• Onze mars 2011. 

    C'est la date de ma précédente note de blog. Aujourd'hui, nous sommes le dix juillet. A un jour près, cela fait donc précisément quatre mois que je n'ai plus posté la moindre note de blog. Quatre mois !…

    C'est la première fois depuis que j'ai créé ce blog que je passe autant de temps sans l'alimenter. Une telle rupture de rythme me semble forcément poser question, elle m'oblige forcément à reconsidérer les choses, à me remettre en question vis-à-vis de l'activité de ce blog.

    Le fait que, pour la première fois, je passe tant de temps sans toucher à mon blog, me donne l'impression que ce dernier est terminé, achevé.

    Depuis plusieurs années, j'ai essayé de m'obliger à ne pas m'obliger à faire des notes de blog.

    J'entends par là : je ne vais pas faire des notes de blog pour ne rien dire. Je vais faire une note quand quelque-chose me préoccupe, quand je ressens un besoin d'écrire, quand j'éprouve une impulsion, un élan. Et j'ai réussi : quitte à raréfier un peu mes notes, je n'écrivais plus que lorsque j'en avais vraiment envie.

    Et là, discrètement, cela fait quatre mois, que je n'ai plus fait la moindre note de blog !… Alors, qu'est-ce que je fais de ce fait ? Qu'est-ce que j'en dis ? Est-ce que j'en prends compte, comment est-ce que je réagis ?

    D'abord, ça me donne le sentiment d'une fin.

    Jusqu'ici, j'ai toujours refusé l'idée d'arrêter mon blog, mais c'était normal, puisqu'il n'y avait pas lieu de l'arrêter.

    Mais aujourd'hui, après quatre mois sans n'avoir plus rien écrit ici, je me pose cette question : et si cet objet était terminé, et si il fallait y mettre un point final ?

    Ça me semble justifié.

    Je suis né en 1990. J'ai démarré ce blog en décembre 2005 (presque en 2006). J'avais quinze ans. Aujourd'hui, nous sommes en 2011, et je viens d'avoir vingt-et-un ans il y a un mois. Ce blog représente donc cinq bonnes années de ma vie.

    L'impression que ça me fait, c'est celle que ce blog aura été le récit, intérieur, de mon adolescence. Le récit du début d'un cheminement, d'une métamorphose. On ne pense pas à quinze ans comme on pense à vingt-et-un ans. Ce blog, c'est ma progression, mes changements, mon évolution. Mes remous intérieurs et peut-être quelques apaisements.

     Aujourd'hui, j'ai l'impression que toute cette période-là, qui aura été celle de mon blog, est terminée. La période d'une adolescence, d'une métamorphose, d'une solitude, aussi. J'ai eu besoin de ce blog pour me servir de moi-même comme d'un interlocuteur, car j'étais seul. Aujourd'hui, je ne suis plus seul, j'ai plusieurs interlocuteurs.

    Je vis ma vie à Strasbourg, j'y progresse dans mes études, j'ai une amoureuse avec qui je partage mon temps, j'ai quelques ami(e)s, j'ai des colocataires que j'aime beaucoup. Ce n'est plus du tout la même donne qu'auparavant. Je ne suis plus seul du tout. Et je ne suis plus du tout certain d'avoir encore besoin d'un blog.

     

    Je continue à progresser. J'ai été admis, pour l'année prochaine, en atelier d'illustration. Par ailleurs, je fais mes débuts en animation de colonie, c'est une situation extrêmement enrichissante, qui me permet de vivre de nouvelles expériences, de faire des rencontres et de m'amener à me remettre en question. Je continue donc à tracer mon petite bonhomme de chemin, entre l'insignifiance, la quête de sens, et la recherche de paix et de bonheur. Je me considère comme étant largement sur la bonne route.

    Je ne dis pas que je ne ferais plus jamais de notes de blog, car on ne sait jamais, dans la vie. Peut-être qu'à un moment donné, ça va me reprendre. Ou alors, j'arriverai à faire des livres, et à y déposer ma voix, mes mots… S'il me reste quoique ce soit à dire ou raconter. 

    Les livres à venir seront comme mes notes de blog : ils devront provenir d'une impulsion, d'une préoccupation, du besoin de parler de quelque-chose. Il ne faut pas que je fasse des choses qui ne parlent de rien.

    Il y a quelques jours, ou quelques semaines, je relisais quelques pages de mon roman, l'Hydromelade, et je me suis dit : qu'est-ce qui vaut quelque-chose, là-dedans ? Qu'est-ce qui est futile et qu'est-ce qui est intéressant ? Si un jour je fais quelque-chose d'autre de cette histoire, ce serait sans doute très très différent, très reconstruit.

