• C'est drôle. J'ai écrit un article pour ce blog, il y a quoi, une semaine, et je l'avais pas publié. Je l'ai relu, je l'ai retouché, je l'ai alors trouvé finalement intéressant, et pourtant, je ne l'ai toujours pas publié. Pourquoi?
    Bah justement, c'est... bizarre.
    Je crois que, intéressant ou pas, je n'aime pas publier pour une réflexion "gratuite". Comment dire? Bah... Disons qu'il y a écrire pour écrire, quel que soit le contenu, et écrire par besoin d'écrire.
    Et, en ce qui concerne cette note-là, j'ai peur d'avoir un peu écrit pour écrire, et du coup, je ne sais pas... C'est comme si ça corrosait mon article, du coup.
    En même temps, des fois, je suis trop compliqué.
    Mais justement. Parfois c'est justement parce que je me trouve trop compliqué dans les articles que je veux pas publier...
    Je veux dire... Si j'écris pour écrire, et que je fais compliqué pour le fait de faire compliqué... Ça ne fait avancer aucun shmilblick, et mon article manque alors terriblement d'intérêt. Parfois, je commence à écrire tellement compliqué que je ne sais même plus si je pense toujours tout ce que j'écris. C'est-à-dire que, parfois, j'ai l'impression que mes mots m'échappent, qu'ils me dépassent. Parce que je peux avoir le souci d'aborder quelquechose de difficile à aborder, peut-être. Mais justement. Parfois, je veux aborder le difficilement abordable, mais... Est-ce seulement la peine? Est-ce intéressant? Puisque je pense que mon article sera gratuit. Puisque je pense que ma note ne modifiera rien dans ma manière de voir les choses, ni sûrement dans celle des autres. Du coup, le seul sens d'une note est d'assouvir mon envie d'écrire. Mais du coup, quand je l'ai écrit et que j'ai choisi de pas le publier, une fois que je change d'avis, j'hésiter à le publier, bien sûr, puisque le sens le plus important de ma note est assouvi : je l'ai écrit.
    Mais je me dis : est-ce que tu penses pas un peu trop? Est-ce que tu pourrais pas te contenter de publier ton truc, puisqu'au tout début tu voulais, et puis basta?
    Parce que voilà : si je publie pas une note immédiatement après l'avoir écrit, j'ai vachement de mal à le publier, vu que d'une certaine manière, ça ne sert plus à rien.
    Je crois que... Je crois que je vais publier cette vieille note d'au moins une semaine voire plus. Après tout, ça ne me coûte rien, ni à moi ni à personne.
    J'ai écrit ça le 17 octobre et j'ai fait un rajout le 20. Ça commence :

    C'est drôle. Je suis tout seul chez moi. Ça faisait vachement longtemps. Et je ne sais absolument pas quand quelqu'un m'interrompra dans ma solitude. Ma soeur rentrera-t-elle dans cinq minutes seulement? Ou sera-ce ma mère, qui arrivera dans une heure?
    Je ne sais pas, mais un petit coup de "tout seul chez soi", ça me fait du bien. Je me sens... Seul. Seul, et donc libre. Je fais ce que je veux.
    Je me sens... Comment dire ? Je me sens enfin comme dans un cocon/espace de liberté.
    Enfin, j'ai ma dissert' de philo à commencer...
    Mais... Prenons notre temps. Je bosserai bien un peu mon roman. J'ai pensé à un truc à modifier l'autre jour. et puis ma nouvelle, les bases à construire. Ce serait bien que j'essaie de bosser ça un peu.
    C'est marrant. Comment j'aime la solitude. Être tout le temps seul, ce n'est pas drôle. Quand j'étais en troisième, j'étais seul, chez moi, du lundi au vendredi, ma mère rentrait le vendredi soir, partait le lundi matin. Et ce n'était pas toujours facile.
    Mais de manière occasionelle... Être seul et sans personne autour de soi, vraiment seul, sans le regard de l'autre où que ce soit, putain, on se sent plutôt bien.

