• Ce n'est que chair

    Ce n'est que chair 

    Narcisse était fasciné par son visage, oui

    Mais était-il amoureux de son visage ? 

    Je ne sais pas

    Ce n'est que chair 

    Ce n'est que chair

    Regarde-toi dans un miroir

    Contemple ton reflet 

    Rapproche-toi

    Rapproche-toi

    Si ton propre visage est assez près de tes yeux

    Tu penseras :

    "ce n'est que chair"

    C'est ce que s'est dit Narcisse en se rapprochant d'assez près

    tout près de l'eau

    où il tombât de désespoir 

    "Ce n'est que chair" 

    Ta jeunesse est sur ton visage. Ta vieillesse y sera. Tes émotions y résident.

    Quand tu pleures, quand tu cries, quand tu souries, dans tes mimiques, quand tu t'exprimes

    Quand on te voit

    Ce n'est pas toi que l'on voit

    Ce n'est que chair

    que chair que l'on voit

    Porte de chair voilant l'âme

    L'âme se lit sur la chair

    Ou la chair se camoufle en âme

    L'âme se fait-elle chair,

    ou la chair se fait-elle âme ?

    Écries-toi devant ton miroir que ce n'est que chair

    Tu liras ta surprise, ton effroi, tes mots sur la bouche, tes yeux écarquillés,

    tu te verras toi,

    mais tu n'es que chair. 

    Le désespéré de Courbet est une énième version de Narcisse, qui s'exclame : ce n'est que chair !

     


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  • "Demain" est un coffret magique.

    "Demain" ne s'ouvre pas, n'arrive pas, mais se rêve.

    "Demain" est exactement comme tu veux.

    "Demain" change selon ton humeur.

    "Demain" est une nappe de brouillard adorable, te voilant la face, t'autorisant à fermer les yeux, à t"endormir, rêver.

    "Demain" est exactement comme tu veux.

    "Demain" est un coffret démoniaque.

    "Demain" te terrifie.

    "Demain", tout peut arriver, surtout le pire.

    "Demain" va peut-être te manger, te dévorer tout cru, t'annihiler.

    "Demain" te terrifie.

    "Demain" est le spectacle inconnu, caché derrière le rideau rouge.

    Un spectacle que tu attends, que tu fantasmes, que tu espères, qui te fait peur, qui t'effraie, qui te terrifie.

    Ou qui te fait trépigner d'envie.

    "Demain" est un bel inconnu dont tu perçois au loin la silhouette.

    Tu attends demain.

    Tant qu'il est demain, il est caché.

    Tant qu'il est caché, il porte tous les visage du monde.

    Derrière son masque, "demain" t'échappe.

    Mais un visage bien déterminé est parfois préférable.

    Vivement "aujourd'hui".

     

     


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  •  (note déclenchée par "The secrets of the night" par Tok tok tok, introuvable sur deezer)

    Une chanson à la mélodie prenante, captivante, les mots s'enroulent autour de toi et tu t'en enchantes. Tu écoutes cette chanson et tu as l'impression qu'elle défie la mort.

    Prince tourne un film du nom de Purple Rain, tu regardes la fin du film, tu vois Prince chanter et danser et se transformer en dieu vivant, tu te dis : cette scène restera gravée dans mon esprit et défie la mort.

     Tu vois James Brown danser, faire des trucs que personnes ne peut faire, et tu te dis que cet homme mort a défié la mort de son vivant.

    Tu t'entends chanter, t'emporter toi-même dans ta mélodie, tu sens tes mains frapper partout comme sur des percussions, tu sens ton corps qui danse et tombe en transe et sue et bouge sans s'arrêter, et tu te sens défier la mort.

    Tu joues la scène du balcon de Cyrano de Bergerac en lisant le texte que tu n'as pas appris, et, pris dans la peau de l'amoureux transi, tu te sens défier la mort.

     Tu vois ce comédien jouer ce quasi-monologue qui dure tout un acte d'une petite pièce de Tchekov, qui change sans cesse de ton, d'attitude, se déplace sur scène, change d'émotion, change de rythme dans ses phrases; qui ne récite pas son texte mais se laisse emporter par la puissante déferlante qui sort de sa bouche. Non seulement tu l'envies terriblement, mais tu as l'impression que cet homme défie la mort.

    Tu vois Billy Elliot danser et exprimer sa rage avec ses pieds et son corps, tu l'entends dire que c'est "comme de l'éléctricité", tu revoies l'image finale du film où il reste figé dans les airs et rend le monde beau, tu te dis qu'il défie la mort.

    Sentir son corps en vie, se sentir comme une boule d'énergie pure, figer un instant pour le rendre éternel, et défier la mort.

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  • Flemme de lire mon livre d'histoire de l'art sur l'époque comtenporaine. Sans compter que j'en suis au chapitre "équiper et loger", soit un chapitre particulièrement passionnant à propos des arts plastiques (c'est-à-dire que ça parle de tout sauf d'arts plastiques). Je me suis notamment farci une petite rubrique sur la nouvelle utilisation des briques au dix-neuvième particulièrement pertinente.

    Bon. Je parle de ce chapitre en particulier, mais le livre en lui-même m'embête un peu : les sujets sont en fait souvent intéressants, mais le traitement est... pfff... C'est complet, extrêmement complet, mais en même temps, c'est aussi extrêmement sommaire, on entre jamais dans les détails, on n'explique rien, on nous parle de romantisme sans nous le définir, et on nous parle de tout un tas d'oeuvres d'art qui ne sont pas illustrées... Alors comment voulez-vous retenir quoique ce soit ?! Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'illustrations, il y en a, évidémment, mais... Bon sang, je préférais l'Histoire de l'art de Gombrich...