    Ces derniers temps, j'ai relu des bandes dessinées de Joann Sfar. Voilà un type qui a une voix, des choses à raconter, des mots forts à partager. 

    J'aimerais bien avoir un jour ma petite voix à moi, mes petites choses à dire, même si elle sont ce que tout le monde peut penser.

    A l'avenir, j'aimerais bien lancer un autre blog, où je présenterai le travail que j'accomplis aux arts-décoratifs de Strasbourg.

    Pour ce qui est de celui-ci, j'aimerai le laisser sur internet, et l'archiver, c'est-à-dire copier mes textes et les laisser quelque-part sur mon ordinateur et mon disque dur, au cas où quelque-chose arriverait à Blogg.org.

    En attendant, je sens bien que j'entre dans une toute autre période de ma vie, dans une autre histoire que celle de ce blog. La fin d'une histoire, c'est le début d'une autre. J'ai le sentiment d'être au début d'une nouvelle histoire dans ma vie. Une vie, c'est tout un tas d'histoires. Mais l'histoire de la chaise vivante, j'ai comme l'impression qu'elle est achevée.

    Elle m'aura fait passé des bons moments. Ce blog m'a permis des rencontres extraordinaires, dont je profite encore, ou bien dont je garde encore un souvenir beau et marquant. J'aurais rencontré, grâce à ce blog, de belles personnes. Elle m'aura aussi permis d'être vu un peu autrement par les gens que je connaissais déjà. Ce blog, ça a été le moyen d'expression de mon adolescence : c'est dire à quel point ça aura été important pour moi. Ça a permis à des proches d'entendre des mots qu'ils n'auraient pas forcément entendus autrement. Ce blog m'aura aussi permis de voir que des personnes pouvaient trouver ma "voix" agréable, intéressante, assez riche. De recevoir des compliments, en bref !… D'être remarqué.

    Oui, ce blog, ça aura été la "voix" de mon adolescence, il me semble.  

    Aujourd'hui, ma voix n'a plus besoin de passer par ce biais-là, ou en tout cas, plus pour le moment.

    Je ne garantis pas absolument que cette chaise vivante est terminée : il est possible que ça reprenne, à n'importe quel moment. Il ne faut jamais dire jamais !… 

     

    Mais, en attendant, je remercie les gens qui ont parcouru ces lignes de l'avoir fait,

     

     

    Boiseime

     

     

    (photo datant de décembre 2010)


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  • Ce soir, j'ai fait du rangement dans mes e-mails.

    Ça m'a amené à relire de vieux messages d'il y a un ou deux ans. Il y a des choses qui m'ont rendu nostalgiques. Des correspondances qui se sont effacées.

    Si on ressent le temps qui passe, si l'on peut être nostalgique, c'est à cause de la mémoire. 

    On trouve toujours que le temps passe trop vite, c'est parce qu'on a une trop bonne mémoire. La mémoire est le passé. Le passé n'existe que dans le souvenir. Comme un être cher qui est décédé.

    C'est un peu affreux à dire, mais mon année de prépa, c'est quelque-chose de décédé. C'est quelque-chose qui est dans ma tête, dans celle d'autres personnes, mais qui n'est plus. 

    C'était une excellente année. D'un côté, la prépa en elle-même a été une expérience vraiment extraordinaire et particulièrement enrichissante. Aujourd'hui je ne garde que les bons souvenirs, et ils sont vraiment très très bons. Les concours, sont d'excellents souvenirs…

    D'un autre côté, il y a eu ces trois rencontres, avec des personnes de mon âge que j'ai connues par internet, entre autres grâce à ce blog, et que je n'aurais jamais pu avoir en face de moi sans cela. Des personnes franchement intéressantes, dont les personnalités restent encore assez présentes dans mon esprit.

    C'était génial, de rencontrer ces gens. Je suis encore en contact avec Swani, mais avec les deux autres personnes, c'est très très effacé, et je trouve ça véritablement dommage. J'en garde quelque-chose de très beau, un peu piquant, pimenté, inédit… c'était très nouveau pour moi et ça ne s'est jamais répété de cette façon-là. J'en garde une puissante nostalgie.