    Être seul avec des gens autour, c'est différent. Au lycée, au cdi, je lis tout seul un magazine, c'est bien mais c'est pas la même chose. Être seul dans une maison déserte, juste une fois de temps en temps. Ça me plait.
    La solitude dans un endroit désert, c'est comme une page blanche que tu admires. T'oses pas la salir, même si tu sais que ça arrivera tôt ou tard. Ou plutôt, disons que tu n'as le poids de rien du tout. Il n'y a pas de conséquences. AU lycée, si je fais un truc bizarre, les gens vont au moins sourire. C'est une petite conséquence de rien du tout, c'est pas grand-chose, mais n'empêche que quand je suis seul, quand je danse, quand je chante, que je parle tout seul, personne n'est là pour réagir face à ça. Personne n'est là pour porter à conséquence mes propres actes.
    J'ai très envie de voir l'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, il a vraiment l'air excellent, mais je ne sais pas si j'aurais le temps, ce week-end.
    Je n'aime pas quand on me demande "quoi de neuf ?" ou "tu racontes quoi?". C'est ce que je peux ne pas aimer parfois dans les relations humaines : être obligé de se comporter d'une certaine manière. Trouver quelquechose à dire quand je suis bien dans le silence. Parfois, devoir écouter quand, encore, j'ai besoin de silence, de n'écouter personne. Sentir la présence de l'autre, devoir en tenir compte.
    J'aime beaucoup ces personnes avec qui je me sens complètement à l'aise, simplement parce que je ne me sens pas obligé de me conduire de quelques manière que ce soit. Avec qui je ne me sens pas obligé de parler constamment. On peut être silencieux et c'est très bien comme ça.
    Il y a aussi un plaisir complètement opposé, mais je ne sais pas si j'ai envie d'en parler. Peut-être pas.
    Mais ce stress d'apprendre à connaître quelqu'un. Apprendre à la connaitre, mais aussi apprendre à la cotoyer. Tu espères la croiser, et puis tu ne la croises pas. Tu la croises, mais tu sens qu'il s'agit là d'un silence gênant, il s'agit de dire quelquechose.
    Ça peut paraître chiant comme ça, mais finalement ça a un aspect plutôt excitant comme expérience. Enfin, tu sais simplement pas comment ça va progresser. Tu as un tout petit peu peur. Mais tu espères beaucoup. Tu es optimiste.
    Mais c'est vrai que c'est chiant parfois les relations humaines. Je ne devrais peut-être pas en parler ici, je vais peut-être effacer, c'est ptet personnel, mais ne pas être invité par une amie cordiale quelquepart quand, au vu de la situation, tu aurais très bien pu l'être. Et tu te demandes pourquoi non. Tu te poses des questions. Ta valeur aux yeux de la personne. Ça te travaille alors que tu ne devrais pas y accorder d'importance. Il suffit d'un rien pour que les relations humaines soient horriblement compliquées.
    "Sois solitaire et puis merde". J'avoue que ce serait moins compliqué, m'enfin... N'éxagérons rien. Je fais uniquement étalage des aspects négatifs des relations humaines. Je pourrais parler de tous les bons aspects.
    Bref.
    C'est marrant. Je pense qu'il y a peu d'ados de mon âge qui ont regardé, et souhaité regarder, "Printemps, été, automne, hiver... et printemps", lundi soir sur Arte. Il doit y avoir peu d'ados qui écoutent Fip presque en permanence. Qui lisent au CDI des articles sur l'expo de Gustave Courbet au grand palais, en ce moment, ou sur celle de Giacometti. Dont Arte est, indéniablement, la chaîne télé préférée. Ces derniers temps, j'ai en effet eu plein d'heures de perm pour aller au CDI. C'est dommage que j'ai moins de temps qu'avant pour aller au CDI. Lire des magazines intéressants. Différents dossiers, articles... Je me cultivais, et j'avais l'impression de me nourrir.
    Quand on essaie de créer, c'est bien d'absorber. D'absorber toutes sortes de choses. Respirer tout ce qui te tombe sous la main, le digérer.

