• Les yeux qui piquent. On se frotte les paupières, les mains  jointes et caressant du bout des doigts, de façon circulaire, dans un murmure de fatigue. Un bâillement. Les yeux humides.
    La fatigue qui règne en toi.
    Ne rien faire. Se poser, s'allonger. Respirer. Les yeux qui piquent toujours, mais les yeux fermés. Une main qui serre le poignet de l'autre, sous le menton. Le corps prélassé. La somnolence. Les images et les sons qui s'imiscent dans la réalité. Ton souffle, comme un ronflement.
    Plus de pensée. Plus de compliqué.
    Le sommeil.
    Le rêve.
    Le long voyage.
    Un jour, plus tard, après le long temps à attendre le marchand de sables, après cent voyages, avec un batman à Varsovie, des parents débattant en assemblée, ou un séminaire étrange sur le sexe, le réveil. L'amarrage. On se joint au quai. On débarque. On regarde la ville, on se retourne vers la mer. On avance dans la ville et on ne voit plus le bleu. Peut-être le bleu klein. Il me semble être la couleur des rêves. Il est loin. Tout a déjà disparu.
    De nouveau le réel. On croque les céréales, le corps encore bouffi dans le pyjama, on tente de se rappeler nos rêves.

    On revoie batman. Une ville comme Varsovie. On aperçoit la mer par petits bouts, mais impossible d'y retourner avant la fin de la journée. 

     


    4 commentaires
  • Il faut impérativement que je lise un jour du Beckett. Parce qu'en attendant, je ne peux pas parler de lui. Je ne sais pas de quoi je parle. Cependant, il me semble qu'il disait qu'écrire, c'était déjà rater, mais qu'il fallait essayer de rater le moins pire possible. Samedi, j'aurais dû m'attarder à son expo à Beaubourg, mais celle d'Air de Paris m'a pris de trop de temps, après, j'étais pressé.
     Je ne sais pas pourquoi il disait ça, mais parfois j'ai l'impression de comprendre. Quand j'écris, j'ai toujours un objectif. J'écris rarement pour ne rien dire. Je ne dis pas que cela ne m'arrive pas. Ça m'arrive. Mais c'est rare. En écrivant, j'ai l'impression que je vais pouvoir résoudre tous mes problèmes. Les dire, les nommer, les expliquer, tourner autour d'eux, me mettre en face-à-face avec, me semble me permettre de les résoudre. Mais... Lorsqu'on les a écrit, on est calme un moment, puis on se rend compte que rien n'a disparu. Tout est toujours là. Il y a des choses en nous, on veut les faire sortir de nous par l'écriture, et parfois, on a la sensation que ce n'est pas vraiment sorti. Peut-être qu'il y a une confusion entre décupler et faire sortir. Décupler ailleurs. On le faire sortir, effectivement, mais ce n'est pas sorti, maintenant il y en a un là et un ici.

    Parfois, j'ai quand même l'impression que ce n'est pas que ça s'est décuplé ou quoi. J'ai juste l'impression que je ne suis pas parvenu à le faire sortir. Comment dire ça? Voilà. C'est ça, le truc. On écrit pour exprimer quelquechose qui n'existe pas en mots. Écrire ce truc qui est tout sauf un ensemble de phrases, ou même de mots, c'est comme encoder quelquechose. Transformer le rbs.txt en mp3. Transformer du japonais en langage euh... c'est quoi déjà le mot? Bon, je j'ai perdu, alors on va dire en braille.

    Le langage est complètement un code. Une émotion va être un mot, formé par des lettres. Amour, c'est un a, un m, etc. Où est l'amour dans ces cinq lettres?

    Évidemment, ce code, ça prend du sens au fur et à mesure, puisque... En fait, c'est comme la retransmission  par satellite. Le message est envoyé en ondes à un satellite, qui va le renvoyer ailleurs, et le récepteur le retraduit comme il faut. Le langage, c'est pareil. Le sentiment amoureux, on l'écrit, ce n'est plus que deux mots vides, mais le lecteur va identifier ces deux mots, qui prendront sens. Et encore. Comment réellement savoir le sentiment amoureux si on ne l'a pas vécu?

    C'est difficile, de parler de quelquechose à quelqu'un qui ne l'a pas vécu. On peut le comprendre, on voit ce que c'est, ce qu'on doit ressentir, mais on ne percute pas vraiment.

    Alors, évidemment, si on écrit pour soi-même, on s'en fout, que les autres percutent ou pas, mais parfois on a le sentiment que le code, même retraduit, n'a pas tout son sens. Parfois, cela semble vide.