    Or, c'est arrivé la même année que la prépa. Donc, pour moi, cette année-là, c'était une sacrée année !… Une très très belle année, sans doute pivot dans ma vie… une année très marquée dans ma mémoire. Une année qui restera bien au chaud dans mes souvenirs. Une année qui est morte, dont il n'y a plus beaucoup de traces, et qui me manque à la manière d'un être cher.

    Sentir le temps qui passe, c'est se souvenir. 

    Ma vie actuelle est extraordinaire. Strasbourg est une ville super. Mes colocs sont super et on passe de très bons moments ensemble. Mon école est géniale. J'ai de bon(ne)s ami(e)s. Mais, surtout, j'ai une amoureuse. Pas n'importe quelle amoureuse. Le genre d'amoureuse avec laquelle tu te sens en osmose !… C'est très super comme sensation. J'attendais ça depuis toujours. C'est extraordinaire.

    Bref. Donc je vis une époque de ma vie géniale. Mais n'empêche : ça ne m'enlèvera pas que mon année de prépa, avec les gens que j'y ai rencontré, et avec les autres gens que j'y ai rencontré à l'extérieur grâce à mes traces laissées sur internet, c'est une année qui est morte, qui me manque un peu, et à laquelle je repense souvent.

    C'est une année qui me rappelle que le temps passe. Le temps passe et cette année-là s'éloigne de plus en plus.

    Peut-être que dans quelques années je vais être extraordinairement épanoui. Mais ça n'enlèvera pas l'éloignement effrayant que le temps m'impose entre ma personne et cette année-là.

    Le temps qui passe, c'est les souvenirs qui envahissent ta vie.

    Quand je passe du temps avec ma grand-mère paternelle, elle passe beaucoup de temps à raconter ses souvenirs. C'est précieux, et agréable à écouter. 

     

    Les gens n'aiment pas voir le temps faire mourir les belles choses, et c'est pourquoi il y a beaucoup d'histoires qui se figent dans le temps.

    Bill Watterson fait défiler les hiver, printemps, été et automne dans les strips de Calvin et Hobbes… Mais malgré cet écoulement des saisons qui se répétent régulièrement, Calvin continue d'avoir six ans.

    Schulz, lui, a passé cinquante années de sa vie, à raconter les histoires de personnages qui ne grandissent pas… qui restent dans la permanence.

    C'est comme des repères. Des choses qui, elles, au moins, ne changent pas ! Ce n'est pas désagréable.

    Mais bon. Ce n'est pas désagréable non plus quand une oeuvre de fiction parle du temps qui passe.

    Cette nostalgie dont j'ai parlé, elle est sans doute très présente dans la série Donjon, que j'aime énormément, de Joann Sfar et Lewis Trondheim. Trois époques, pour une seule histoire : celle du Donjon. Voir Hyacinthe de Cavallère, alias la chemise de la nuit et amoureux d'Alexandra, vivre ses aventures à Antipolis, et l'album d'après, lire ce qu'il devient une bonne cinquantaine d'années plus tard en tant que gardien du donjon… Ça, c'est parler du temps, du temps qui passe et qui meure. Car le gardien du donjon n'est plus vraiment Hyacinthe de Cavallère. 

    Voir Herbert de Vaucanson devenir le grand khân dans Donjon Crépuscule… Voir Marvin devenir le Roi Poussière… Voilà des choses qui font envisager le déroulement du temps et la mort de l'instant donné.

    J'aimerai me replonger dans les romans de John Irving. C'est quelque-chose que j'aime énormément chez cet écrivain : le fait d'accompagner un personnage dans le temps. Le voir grandir, évoluer, vieillir… Irving parle du temps qui s'écoule, de la mort de ce qui passe, j'aime beaucoup ça.

    Il faut que je relise du John Irving.

     

    Il faut que je me couche. Je crois que j'ai réussi à écrire ce que j'avais envie d'écrire.

     

    (on essaie de figer le temps, de l'immobiliser, de le capturer, en prenant des photos, des films, en écrivant des textes. Mais ce ne sont que des traces, et donc des souvenirs. Le souvenir constituent le passé mais il ne le ressuscite pas. Ces tentatives pour capturer un moment donné ne font que faire exister le passé. Mais faire exister le passé c'est déjà quelque-chose de très fort. On peut préférer ça à ne plus exister du tout)


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  • Si je meurs à 80 ans ou plus, il me semble que ce sera avant tout la mort d'un pépé.

    Ce type, ce vieillard de 80 ans, condamné à mourir, ce n'est pas tout à fait moi. Enfin, si, c'est moi… Mais pas exactement.