    Être avec les autres ça peut être un poids parfois. Parfois t'es confronté à des faits que tu ne comprends pas. Parfois tu ne te sens pas libre. Obligé de.
    Mais ce qui est drôle aussi, avec autrui, au-delà du fait de devoir s'adapter à l'autre, c'est le miroir qu'incarne autrui. Quand je suis allé en Espagne cet été, avec tout un groupe d'ados, j'ai été complètement fasciné par ce que je voyais de moi à travers ce qu'eux voyaient de moi. Franchement, si j'étais le dernier homme sur Terre, je me paraîtrai super banal, comme mec. Mais en Espagne, je me suis senti super original, super méga cool, et je me suis tapé une bonne crise de narcissisme tellement on m'avait apprécié.
    Bon, j'pars loin. De toutes façons, autrui, jle vois bientôt en philo. Enfin, j'imagine.
    Faut ptet que j'arrête cette note. J'ai encore des choses à faire. Des choses à faire. J'ai déjà parlé dix mille fois des choses à faire, sur ce blog. Mais c'est vrai que ça me fascine. De la dérision des choses à faire. Je me demande ce qui a vraiment de l'importance. Et à chaque fois que je me dis ça, je me réponds : moi et les autres. Les autres et moi. Les relations humaines, quoi. Mais pas forcément. Ça peut être l'un séparément de l'autre.
    Bref. Tout de même, c'est impressionant, la futilité des choses. Enfin, je ne veux pas paraître noir ou quoi, j'espère ne pas donner cette impression, je ne fais que penser, je ne déprime pas, pas du tout, mais, sincèrement : dans vingt ans, qu'est-ce qui me reviendra de mes dix-sept ans? Pas toute mon année, c'est certain.
    Et voilà, voilà ce qui me fascine : La vie, c'est comme une goutte de vin dans un verre d'eau. Ça manque beaucoup de concentration. Enfin, je veux dire... En même temps, ça dépend. Ça dépend avec quels yeux tu regardes autour de toi, avec quelles oreilles tu... etc. Bref, il faut lire "l'homme qui marche", de Jiro Taniguchi. Et puis parfois, sans savoir pourquoi, tu te sens exalté, tu vois un rien, tu sens une rose, et c'est parfait. Tu as su sentir le vin, aussi dilué soit-il dans le verre d'eau.
    C'est confus, ce que je dis.
    Mais... Disons que... Parfois... Je ne sais pas. Comment parler de ça ? Faut-il seulement en parler ?
    Peut-être qu'il faut que j'arrête de parler.
    Peut-être que faut que j'arrête de déblatérer des conneries.
    Peut-être.
    Mais... Oh, et puis zut.
    Ça a tellement peu d'importance. Et puis surtout, je sais tellement peu si je pense ce que je pense. Ça peut paraître paradoxal, mais parfois j'ai la vague impression de faire comme si je me préocuppais sérieusement de quelquechose, quand ce n'est pas le cas.
    Peut-être que je pense à des choses trop compliquées, trop abstraites. Peut-être qu'il faut que je me calme. Que j'arrête de me poser trop de questions.
    De toutes façons, raison ou tort... Où est le problème? On s'en fiche.
    J'ai une peur terrible d'être en train d'écrire une note absolument merdique et incompréhensible.
    Alors qu'après tout : quelle importance?
    En fait, ce que je veux dire, c'est que quand t'as des choses à faire, t'es pas content, mais quand t'en a plus et que toi tu peux faire ce que toi tu as envie de faire, tu te retrouves parfois à ne plus avoir envie de faire ces choses-là. Ça remet en question plein de choses je trouve.


