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    J’ai perdu mon désir d’accomplir.

     

    J’ai perdu mon vieux blog.

    J’avais une bannière avec le titre écrit en gros et orange, j’avais une photo en mosaïque avec mon ipod qui faisait de la lumière dans le noir.

    C’était sympa, c’était mon blog. Le blog de mon adolescence.

    J’ai vingt-cinq ans et j’ai perdu mon blog tel qu’il était. Encore un truc qui me signifie combien il est dépassé.

     

    J’ai perdu mon désir d’accomplir. En échange, j’ai trouvé l’amour. C’est du donnant-donnant ?

     

    C’est comme si j’avais compris que la vie était quelque-chose de gratuit, que c’était une forme de bonus.

     

    La vie change, c’est bizarre.

     

    J’ai toujours voulu raconter des histoires. Longtemps, je me suis plongé dans l’histoire du boulchmak ultime. C’était une histoire importante pour moi, ces personnages existaient en moi, et mes pensées allaient à cette histoire, je pensais aux différents moments de vie de mes personnages. Pourtant, à un moment donné, j’ai arrêté d’écrire l’histoire du boulchmak ultime. 

    J’ai continué à noter des idées d’histoires, et puis à un moment donné, j’ai écrit l’Hydromelade. Là, j’ai écrit cette histoire en entier. Une histoire avec des personnages seuls et sans amis, mais qui se rencontrent les uns les autres. Il se passe des choses. J’ai écrit l’Hydromelade il y a longtemps, mais j’ai eu beaucoup de fierté à aller jusqu’au bout de ce récit. Encore une fois, j’avais ces personnages dans la tête, c’était facile pour moi de me mettre à leur place.

    Je n’ai jamais envisagé de faire un métier “normal”, je ne sais pas comment ça se fait. J’ai bien pensé, à la rigueur, à faire bibliothécaire. Mais pas vraiment. Je voulais raconter des histoires. J’étais plein d’histoires à raconter. Alors enfant, je voulais faire du cinéma. Et puis, j’ai voulu devenir scénariste. Puis quand je suis devenu gros lecteur de bédé, j’ai réalisé que je voulais devenir auteur de bandes dessinées. Et puis je n’aimais pas tellement mon dessin, alors j’en suis revenu à vouloir devenir scénariste. Et puis j’ai un peu progressé en dessin, alors j’ai à nouveau voulu devenir auteur complet. J’ai continué à avoir ces souhaits au collège, puis au lycée, alors même que je me penchais sur le “boulchmack ultime”, puis sur L’Hydromelade. Je ne dessinais pas l’Hydromelade en bédé, j’en faisais un roman. Je n’ai pas envisagé de faire d’autres métiers. Je voulais faire ça, c’est tout. Alors il y a eu une prépa, que j’avais très, très, très envie de faire. Je l’ai faite. C’était merveilleux.

    Et puis il y a eu l’école des arts-décos de Strasbourg, que j’ai encore plus eu envie de faire. Je l’ai faite aussi. C’était bien mais pas pareil. Pas Poudlard, non plus.  J’ai évidemment voulu rentrer en section illustration : c’était mon but depuis le début. Là encore, j’ai réussi. A la fin, j’ai eu le diplôme. Etonnant, comme j’ai réussi à accéder exactement au parcours que je souhaitais, tout en arrivant malgré cela à une issue inattendue. Ça a été cinq ans de ma vie, et j’y ai rencontré mon amoureuse. Sur la route, ma pratique du dessin s’est très considérablement améliorée. Mais il s’est passé autre chose : je ne sais pas bien pourquoi, en route, j’ai perdu mon envie d’accomplir, et j’ai perdu mes histoires. J’ai perdu tous mes personnages. Je n’ai plus personne dans ma tête. Aujourd’hui, j’ai deux ou trois idées de récits, mais je ne consacre aucun temps à les développer : si ça ne me vient pas tout seul, par plaisir, par envie de le faire, alors ça ne va pas il me semble. Comment se fait-il que j’ai perdu cette envie de raconter des choses ?… Est-ce que c’est parce que j’ai gagné une vie, une amoureuse ? Comme si en atteignant ce but suprême, tout le reste était retombé comme un soufflé. Et pourtant, j’avais une vocation, qui m’a amené jusqu’ici. Et maintenant, qu’est-ce que je fais de ma vie ? Comment je fais pour gagner de l’argent durant les prochaines décennies ? Que vais-je devenir ?

    Si j’avais su, peut-être que je serais devenu bilbiothécaire.

    C’est tellement étrange, qu’une chose pareille puisse s’évanouir, s’éteindre. J’étais animé par un truc, et ce n’est plus le cas.

    Peut-être que je ne suis pas assez seul.

    La solitude a eu une importance certaine dans le fait que je développe ces histoires.