    Quand un individu meurt, on annonce la nouvelle accompagnée d'une photo récente… Ça ne viendrait à l'idée de personne de présenter la photographie d'un homme à l'âge de la trentaine, lorsqu'il vient de mourir à 80 ans.

    Ce qui m'intéresse avec cette idée, c'est l'idée de dernière mort.

    J'aime bien tenir des journaux intimes. Et, ce soir, je me suis retrouvé dans la situation de relire le journal intime que j'ai tenu alors que je faisais mes révisions pour le bac en Juin 2008. Eh bien, il s'en est passé des choses, dans ma vie, en Juin 2008. Et des pensées qui m'ont traversées le crâne, il y en a eu aussi.

    Ces pensées, ce ne sont plus vraiment les miennes. Il y a des réflexions écrites dont je vais être embarrassé, car j'ai changé. D'autres dont je serai encore fier.

    Il y a des événements que j'ai immortalisé dans ce cahier : mais, avant de m'y replonger, ces événements étaient morts. Ils n'étaient plus que de vagues souvenirs sans importance, peu présents en moi, et qui resurgissent là en plein figure avec beaucoup de puissance.

    Ce que je veux dire, c'est que le Florian Duchesne de Juin 2008, d'une certaine façon, il est mort. Ses pensées ne sont plus exactement les miennes, son vécu est déjà pour moi un lointain souvenir… Bizarrement, il s'agit déjà d'une autre vie. Or, lorsque je relis ce journal intime, ce Florian Duchesne de Juin 2008 ressuscite. Il revient à moi, fait acte de présence, de par la mémoire, le souvenir.

    Tant que ces journaux intimes existeront, tous ces Florian Duchesne ne seront pas vraiment morts : ils ressusciteront ponctuellement, tandis que je réactiverai leurs mémoires en m'y replongeant avec intérêt.

    Je redécouvre ce que j'ai été, il n'y a pas forcément si longtemps que ça.

    De la même manière, ma vraie mort (un jour) sera elle-même à nuancer à partir du moment où il restera des traces de moi, des enregistrements de moi, qui, d'une certaine façon, me "ressusciteront".

     

    C'est pour ça qu'il paraît facile de dire qu'un Serge Gainsbourg, par exemple, est immortel : il est dans notre souvenir à tous, de manière très précise, puisque sa mémoire se retrouve réactivée par ses chansons, ses photographies, les captations filmées de sa personne…

     

    Ce que je veux dire, c'est que le vieux pépé de 80 ans qui va mourir, ce ne sera plus l'homme mûr de cinquante ou soixante ans, et ce ne sera plus le quadra, et ce ne sera plus le trentenaire à la fleur de l'âge, etc.

    Le Florian Duchesne bébé, il n'est plus là qu'à travers la mémoire qu'on lui porte. Mais moi, je ne suis plus ce bébé. Ce bébé, il est mort, d'une certaine manière. 

    On meurt progressivement avec le temps qui passe, mais comme on existe toujours, on ne s'en rend pas compte. 

    Mais quand on se replonge dans son passé et qu'on se rend compte à quel point c'est dépassé voire oublié, et dans tout les cas, transformé, on réalise à quel point cet individu-là, cet individu-là précisément, n'appartient plus tout à fait au monde.

     

    Evidemment, j'ai tort, car une personne ne se définit pas seulement par sa mémoire ou ses pensées, mais aussi par sa nature, sa personnalité… Puisque je partage des traits communs avec les Florian Duchesne passés, alors ils ne sont pas tout à fait morts puisque ces traits sont encore tout à fait en moi.

    (par exemple, en relisant ces notes de révisions du bac, j'y ai écrit des notes où je panique sur mon incapacité à me mettre au travail malgré que l'examen se rapproche, que j'aurais pu tout aussi bien écrire aujourd'hui en Janvier 2011… malheureusement je n'ai pas changé. Il y a aussi des passages sur la peur de ne pas être à la hauteur et sur le fardeau d'avoir une "vocation", qui sont plus ou moins toujours les mêmes.)

     

    Tout cela est donc largement à nuancer.

     

    Pourtant, il me semble qu'il y a du vrai : si je meurs à 80 ans, le jeune homme de vingt ans qui est en train, en ce moment-même, de taper sur son ordinateur, d'une certaine manière, ce garçon-là sera "mort" depuis longtemps.

    Jusqu'à réactivation de sa mémoire.

    Mais, on est bien d'accord : la mort du vieux pépé, c'est la dernière des morts. Celle qui signe l'arrêt définitif de tous les Florian Duchesne à la fois, excepté à travers la mémoire qu'on gardera de lui éventuellement.