    Souvent, j'écris et suis satisfait, et puis parfois, avoir écrit ce qu'il y a sur mon coeur, et relire cela... Et en même temps, je ne sais pas. C'est très compliqué.

    je vais prendre des exemples.

    les trucs d'amour que j'écrivais il y a quelques années, aujourd'hui, je les percute tout à fait, et je vois très bien qu'est-ce que je pouvais ressentir, mais cela dit, pour certaines choses, finalement cela ne soulage rien.

    Parfois, je vais écrire pour digérer quelquechose qui a du mal à passer en moi. je vais l'écrire, mais tout de même, il me reste des trucs entre les dents.

    Voilà. C'est ça que je veux dire. Ce truc de la digestion que je viens de dire.

    Et en même temps, cette note, c'est une vraie mise en abyme. Si ce que je dis est exact, même si vous me comprenez, il faudra que vous ayez vécu ce que j'écris pour percuter. Et, si j'arrive à réellement expliquer mon ressenti, quelquepart j'ai tout faux.

    Il faudrait que je me relise, mais je me relirai à la fin. J'ai déjà dû le dire, mais c'est aussi confus pour moi-même. La chose que j'essaie de vous dire, c'est que j'ai beau avoir tout à fait exprimé mon ressenti, parfaitement, exactement, il me semble, parfois, avoir échoué, que ces mots, ce n'est pas ce truc en moi.

    Et en même temps, encore une fois, c'est très confus.

    Je vais faire une comparaison très crade.

    Je vais peut-être encore me corriger après, parce que je suis pas sûr de ce que je dis, d'ailleurs sur tout l'ensemble de cette note, je ne suis même pas certain de ce que je pense, ça reste brumeux en moi-même et c'est sans doute pourquoi j'écris tellement en ce moment-même. D'ailleurs, voilà, c'est tout à fait ça en général : Je vais écrire justement parce qu'en moi c'est la brume, je vais écrire pour matérialiser cette brume,  la localiser, l'identifier. Parfois, j'ai le sentiment de l'avoir effectivement identifié. Mais, parfois, j'ai l'impression que c'est un simulâcre d'"identité", tellement cette brume n'est pas cernable.

    Évidemment, dans tout ce que je vous dis, je me fiche un peu de Beckett, je ne sais pas du tout pourquoi lui avait tout le temps la sensation d'échouer, peut-être suis-je à côté de la plaque, mais je parle surtout pour moi.

    Ce que j'allais dire tout à l'heure, la comparaison très crade, c'est qu'il y a peut-être deux moyens de parler de l'écriture :

    Tout d'abord, pour moi, il n'y a pas d'inspiration, il n'y a que de la réaction. De tout ce que j'écris, rien ne m'est sorti de rien, tout est parti de quelquechose, d'une réaction par rapport à ce quelquechose. Et j'avais envie d'approfondire cette comparaison que j'ai faite tout à l'heure entre écriture et digestion.

    Tout d'abord, on mange. Pour l'écriture, ça peut être n'importe quoi, absolument n'importe quoi. Puis il faut digérer cette nourriture: c'est l'écriture. C'est là qu'il y a deux moyens de comparer : Mais à mon avis, ce ne sont que deux parts de l'ensemble, ça ne s'oppose pas. Histoire de l'éléphant. Lorsque l'on digère, qu'on écrit, la nourriture, soit l'éxpérience vécue, lue, vue etc, va se diviser en deux parties : les nutriments,  et les excréments. C'est là que c'est un peu crade. Pour les nutriments : Il y a l'expérience vécue, et le besoin d'en faire quelquechose, le besoin de créer, de construire. Là, l'écriture, l'aliment, devient de l'énergie qui va aller circuler dans tout le corps. L'écriture va apporter quelquechose de constructif, une réflexion, ça va... eh bien, ça fait mise en abyme, mais ça va nourrir quelquechose.

    Cela dit, en l'ocurrence, peut-être l'aspect de tentative ratée dans l'écriture, est très simplement le côté dérisoire de la chose. Voilà, j'ai écrit à ce propos, et maintenant? À quoi ça a servi? À qui? À quoi bon?

    L'autre aspect final de la comparaison, c'est les excréments. Dans une expérience vécue, la nourriture, il y a les nutriments, et puis il y a le reste. Alors, j'y pensais plus, mais évidemment, les excréments ça peut être la part "facultative" de cette nourriture. Ou bien ce qui n'est pas bon. Bref, c'est ce qui doit sortir.