    Seulement, cette Histoire de l'art sur l'époque contemporaine est si complète qu'elle n'aurait pas pu être moins sommaire, ou bien ç'aurait fait des milliers de pages...

    Et puis ça me soûle aussi parce qu'il n'y a pas que ça : j'aimerai dessiner ma bande dessinée, dont je n'ai fini qu'une planche, j'aimerai me plonger tout à fait dans watchmen, pour lequel j'en suis réduit à n'en lire qu'un chapitre par soir quand je ne suis pas trop crevé, et en alternance avec John Fante...

     Bref, le temps passe trop vite. Surtout quand, en plus de tout ça, on ne se lève jamais avant midi et qu'on perd parfois plusieurs heures sur internet.

     Bref, le temps passe beaucoup trop vite et je n'ai le temps de ne rien faire. Même mon truc d'Histoire de l'art, j'ai du mal à vraiment plonger dedans et j'en lis beaucoup trop peu par jour. Si je reste à ce rythme, je n'aurai jamais fini d'ici septembre. Il faut que j'arrive à me farcir deux chapitres par jour et là, je serai dans les temps.

     Puisque j'en suis arrivé à raconter ma vie, autant continuer : je suis définitivement tombé accro à la pratique photographique. J'ai voulu m'en passer hier et j'ai amèrement regretté. Imaginez-vous une journée autour de la forêt, un groupe d'une quinzaine de personnes, un beau soleil... et un un photographe amateur qui ne veut pas s'encombrer de son appareil photo. Eh bien, si vous saviez ! Ah là là... J'ai vu deux assoupis, un contre un arbre et l'autre sur l'herbe, avec une lumière superbe, qui se seraient parfaitement intégrés ensemble dans une seule photo, j'ai vu aussi un seul assoupi dans l'herbe, dormant comme un bébé, les mains contre la bouche, des tiges d'herbe devant lui, qui aurait été parfait dans une composition verticale... J'ai vu deux personnes sur des branches d'arbres, j'étais près d'eux et n'aurais donc pas fait de photo en plan éloigné, j'étais d'ailleurs moi-même sur l'arbre, mais il avaient à un moment deux postures tout à fait symétriques, où mon appareil photo m'a vraiment manqué... Et puis il y avait ces reflets dans la fontaine, où j'aurais pris une sorte de contre-plongée dans l'eau de mon père racontant je ne sais plus quoi, et puis les reflets de tous les autres, j'aurai vraiment pu jouer avec ces reflets dans la fontaine...

    Bref, mince. Comme si j'avais tout le temps l'occasion de trouver d'aussi belles images. Eh bien non, ma maison n'est pas pleine d'une quinzaine de personnes ni d'une jolie fontaine en plein Brocéliande (en même temps ma maison n'est pas à Brocéliande, donc ce serait pas franchement possible...) .

    Le pire c'est que le soir-même, sur le balcon d'une crêperie, mon père m'a apporté l'information qu'il avait pris, pour le périple, son petit appareil photo, il n'avait simplement pas eu l'occasion de l'utiliser, moi, je n'avais pas remarqué qu'il l'avait, et cette idée ne m'avait pas non plus effleuré l'esprit...

    Mais, par contre, j'ai pris beaucoup, beaucoup de photos en attendant ma galette !

    Désolé de me contenter de raconter ma vie mais je crois que c'est mieux que publier des notes très très rarement.

    À propos je pense que j'essaierai de faire un blog bédé l'année prochaine, histoire de m'exercer, mais ce n'est qu'une idée, pas une promesse d'engagement. Cela dit ce serait vraiment bien, faudrait juste que je trouve le temps.


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  • J'adore cette chanson. Dance me to the end of love.

    Une petite lampe illuminant la feuille, l'écrivaillon noircit.

    Il joue avec les mots et jongle avec leur sens.

    Il écoute Dance me to the end of love.

    C'est la pleine nuit et il ne dort pas.

    Il ne dort pas mais il rêve. Il décroche de la réalité et se laisse emporter dans ses mots, ce cheminement de mots où il marche et qu'il prolonge pour pouvoir continuer de marcher et de rêver. Il écrit pour marcher sur ses mots et ainsi partir le plus loin possible.


    Tandis qu'il marche sur les mots ses yeux lui piquent. Ses yeux qui piquent regardent les mots qu'il écrit. Les mots écrits sous le scritch du crayon. C'est tout ce qu'on entend : Dance me..., et le scritch, scritch scritch scritch, scritch...

    Il marche ainsi sur ses mots bâtis par le scritch du crayon.

    C' est un vieillard tout ridé tout laid. Il a peur de mourir et peur de n'avoir personne pour le pleurer. Alors il écrit. Ses mots sur lesquels il marche pour aller loin sont aussi une musique; une musique des mots triste et belle, une musique mélancolique. Une musique qui lui permet de rêver sans dormir car peur de dormir car peur de mourir. Une musique des mots accueillante et chaude, des mots qui incarnent un abri immatériel, soit un endroit où il pleure; et l'écrivaillon pleure dans son refuge des larmes qui sont des mots, des larmes chargées de beauté et de sens, des larmes étant une expression des sentiments et de la beauté indispensable.

    Le vieillard écrivaillon pleure des mots sur lesquels il marche pour aller rêver là où il ne pleurera plus.

    Dans le noir de la nuit, sous la lumière de la lampe, sous la musique, sous le bruit de son crayon, il écrit des larmes, il écrit un chemin l'emportant loin.


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