     

    (on pourra sans doute formuler, après tout ça, que le seul Florian Duchesne véritablement en vie est celui de l'instant présent… tous les autres sont plus ou moins morts. C'est sans doute commun à dire, mais n'empêche que c'est vrai)


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  • C'est terrible, de me retrouver aussi vite de mauvaise humeur alors que je rentre à peine de vacances.

    J'ai vraiment passé d'excellentes vacances. J'ai fait plein de choses. C'était vraiment cool.

    Mais, là, à peine rentré que ça ne va déjà plus.

    Du genre : c'est bon, je suis rentré en cours, je dois me remettre au boulot.

    Or, je n'arrive pas à me mettre au boulot. Zéro volonté. Je ne peux quand même pas lire de bandes dessinées, ou regarder des séries télés : je ne peux pas assumer à ce point-là le fait d'être en train de ne pas travailler.

    Alors, je vais le plus souvent possible sur mon ordinateur… A guetter des mails. A guetter facebook. A jeter des coups d'oeil réguliers sur des sites assez triviaux, comme allocine.com par exemple. Je cherche des moyens pour perdre mon temps. J'essaie de trouver un moyen de passer le plus de temps possible sur internet sans m'ennuyer. Parfois, j'y arrive. De cette manière-là, j'arrive extrêmement bien à ne pas travailler.

    Aujourd'hui, j'avais toute la journée pour bosser : je n'avais pas cours du tout. 

    Mais, vous allez voir, je me suis très bien débrouillé. D'abord, ce matin, j'ai dormi. J'avais mis mon réveil à huit heures trente. Mais, à huit heures trente, je l'ai remis à huit heures quarante cinq, ou neuf heures, je ne sais plus. Mais je l'ai mis sur la fonction radio, pour me lever en douceur. Mais je n'avais pas remarqué que le volume de la radio s'était baissé tout seul : ça ne m'a pas réveillé. Je me suis donc levé plus tard que prévu, et après avoir écouté la radio au lit un certain temps, j'ai petit-déjeuné tranquillement.

    Je m'étais dit : "ce matin, je dessine au moins dans mon carnet footing".

    Mais je finis par passer ma matinée à regarder des sketchs des robins des bois sur youtube, grâce à une amie facebook qui en avait mis un sur son profil.

    J'ai été invité à déjeuner ailleurs pour la galette des rois, ainsi que pour une soupe de poisson : je suis arrivé un peu en retard, à cause des robins des bois.

    Ce repas était censé être une parenthèse agréable au milieu d'un journée acharnée, passée à travailler avec efficacité.

    L'après-midi, en repartant du lieu de mon déjeuner, je comptais passer à la médiathèque, assez proche de là, pour rendre des documents et en prendre d'autres, dont certains pour les cours, d'ailleurs. Mais j'ai oublié les dvd chez moi, et je viens de recevoir un avis de retard : l'un des dvd est en retard, tant que je ne le rends pas je ne peux pas reprendre de documents.

    Je rentre donc chez moi pour récupérer les dvd, au lieu de me rendre directement à la médiathèque. Puis, j'y retourne. A cause de mon étourderie, j'ai donc perdu du temps. Sur la route, je me rends compte que je n'ai pas pensé à prendre les CD avec moi. Mais je me dis que ce n'est pas grave, puisqu'ils n'ont pas encore dépassé le délai de retard. Les trois documents pour lesquels j'ai reçu un avis de retard, eux, sont bien dans mon sac à dos : c'est ce qui compte.

    J'arrive à la médiathèque. Je rends mes documents. Je vais à l'étage où il y a des dvd. Après avoir cherché un peu, je trouve plein de choses. Je trouve Journal intime, de Nanni Moretti, que je serai ravi de revoir, je trouve huit et demi de Fellini que j'aimerai beaucoup voir, je trouve Fast food Fast woman de Amos Kollek que j'adorerai revoir, je trouve Hana-bi que je rêvais de trouver disponible à la médiathèque. Après une certaine hésitation, je finis par choisir Huit et demi et Hana-Bi.

    Je monte alors au troisième étage, et pars à la recherche des livres à propos de l'analyse des gestes que j'ai trouvés et listés sur le moteur de recherches de la médiathèque, de manière à m'aider pour mon travail à faire en didactique visuelle. Je trouve un peu lentement, mais sûrement, les documents recherchés.