    Et c'est là que parfois, cela peut différer dans l'écriture : Il y a certaines choses qui ne peuvent pas sortir. On réécrit, on redigère, mais ça ne sort pas et le ventre reste trop lourd. Parfois, on va écrire pour ne plus à avoir à parler de quelquechose qui nous obsède, mais ça continue de nous obséder alors on réécrit dessus, et alors, on peut peut-être sentir l'inutilité d'avoir écrit cette obsession.

    Après, ptêt que je dis vraiment trop de la merde. Je suis même pas sûr de me comprendre moi-même.

    Pour prendre un exemple concrèt, ma note sur le clown, je l'ai maquillé parce que ce blog n'est pas un journal intime, mais j'ai parlé d'un problème à travers ce truc, pourtant le problème ne s'est pas forcément effacé.

    Mais je pense que ce ne doit pas être ça dont veut parler Samuel Beckett. Je m'en fous, je l'ai écris pour moi.

     Encore une fois, c'est déjà brumeux en moi, alors si ce texte est incompréhensible, et justement brumeux, ne vous en faites pas, j'ai juste transformé ma brume en de la brume.

    Je m'arrête-là, chaque phrase que je rajoute pour éclairicir et rendre cohérentes mes idées, n'étant que mouvements de trop dans le sable mouvant.


    3 commentaires
  • Soif! Je veux du jus de fruit
    J'ouvre le frigo
    Pff. Mais Ya pas de jus de fruit
    Jferme le frigo
    Idée de jus de citron.
    Je me sers d'abord un verre
    Son ombre forme un tronc
    L'eau transparente et claire
    Laisse passer la lumière comme un voile
    On dirait des étoiles
    Je rouvre mon frigo
    Prends le citron, prends un couteau
    Vrrr, vrrrr, le citron se tord
    La chair jaune et l'écorce se découpent
    Une odeur surgit alors
    Sous le temps de la coupe
    Une odeur toute délicieuse, anodine,
    Ce sont les effluves jaunes qui envahissent mes narines!
     
    Mouahaha j'ai réussi! J'ai un tout petit peu utilisé un dico de rimes du web, et j'ai dû abandonné l'idée d'une scansion, mais bon, on va dire que c'est des détails. Maitenant, je me tente un haïku.
     
    "Sous le vron vron du couteau
    Les effluves jaunes
    gagnent mes narines"

    votre commentaire
  • 20:38. Ce soir j'ai des envies. Envie de décrire la coupe d'un citron, envie de vous parler des feutres textiles, et puis une espèce d'envie malformée malincarnée provenant d'envies non-abouties. Ainsi tout à l'heure, en rentrant au lycée, j'enterrais ce devoir commun d'histoire-géo qui ne m'avait laissé aucun répit durant cette semaine, pas même Mardi, jour férié, et rêvais à mon futur roman, et je me suis dit que ce soir, si ma soeur n'était pas sur l'ordi, je pourrais recommencer le traitement de texte où j'avais mon projet, vu que je ne retrouve pas ma clé usb, et puis sinon je chercherais mon feutre-pinceau que je trouve plus, et si la boutique d'arts et loisirs est encore ouverte, je m'achète des feutres textiles et je commence à mettre mon projet à éxécution de recopier mes meilleurs dessins sur mes tee-shirts. Je pourrais aussi faire de l'aquarelle. Mais sur le coup, j'ai surtout envie de dessiner sur mes tee-shirt ou de bosser mon projet Amour. Plus tard dans la soirée. Je ne suis pas retourné à la boutique d'art et loisir, c'est ouvert le lendemain. J'ai cherché mon feutre-pinceau, encore une fois je le trouve nulle part. Je devrais ranger ma chambre et j'ai pas envie. Je crève de faim. C'est là que c'est beau. Profondément beau. J'ai envie d'en faire un petit poème, plus tard, et à cet escient j'enregistre mon action. Je me décide à boire un jus de citron, c'est à dire un verre d'eau avec un peu de citron pressé. Alors je prends un nouveau citron, il est très beau, comme sur la couverture folio du Tao-to-king. Il est bien jaune, comme il faut, il est mou et en même temps il est fort. Euh... Ouais enfin bref... Nan mais c'est superbe parce que en même temps c'est de l'écorce, c'est mou mais... Mais c'est comme... mm... Comme... Bon, est-ce que vous avez déjà touché un citron?! Bah voilà!
    Mais c'est pas ça qui me fascinait. Je m'étends là-dessus, mais c'est pas du tout ça. Mais déjà, il y avait ce fait qu'il était tout "neuf", mûr. Et puis j'ai pris un couteau et j'ai coupé le citron. Et c'est très dur à décrire. Le couteau s'est enfoncé, et ça faisait un léger bruit, je sentais que ça s'enfonçait, que ça coupait de la matière, l'écorce, l'intérieur... Et vous savez quoi? Il y avait l'odeur du citron qui se dégageait!
    L'idéal, ce serait d'en faire un haïku. On coupe doucement le beau citron, Le couteau fait "vrrr, vrrr", on sent la découpe du citron, et on sent ses effluves délicieuses qui t'envahissent légèrement les narines, alors qu'on coupe le beau jaune, d'un superbe "vrrr, vrr".
     
