autres choses, dont le point commun à tous sont le récit et l'humour. Alors c'est juste des auteurs qui se prennent absolument pas au sérieux et qui veulent juste tripper un peu, mais c'est marrant. Enfin, pour je n'ai pas encore lu trop de textes, mais j'en en ai déjà lu quelques-uns et c'est vrai que c'est marrant, vous devriez y faire un tour.


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