    Alors, je sors ma carte de médiathèque, et passe mes emprunts à la machine : il me parle de dix-huit jours de retard sur mes documents, et ne me laisse donc pas faire d'emprunts. Je flippe un peu, mais je me dis que j'ai rendu ces documents-là, en retard de dix-huit jours : si la machine ne veut pas le prendre en compte, je dois bien pouvoir trouver un autre moyen de régler ce problème. Je vais sur un ordinateur pour vérifier que les documents rendus ne sont plus sur mon compte lecteur. Ils n'y sont plus. Mais il reste les CD. Qui sont en retard. Depuis le quatre Janvier. Soit deux jours. Trop peu pour avoir déjà reçu un avis de retard, mais suffisant pour ne pas pouvoir réemprunter de documents…

    J'ai la haine contre moi-même. J'ai perdu mon après-midi de manière débile, et entièrement de ma propre faute.

    A contre-coeur, je laisse mes documents sur le lieu.

    Quand je me retrouve en galère, c'est toujours de ma propre faute. Ça m'énerve.

    Je m'en veux. Je suis en colère contre moi.

    J'ai perdu mon après-midi et de super documents risquent de m'échapper des mains s'ils sont déjà empruntés d'ici demain.

    Je rentre chez moi sur les nerfs. Je suis sur les nerfs.

    Je traîne sur l'ordi deux minutes. Je sors mon carnet footing, je me dis que le fait de dessiner des bêtises me calmera peut-être. Ce sont en effet des bêtises que je dessine. Je gribouille des choses qui n'enrichissent pas mon carnet.

    C'est extrêmement difficile, de produire des dessins qui enrichissent mon carnet.

    Je n'ai pas envie de travailler. Je passe du temps sur l'ordinateur.

    Globalement, j'ai le sentiment d'avoir passé un journée assez merdique. Entièrement à cause de moi-même.

    En plus, ce n'est pas facile de se mettre au travail. Parce que ce n'est pas facile de se mettre à faire quelque-chose de bien.

    Ça fait peur, quelque-chose de bien. On a peur de ne pas en être capable. Alors on fait traîner.


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  • Ce soir, mon blog a cinq ans. C'est un événement, cinq ans !… Surtout que d'habitude, je ne me souviens pas le jour-même de l'anniversaire de mon blog, et pour un chiffre rond, ç'aurait été bête de rater ça.

     

    Cinq ans, donc. Ça veut dire que ce blog a vu passer mes 15 ans, mes 16 ans, mes 17 ans, mes 18 ans, mes 19 ans et mes 20 ans. En fait, ce blog aura pratiquement traversé mon adolescence… C'est drôle. Je pourrais relire mon blog en essayant de penser à ça.

    Je n'ai plus que dix minutes avant qu'on soit le 21 décembre. Or, le 21 décembre, ce ne sera plus l'anniversaire de mon blog. Il faut absolument que j'achève cette note avant minuit !… Soit avant dix minutes.

    Bref. Cinq ans, c'est très peu. C'est dérisoire, cinq ans. Et pourtant, cinq ans, c'est beaucoup. Cinq ans, au final ça peut être assez important. Comme quoi.

     

    Etant donné que ce blog a traversé mon adolescence, on imaginera assez facilement qu'il m'aura vu évoluer.

    Parfois, je relis de vieilles notes, c'est assez rigolo. Je me reconnais, mais je ne suis plus tout à fait comme ça. Je n'ai plus non plus tout à fait les mêmes pensées qui me traversent la tête.

    Je continue tout de même à réfléchir beaucoup, mais il me faut une grosse impulsion pour que j'en parle sur mon blog.

    Il me reste encore six minutes.

    Mais, bon, je tiens quand même encore assez bien à jour ce blog. Ça dépend des périodes, en fait.

    Et puis, ce blog, ç'aura été une grande aventure humaine.

    "BlackScarf", en premier. Puis Ethaga, Swani, Laure-Anne. Cette présence sur internet m'aura aidé à faire de très belles rencontres, que je n'aurais pas faites autrement.

    Il y a aussi les rencontres que j'ai faites d'abord, mais où mon blog a quand même pu compter un peu, je crois.

     

    Aujourd'hui, j'ai vu Vénus noire au cinéma, j'ai trouvé ça insupportable et insoutenable, cependant c'est sans doute bien d'avoir fait ce film… Mais, bon…

     

    Je n'ai plus que deux minutes : je n'ai pas le temps d'approfondire.

     

    Avec plus de temps, j'aurais pu dire des choses plus construites et intéressantes, mais ce n'est pas grave.


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