    Rajout (qui date du samedi 20 octobre): par rapport à la vie et tout, la goutte de vin dans le verre d'eau. Je crois m'être rappelé pourquoi je disais ça : Imagine-toi, tout seul, qui prend ton petit-déj devant l'ordi. Imagine-toi le soir, tu rentres du lycée, tu glandes sur l'ordi, sans vraiment faire quoi que ce soit, parce qu'il faut que tu fasses tes devoirs. Imagine-toi dans le couloir, ça a sonné la fin de la récré, mais tu attends ton prof.
    Imagine-toi penser à ce que tu dois faire et à ce que tu veux faire. Imagine-toi seul face à ces différentes choses. Imagine-toi qu'il n'y a plus que les choses que tu veux faire à faire, mais que, bizarrement, ce soir, tu n'as pas envie de les faire.
    Dans un autre contexte que le mien. Imagine-toi le vieillard qui, dans une maison de retraite, croupit devant une télévision en attendant de mourir.
    Imagine-toi un homme mûr, qui travaille, mais n'a pas d'amis, et ne sait pas quoi faire de son temps libre.
    Imagine le jeune employé qui passe une heure et demie dans les transports en communs chaque matin. Il y a être seul sans le moindre amoureux ou la moindre amoureuse, selon qui on est.
    Et le voilà. Le voilà le verre d'eau.
    Et puis il y a la goutte de vin. Tous ces gens. Tes amis, principalement. Il y a quand tu marches, que tu regardes au-dessus de toi le vol groupé des oiseaux, et que tu écoutes en même temps un morceau de Mike Oldfield, par exemple. Il y a quand tu es au chaud toi, dans ton lit, que tu lis une bédé avec le chat contre toi.
    Il y a le dernier harry potter en anglais que tu as peut-être lu (peut-être parce que je parle plus seulement de moi, j'essaie de généraliser, mais ptet que vous aviez compris et que c'était pas la peine de le dire...).
    Les sorties entre amies. Ta copine ou ton copain, selon ton sexe, selon ta sexualité. Tous ces moments passés avec lui. C'est pas toujours facile, c'est comme un chat, ça a l'air cool mais ça griffe, mais malgré les disputes, malgré les incompréhensions et tout ce que tu veux, la vie sans amour, c'est de la daube. Les câlins entre vous, tous les moments adorés tendrement partagés. Il y a la musique qui nous transporte. Les films qui vous bouleversent. Il y a faire l'amour, je suppose, et puis quand on a un(e) bon(ne) amant(e), ou tout simplement lorsqu'on s'aime. Je m'avance beaucoup, mais je parle pas pour moi mais pour tout le monde, enfin j'essaie.
    Il y a ses enfants qui nous font vraiment chier, parfois, mais qu'on aime de tout son coeur. Les moments partagés avec eux, tout ça.

    Mais voilà. C'est une goutte de vin dans un verre d'eau. Et lors de notre dernier soupir, c'est bien cette goutte de vin qu'on essaie de retenir ne serait-ce qu'un quart de seconde, je suppose. Alors, quand on y pense, on passe quand même un sacré bout de temps dans notre vie à se contenter d'exister.

     

    Voilà, là ça finit. Maintenant c'est le Florian du 24 Octobre qui parle. Encore maintenant, j'hésite à publier. J'hésite j'hésite. Bon, allez... ça coûte rien de le faire. Qui sait, je vais ptet finir par le supprimer, de toutes façons.


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  • La musique a quelquefois quelquechose de profondément impressionant. Je veux dire... C'est fou. C'est fou tout ce que ça peut véhiculer. Les émotions, les atmosphères, certaines sensations...
    Un jour, il faudra que je lise Belle du Seigneur. Mais je l'ai chez mon père. Une fois, j'avais ouvert le livre à un endroit avec une marque-page, et j'avais lu une page. Ça m'a beaucoup impressionné. C'était un passage très beau, avec beaucoup d'émotions, de rythme, de sensations... Et je pense que les écrivains jouent de la musique avec des mots. Que les musiciens écrivent des nouvelles avec des instruments et des notes.
    Tout à l'heure, j'avais le chat sur les genoux, c'était bien. Imaginez : j'étais tout seul (ma soeur vient d'arriver, et d'ailleurs je viens de faire une interruption dans ma note pour l'accueillir, mais alors que vous lisez il n'y a aucune interruption, c'est la magie de l'écriture), l'unique lumière de la lampe, la musique de Radio néo, le bruit des touches contre le clavier, le chat sur les genoux.
    Mais le chat n'est plus là et ma soeur est arrivée. C'est bien, c'est très bien, mais c'est absolument pas la même atmosphère.
    L'autre jour, j'ai failli écrire une note. Mais, d'une part je trouvais que je traitais de choses trop privées, même si cela ne contenait pas de détails, et d'autre part, il me semblait que j'écrivais principalement parce que ça fait plus de deux semaines que j'ai pas fait de note, et du coup mon texte manquait sûrement d'intérêt.
    Je ne dis pas que je ne suis pas en train d'écrire parce ça fait un bail que j'ai pas fait de note, mais j'ai quand même assez envie d'écrire, ce soir, même si je n'ai rien de bien précis à exprimer.
    Dans mon essai de note d'il y a deux jours, il me semblait que je parlais vachement pour rien dire, que je pensais trop pour rien penser, que je me triturais le cerveau pour que dalle. En fait, je parlais de la vie en général (entre autres), mais c'était si abstrait et confus que ça n'avait vraiment aucun intérêt.
    Et puis c'est bien de parler un peu des petites choses.
    Une fois, j'ai pensé à écrire un truc sur les bruits d'écriture, et puis je l'ai encore jamais fait.
    J'adore écrire en musique. C'est super Néo (95.2). C'est ce que je suis en train d'écouter, là. Là, c'est une chanson plutôt hip-hop, qui dit qu'on dit que les blancs savent pas danser mais que c'est faux. Je me demande c'est quel groupe. Quand je cite le texte ça doit avoir l'air drôlement naze, mais en fait la musique est super chouette. J'aime bien Fip, aussi, 105.1. C'est une putain de chaîne musicale, fip.
    Les bruits d'écriture. J'allais partir sur les bruits d'écriture.
    J'adore le bruit du critérium sur le papier. Scritchscritchsscritch. Vous ne connaissez pas mon écriture. Enfin, pour la plupart d'entre vous, inconnu(e)s que je ne rencontrerai probablement jamais, vous ne connaissez pas mon écriture. À moins que je la prenne en photo. C'est une idée. En fait, elle me fait penser à... Comment ça s'appelle, cet appareil? Vous savez, la machine qui sent les pulsations du pouls, et qui fait actionner une aiguille qui va de gauche à droite de manière plus au moins large, pour calculer les pulstations, et donc le stress et tout, un truc comme ça. Ça fait des zigzags. On voit ça des fois dans les films, avec les détecteurs de mensonge.
    Et ben, moi, mon écriture, ça me fait penser à ces zigzags retransmettant les pulsations du pouls et leur intensité, là.
    J'aime le bruit du stylo sur une enveloppe marron trouvée un peu au hasard, ou celui du stylo sur mon journal intime, quand j'en tenais un, le soir, avec la lumière artificielle, la musique.
    Le bruit du clavier.
    Je ne me rappelle plus de tous les bruits auquels j'avais pensé.
    De quoi d'autre je comptais vous parler? Je ne sais plus du tout.
    Il y a sûrement autre chose...
    Je veux dire... De public. Non parce sinon j'aurai beaucoup plus de choses à dire, et c'est ptêt parce que j'ai la tête pleine de toutes ces choses-là que ça faisait un petit moment que je faisais plus de notes.
    Je l'ai déjà dit, que j'adorerai avoir un appareil photo incrusté dans l'oeil?
    Regarder constamment autour de moi est un super plaisir. Je vais bientôt devoir y aller, le poisson est cuit. J'ai complètement oublié de le surveiller.
    Mais prenons notre temps.
    Hier, j'étais chez ma grand-mère. Je me rappelle de l'image de ma grand-mère rentrant dans sa propre véranda, véranda illuminée, alors qu'elle sortait d'un sombre couloir, et il y avait à la fois elle, cadrée dans la véranda, entre les pans du couloir, avec la porte vitrée grande ouverte contre un mur du couloir, et un miroir pas loin non plus. Je pouvais voir ma grand-mère de dos, rentrant dans sa véranda baignée de soleil, son reflet dans la porte vitrée, et son reflet dans le miroir. Je tenais une photo magique.
    J'adore son jardin. Elle a un superbe arbre à kiwis. Chez elle, c'est un sacré désordre, mais c'est parce qu'elle se sert de son habitat comme d'un grand atelier. Tous ces objets et ces travaux artistiques tout partout, avec la fenêtre qui éclaire tout superbement, et tout ça... Et puis les expressions de ma grand-mère, quand elle parle, et ses rides comme des lignes traçant un cercle fissuré autour de ses yeux, de sa bouche. Elle a beaucoup de rides, mais de belles rides. Bref, un jour, il faudra vraiment que je prenne mon appareil photo en allant là-bas.
    Tout à l'heure, aussi, j'étais allongé sur le lit qu'on a installé dans le salon, et j'avais le pot de fleur en face de moi, avec la porte vitrée en face du pot. L'éclairage sur le pot, avec le pot lui-même, tout abîmé, presque rocheux... Bon sang, la série de photos que j'aurai pu faire. Mais j'avais la flemme de chercher mon appareil.
    J'adore m'arrêter sur une image, même un quart de seconde, et essayer de la retenir. J'adore. J'aime. C'est drôle.
    Est-ce que je vous ai dit qu'au lycée, ça m'arrivait de tellement aimer une photo pas-photo (puisque pas prise) que je faisais semblant de la prendre en cadrant avec mes mains et en disant clic?
     
    Tout à l'heure, j'ai fait la sieste dans le salon, sur le lit qu'on a installé, en écoutant Fip, et c'était franchement délicieux.
    Et un peu plus tard, j'ai mangé plein de petites choses en regardant un épisode de That's seventy show sur internet.
    Alors que je voulais bosser mon roman cet aprèm. J'avais même commencé et puis finalement j'avais pas envie. J'y travaillerai ce week-end.

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  • Parfois, je réalise que ma vie n'est pas mon quotidien. Parfois je réalise qu'il n'y a pas que la vie (dans le sens où elle a un début et une fin) et j'ai une envie incroyable de réaliser ce que je suis, c'est-à-dire non pas qui je suis, mais me rendre compte du courant de vie en moi qui fait que je ne suis pas encore un cadavre. Et alors je veux crier bouger danser sauter regarder autour de moi voir le monde sentir les odeurs écouter les bruits (selon que je veux profiter de la vie qui est en moi en captant ce qui m'entoure ou que je veux en profiter pour expérimenter non pas mes sens mais mon corps et toutes ses capacités dûes à cette putain de vie qui m'habite).
    BREF ÊTRE EN VIE C'EST SENSATIONNEL. Parfois la vie c'est juste mon quotidien, parfois c'est l'attente à la cantine, mes devoirs à faire, c'est du glandage devant l'ordi, c'est oublier mes manques, c'est attendre devant un cours, c'est attendre que mon prof de philo parle enfin de philo au lieu des mormons ou de "28 semaines plus tard", c'est contempler incroyablement envieux l'art de Craig Thompson et me demander si je serai aussi talentueux quand j'aurai son âge, c'est lire des bédés, penser à lire ces bouquins qu'on a pas le temps de lire, parfois la vie c'est une spirale qui se répète sans cesse jusqu'à ce que ce soit une autre spirale qui s'installe aussi en routine, bref la vie c'est une routine, BREF, LA VIE, PARFOIS, ON SE DIT QUE C'EST PAS FRANCHEMENT SENSASS parce que voilà, ça a rien de fascinant, tellement que tu vénères le sommeil, qui est comme un abri, et tu veux pas te lever, et tu veux pas vivre; et puis parfois tu chantes "Ha! pIness- to BE alive! (bruits bizarres après, genre beat-boxing amateur)" alors que tu n'as strictement aucune raison, simplement, t'es heureux, t'as aucune raison d'être heureux, mais tu réalises que la vie n'est pas ton quotidien, n'est pas ta spirale, n'est pas ta routine, n'est pas tous ces moments où tu attends, on passe sa vie à attendre, n'est pas des moments perdus, n'est pas tous ces moments où tu ne trouves pas de temps pour toi, n'est pas non plus tous ces moments où tu as tellement de temps pour toi que tu ne sais pas quoi faire ce que tu détestes puisque tu n'es pas en vie dans l'objectif de passer ton temps à le faire passer plus vite, dans ce cas-là autant crever; tu réalises que la vie, voilà, c'est ne pas être mort, alors tu tâches de profiter et tu passes un putain de moment à retourner chez toi alors que le soir est tombé, que tu rentres du ciné, que d'abord tu écris un poème dans ta tête sur tout ce que tu vois, tout ce que tu entends, et qu'ensuite tu chantes un truc bizarre assez fort devant les voitures défilant sur la route.

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  • Ma soeur et son copain qui hésitent à aller à une soirée. Ma mère au téléphone, à propos de boulot. Et moi. Et moi qui ai encore envie d'écrire, d'écrire de la merde, d'écrire peut-être vraiment de la merde, en attendant que monsieur courage vienne casser la gueule de monsieur procrastination. Oui, parce que dissert'. J'aurai du la rendre ce matin, mais j'ai pas réussi à finir ma dissert' hier soir. Je crois que ma note va être courte. Pas ma note de dissert', ma note de blog. Qu'elle sera courte ou qu'elle n'aura pas lieu : j'avais oublié qu'il restait une tarte à manger.
    Une myrtille. Je veux parler d'une myrtille qui s'appelle Blueberry. Une myrtille violette qui serait acide si on la mangeait. On me propose de goûter la tarte. Le temps presse. Une myrtille qui s'appelle Blueberry et, la peau une fois écorchée, sa chair ressemblerait à celle du raisin. Du raisin. Blueberry, sa peau qui n'a jamais été déchirée. Elle rencontre une graine de raisin. Une graine de raisin qui s'appelle Raison. Raison est une graine de raisin vert mais appartient à une grappe rouge.
     
    Un chat. Et la tarte? Et ma dissert'? Et bien, ma note. Eh bien un chat. Ses yeux qui se ferment, qui se ferment en deux traits bridés. Deux traits bridés, croûtes d'yeux au bouts. Le corps prostré, on dirait un poulet rôti, mais avec des poils, avec une tête de chat, avec une chaleur et des ronronnements.
     
    Raison. Raison le marginal. Raison le vert parmi les rouges. Raison le vert quand personne n'est vert. Raison qui fait tout différemment des autres. Qui les trouvent tous pareils. Les rouges qui l'évitent. Qui se disent que ce raisin vert n'est pas rouge. Mais Raison le vert n'a pas envie de se mêler à eux. Blueberry. Blueberry la myrtille. Parmi les autres myrtilles. Qu'est-ce qui l'a cogné ? Je ne sais pas, mais Blueberry est tombée. Par terre. La chair et la terre poussièreuse séparées par la pellicule violette, si facilement déchirable.
    Est-ce qu'un chat aime les myrtilles ?
    Le chat qui miaule. Le chat qui fait ce qu'il veut. Le chat qui monte sur la table. Le chat sur tes cuisses, ronronnant. Le chat qui joue.
    La myrtille ramassée. La myrtille mangée? Quelqu'un de bizarre, qui a mangé la mangé par terre, au lieu des myrtilles du buisson ? La myrtille Blueberry, qui était déconnectée. Déconnectée du buisson. Des branches et des branchettes. La petite branchette qui a fait "tic" lorsque le cordon ombilical de Blueberry a rompu au passage de l'ovni. Blueberry mangée ? Blueberry, la peau pelliculaire violette déchirée, la chair exposée, l'acidité repérée par les papilles? L'homme qui l'a mangé. Aime les myrtilles. Petit plaisir de la vie. Manger des myrtilles. Ce qui est précieux. Ces petites choses de rien du tout qui font tout. Une graine de raisin vert dans une grappe rouge. C'est singulier, mais ça ne va pas changer le monde. Mais l'homme va manger le monde. Il va arracher la graine Raison, déchirer sa chair en deux entre ses deux rangées de dents. Ma dissert' à faire. Ma mère qui range la table. Ma soeur et son copain dans la chambre. La tarte rangée? C'est pas grave. Le Raison et Blueberry. La myrtille et le raisin vert, réunis, dans l'estomac. Les réactions chimiques qui transforment leur cadavres en nutrition. Les voilà mélangées.
    Raison aurait pu être une touche de raisin vert dans un jus de raisin rouge. Ce n'aura pas été le cas. Blueberry aurait pu mourir flétrie par le Soleil, aurait pu tomber plus tard du buisson, le cordon aurait pu se maintenir. Mais voilà Blueberry et Raison réunis dans la mort. La mort d'un petit instant de bonheur, d'un petit instant de rien du tout de ce qui est précieux : manger une graine de raisin vert dans une grappe rouge, manger une myrtille.
    L'homme aux deux morts qui rentre chez lui paisiblement. Que fait-il? Peut-être qu'il commence à lire un livre. Son chat s'assied sur ses cuisses et ronronne.

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  • Lire un truc et s'arrêter parce que ça nous donne des envies. Voir un film et vouloir devenir cinéaste. Lire Irving et vouloir écrire une vie. Voir le dessin d'un Guibert et en baver de jalousie. Lire laplum et s'arrêter en plein milieu, ça te donne une envie d'écrire toi-même énorme. Laplum. C'est dans mon blogroll. Je connais pas sa vie, donc je comprends rien à ses textes, et en plus elle raconte pas des choses exactes et détaillées, ça reste abstrait et je comprends rien à sa note, mais franchement, ça n'a aucune — Oh! Ça c'est beau ça... J'écoute wax Tailor (je pense que c'est wax tailor) featurant Que sera sera, je trouve ça super — ça n'a donc aucune importance, parce que sens ou pas, ses textes dégagent une musique des mots, un rythme, des émotions, une poésie, qui sont pour moi comme un vent sur mon corps, quand je lis ses textes, je sais pas, ça me fait un truc en moi, je trouve ça trop beau et ça me donne donc envie d'écrire moi-même.

    J'écris pour écrire ce que j'aurais aimé lire, mais j'écris aussi parce qu'inversement, certains ont écrit comme j'aurai aimé écrire, et je veux essayer de faire la même chose à ma sauce. Au 17ème siècle, l'originalité, c'était ça. Réécrire quelquechose à sa sauce. Drôle, hein, comme la signification a changé?

    Quand je lis le blog de Laplum, je m'arrête en plein milieu de sa note, et je réalise en moi un énergie encore visqueuse qui pourrait se solidifier, se concentrer, et me pousser à ça : écrire un texte comme elle, absurde, confus, mais avec un rythme, une musique, une poésie des mots, une force des images, des émotions. Mais  je ne le fais pas parce qu'en fait c'est dur.

    Parfois c'est totalement différent. Je lis un tout autre blog, et pareil, je m'arrête. C'est une note qui me fait réfléchir, et qui, en plus, me donne envie de réfléchir. Alors je réfléchis. J'écris moi-même, l'envie déjà donnée par quelqu'un d'autre. 

    C'est pour ça que la création c'est du recyclage. Mes créations, c'est bien mon cerveau en ébullition, mais mon cerveau en ébullition parce que livres lus, bandes dessinées lues, peintures vues, musiques écoutées, articles lus dans les magazines, notes de blog, notes de ce que tu veux, et tout ça ça te nourrit, c'est de la bouffe, c'est nutritif,  c'est de l'énergie, et  puis cerveau  en ébulliton aussi parce qu'expériences vécues, parce qu'attention à ce que tu vois autour de toi, et c'est ainsi que chacune de tes pensées peut être conséquence d'une cause extérieure. C'est ainsi que j'écris, je dessine, comme j'expire après avoir aspiré par mes yeux, mes oreilles, mes mains.

    Je pense que les gens les plus intéressants sont aussi les gens les plus intéressés.

    Nous sommes longtemps après le début de cette note. Il a fallu que je déjeune et plein de trucs. Je reprends donc. Bah, je crois que j'ai fini de parler de ça. Mais maintenant j'ai envie de vous taper deux textes et un haïku que j'ai écrit sur papier.

    Le premier, j'étais au lycée, sur la pelouse de la cour, il faisait beau et tout et j'ai notés ces deux trucs dans mon agenda. D'abord le haïku :

    "Allongé sur l'herbe
    Grillé par le soleil
    Je mate les nuages."

    Puis, après avoir contemplé l'évolution d'un nuage en particulier, j'ai écrit ça :

    "Je  vois un buste. Le visage de profil. Un homme à la moue et à l'oeil clos pédant. Le bleu du ciel forme ses cheveux, sa moustache, ses cils traçant la fermeture de la paupière, et son vetêment, qui est drapé de blanc. Puis doucement... doucement... la tête se coupe... s'éloigne... Les cheveux, les cils, la moustache, s'agrandissent, se disséminent, envahissent le visage blanc pédant... Le visage se découpe finalement en trois parties blanches, qui rapetissent, s'éloignent, s'effacent... Le drapé blanc sur le vetêment bleu se désagrège, s'écarte, se divise, s'efface finalement aussi, après être devenu graines de sable blanc suspendues dans le ciel..."

    Ça l'air plus long, écrit dans l'agenda. Ces deux trucs datent du 18 septembre.

    Oh, et puis non. Je ne vais pas vous taper le troisième texte. Peut-être une autre fois, je sais pas. Mais là, j'ai pas envie.

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