    Au fond, j’aimerais bien, accomplir des choses, pour le plaisir de me sentir travailler bien. On a besoin d’un minimum de travail, si on ne fait que “glander” on finit dans la dépression. Et l’accomplissement est évidemment la meilleure forme de travail. 

    En ce moment, je ne sais pas ce que je vais devenir, et je ne me sens pas être grand-chose.

    Je repense à l’adolescent que j’étais, à l’admiration que j’ai pu susciter auprès d’adultes impressionnés par ma sensibilité, ce genre de choses. Aujourd’hui je me sens moins intello.

    Je vis pour le plaisir de vivre mais je sais aussi que je suis supposé faire quelque-chose de ma vie, et par ailleurs, avoir perdu ma “vocation” me perturbe. Et puis je ne peux pas avoir fait cinq ans d’arts décos pour rien, il faut bien que je me remette au travail.

     

    Je ne sais pas comme conclure, je n’arrive pas à développer ces réflexions plus loin.

    Je ne sais même pas quoi faire de ce texte, je n’ai plus de blog pour ce genre de choses.

     

    Je ne vais quand  même pas le poster sur un blog mort ?…

     


    2 commentaires
  • Bon je l'ai déjà fait mais apparemment ça a pas marcher, alors je recommence. Donc Boiseime parce que Bois comme L'arbre, la forêt, la nature, et je viens de remarquer tout à l'heure, (c'est vrai, bizarrement je viens juste de m'en rendre compte) ça fait Bois comme Boire. Et le eime comme aime. Et puis Boiseime je trouve ça joli, ça sonne bien.

  • Je vous renvoie aux commentaires de mon premier post, dans lequel j'explique ce titre. C'est au vingt décembre.Bon, pour les flemmards, je veux bien faire un copier/coller: 22-12-2005 17:48 De  boiseime  Sujet: réponse ouah! j'ai déjà  reçu un commentaire au lieu que je viens de créer ce blog et que j'ai meme pas encore fais de pub! merci beaucoup! alors le titre: je me rapprocherais plutôt de la troisième possibilité: c'est simplement du n'importe quoi. mais tout n'importe quoi a ses origines. c'est en fait une phrase que j'ai écrite dans une histoire parlant d'une vache qui fume des pétards, et qui à un moment raconte sa rencontre avec une chaise vivante. La phrase toute seule sonnait bien, alors j'en ai fait le titre de ce blog. voilà  voilà ... 20-12-2005 17:08 De  Oldi  Sujet: Bon Url: [Liens] Bienvenue aussi... (PS: c'est quoi ce titre?! A-t'il un sens spécial? Une signification mystique? Ou c'est simplement du n'importe quoi?)

  • Ce soir j'ai passé la soirée avec cinq autres personnes. Ma copine, et des amis. On a passé la soirée à papoter. Enfin, surtout les autres. J'ai passé ma soirée à suivre la conversation avec intérêt (parfois), à plutôt m'ennuyer (souvent), puis à beaucoup m'ennuyer quand j'ai commencé à tomber de fatigue.

    Ce qui est drôle c'est qu'Hannah a probablement été la plus bavarde de la soirée. On a un assez petit cercle d'amis mais elle est en fait assez mondaine. Parfois je crois que je ne suis bien qu'avec moi-même. Evidemment, c'est faux : dieu soit loué, je suis également bien avec ma copine. En tout cas aujourd'hui c'est la personne distincte de moi avec laquelle je suis le plus à l'aise. Mais voilà : je suis un vrai ours, quand je passe une soirée en société et qu'on ne fait que parler j'ai le sentiment de perdre mon temps, et de m'obliger à rester là sans bouger.

    Alors je retourne ici, sur ce blog, parce que je me souviens avoir déjà parlé de ça. Je me souviens avoir déjà expliqué ici que j'adorais l'introspection, rester dans mon petit monde à passer simplement du temps avec moi-même. J'espère que je ne suis pas dans une posture narcissique, ça ne me plairait pas. Je ne suis pas un sujet d'admiration pour moi-même, je suis simplement un ami avec qui j'aime toujours passer du temps. Avec les autres gens, c'est plus ou moins compliqué. 

    Alors voilà, je retourne ici pour regarder à l'intérieur de moi-même, pour voir ce que j'ai été à une époque et que je suis toujours. Un rêveur au caractère fondamentalement plutôt solitaire, qui réfléchit tout seul dans son petit coin tranquille.

    Et puis je retombe sur d'autres textes. Qui parlent de vocation, de temps qui passe trop vite, et de la procrastination.

    J'avais écrit ce genre de choses :

    "Balloté par mon présent. Emporté par le courant. Agrippé. 

     C'est la loose.

    Le temps passe et je  n'avance pas."

    Ce qui est étonnant, c'est que c'est toujours pareil aujourd'hui.

    Mais mon sentiment aujourd'hui est plus complexe : j'ai le sentiment de perdre du temps en glandant sur internet, mais je n'ai pas l'impression de perdre du temps en jouant à pokémon ou en regardant une série. Il y a une dimension de plaisir.

    Presque toute ma vie, j'ai voulu faire quelque-chose de moi-même, j'avais de l'ambition. Je ne voulais pas mener une vie "gratuite". Aujourd'hui ça ne me dérange plus, laisser des traces au fond c'est assez préntentieux. Mais le fait est qu'au moment, en gros, où je suis rentré dans une école d'art, je suis soudain devenu très humble.

    Non seulement je ne me sens pas toujours à la hauteur dans cette école (ne serait-ce que dans mon manque de savoir-faire technique, mon manque d'habitudes dans les différents ateliers de l'école), mais en plus je n'arrive pas à travailler beaucoup (ou même assez ?). Et mon travail consiste d'ailleurs dans des choses très humbles, rigolotes et pas très prétentieuses. Et je crois que c'est ce que je veux faire à présent, je n'ai pas d'autres objectifs.

    Mais je ne ressens plus aucune passion pour écrire des histoires ou même simplement dessiner pour dessiner.

    Je suis l'année du diplôme et je ne sais pas si je vais arriver à aller jusqu'au bout. Il y a quelques années, ça m'aurait posé le problème : "mais comment je vais faire pour accomplir ma vocation, mon destin ?" Aujourd'hui mon problème c'est simplement : "comment vais-je gagner ma vie l'année prochaine ?".

    Ça ne me dérangerait pas plus que ça de devenir prof d'arts plats, mais je ne sais pas à quel point ce serait difficile pour moi aujourd'hui de passer le Capes. Et par ailleurs il faudrait peut-être que je passe mon permis de conduire. C'est nul.

     

    Toujours est-il que parfois je me demande si je suis bien à ma place.

     

    Sinon, voilà, je retourne ici, sur ce blog, après l'avoir terminé, "tué", il y a deux ans maintenant (seulement ? J'ai l'impression que c'était il y a une éternité).

    Qu'est-ce qu'il m'arrive ? L'envie, d'un coup, de m'adresser à moi-même. J'aurais pu le faire dans un journal intime, ç'aurait été pareil, mais j'en ai abandonné un en cours il y a des années et je ne sais pas où je l'ai rangé.

    Alors voilà, j'écris ici, il ne doit plus y avoir personne qui traîne dans les parages. Je suis bien tranquille. S'il y a quelqu'un, n'hésitez pas à me dire coucou. 

     

    Je n'arrive pas à retrouver les textes que je voulais relire, mais ce que je voulais relire ou dire, c'est qu'il y a de la liberté dans la solitude. Parfois, il y a juste un poids qui te terrasse, où tu n'as envie de rien. Mais il y a d'autres moments où tu te sens juste enfin libre de faire tout ce que tu veux.

     

    Déjà quand j'étais au collège, j'étais très seul pour une raison extrêmement simple : dans la cour de récré, les gens parlaient, et je n'en avais rien à foutre.

    Une pensée qu'on ne dit pas, qu'on n'adresse pas, qu'on n'écrit pas, elle s'échappe, elle disparaît, elle s'oublie. Quand on traverse un moment où l'on pense à quelque-chose et qu'on souhaite se rappeller qu'on a pensé cette chose, on a envie de la communiquer, ne serait-ce qu'à soi-même.

    C'est ce que je fais ce soir.

    J'ai retrouvé les notes que je voulais relire à la base, c'était celles-ci :

    http://www.blogg.org/blog-34011-billet-autour_de_la_communication__et_plus_specifiquemment_de_la_parlotte-844289.html

    http://www.blogg.org/blog-34011-billet-je_viens_de_danser_sur_mustapha_danse_des_clash_dans_la_rue_en_rentrant_chez_moi_parce_que_la_rue_etait_deserte_et_que_cette_musique_est_trop_bonne_et_du_coup_ca_me_donne_ca-858802.html

    (l'histoire du loup solitaire est presque exactement le récit de ma soirée. Marrant)

    Le pire, c'est que non seulement je ne parle pas beaucoup aux gens, mais la vérité, c'est que je n'écoute pas beaucoup non plus. C'est une autre histoire.

     

    Pour rappel, mon nouveau blog, moins personnel puisque destiné à un public plus large, est par là : chaise-vivante.blogspot.com


    2 commentaires
  • Bien le bonjour,

     

    au cas où des gens passeraient encore dans les parages :

    http://chaise-vivante.blogspot.com/

    Je ne me suis pas embêté pour le nom. Et je n'ai pas encore travaillé l'interface, qui est encore toute moche. Mais je suis tout de même très content : j'ai réussi à trouvé le moyen de poster mes dessins en assez grand format !…

     

    Donc la suite de mes aventures se passera là-bas.

     

    Bien à vous,

     

    Boiseime


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