    Plus tard, je teste un vieux feutre textile qu'on a dans un coin, mais ça a l'air beaucoup moins bien que ceux que je veux acheter. Le trait n'est pas épais, il faut appuyer sur l'embout noir pour sortir l'encre. Je feuillette mon agenda, je vois quels dessins j'aimerais repeindre sur mes tee-shirts. Et puis j'y vais. J'en prends un, de tee-shirt, j'en prends un de dessin, et j'y vais, au feutre violet sur le tee-shirt bleu, mon coeur bat fort mais je n'ai pas peur de rater mon dessin.
    J'y vais. Oh, les trait n'est pas épais, il n'est pas fluide, ça fait sale... Mais il faut que je continue... J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur... Les cheveux... Les yeux... Les sourcils... Putain mais qu'est-ce qui se passe, c'est pas du tout ça! C'est absolument pas pareil! Et le front?! Bon, je fais sa bouche...
     Je peux pas. Il faut tout effacer. Je fonce avec dans la salle de bain, je le plonge dans la bassine, le robinet qui fait "TCHHHH", je fous plein de savon partout, pendant cinq minutes. Je crois pas que ça parte. Merde. Chier. J'essore, j'essore encore. Le tee-shirt est mouillé, alors on voit mal le dessin. Je me demande s'il est raté par rapport au dessin original ou s'il est vraiment raté. Je le pose quelquepart, verrais plus tard. J'espère que je trouverais un moyen de le sauver. Le problème, c'est que c'est hyper dur d'agrandir un dessin, surtout que je peux pas crayonner mon tee-shirt. Il faudra que je trouve un truc. Si vous avez une astuce...
    Et puis je vais sur l'ordi, mais finalement, je ne veux plus recommencer toutes ce que j'avais mis dans mon projet Amour, c'est trop chiant, je veux retrouver ma clé usb. Mais j'ai envie d'écrire. Un note sur mon blog.

    votre commentaire
  • Je veux écrire encore un peu. Pourquoi "encore"? Non, je n'ai pas écrit de la matinée, mais je vois tout ce blog, tous ces thèmes mille fois abordés, et pourtant je veux encore écrire.
    Peut-être que ce sera trop nul, trop déjà fait de ma part, et que je vais effacer, je vais  voir.
    Comment commencer?
    On rêve. Je rêve d'une vieille amie, elle me prend par-dessus l'épaule, moi aussi, j'ai mes lunettes à la john lennon. Je rêve aussi d'une camarade de classe qui est morte. Je m'en fous un peu et quand je réalise qu'il va falloir que je l'annonce à son frère je panique complètement. Quoi d'autre? Plein, plein de choses, mais tellement de difficultés à me rappeler... Il y avait plein plein de chevaux... À un moment, un train... Qu'est-ce qu'il faisait? Je ne sais plus...
     
    Je sais plus...
    Je me rappelle plus de rien...
    On finit par se lever. On trouve enfin une solution pour pouvoir corriger son roman sans sa clé usb qu'on ne trouve plus. Le double qu'a son père, mon double ici aussi, mais qui est plus vieux... On est rassurés, d'un coup. On va pouvoir travailler son roman. À part ce roman, on a aussi beaucoup de choses à faire, dans la semaine suivante. On y pense pas.
    On pense au week-end qu'on va passer.
    Ce soir, DVD en famille. Cet après-midi, médiathèque, quelques courses, programme ciné.
    Le reste du temps de la journée, travailler mon roman. Demain? On verra bien.
    On est en pyjama, sur le rocking chair, on va copier/coller ça sur Firefox pour le publier, et puis on va s'habiller.

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique