• "Ce n'est pas un problème".

    Il y a des garçons, il y a des filles. Il y a des garçons qui désirent et aiment des filles, il y a des filles qui aiment et désirent des garçons. Il y a des garçons qui désirent des garçons, les aiment. Il y a des filles qui aiment des filles, et qui les désirent.

    Il y a des garçons qui désirent autant filles que garçons. Il y a des filles qui désirent autant garçons que filles.

    Désir, désir et amour. Désir de partenaire. Désir de partenaire. Partenaire.

    Partenaire, amoureux, "mec", "copine", "petite copine", compagnon, compagne...

    Désir de se caser, désir de se mettre à deux. Besoin de se mettre à deux.

    Être une seule personne à jamais, mais partager son temps, partager son corps. N'être qu'un mais l'être avec quelqu'un d'autre.

    Besoin d'un corps extérieur qui serait presque ton propre corps. Et qui reste celui d'un autre. Toucher un corps, qui n'est pas ton corps.

    Être important pour quelqu'un. Être essentiel à quelqu'un. Être amoureux.

    Être amoureux.

    Tendresse des corps, mais tendresse aussi des esprits. Tendresse de deux personnes distinctes qui se tiennent par la main, qui se rassemblent, qui se disent qu'être tout le temps tout seul au bout d'un moment c'est chiant.

     

    Être à deux afin de ne pas être seul. Être à deux et compter pour quelqu'un avec qui l'on partage une intimité physique. Sur quelques milliards d'individus, sentir son importance, et offrir son corps et son affection à celui ou celle qui nous rend important.

    Être à deux et offrir son corps. Offrir son temps. Offrir son amour.

     

    Être seul. Être seul. Être seul et voir des gens à deux. À deux. Et voir des gens qui ne sont plus à deux. Et voir des gens qui vont être à deux.

    Et être seul.

    Observer autour de soi et rester aveugle. Regarder et ne pas voir.

    Ne pas vouloir être seul et vouloir être à deux jusqu'à en devenir mendiant, jusqu'à en faire pitié, jusqu'à recevoir l'amour de n'importe qui.

    Vouloir être seul. Mais vouloir aussi être à deux. Vouloir être à deux tout en restant seul.

    Vouloir acquérir des yeux. Vouloir acquérir une bouche. Vouloir accueillir des sens, pour rechercher ceux qui ne veulent pas rester seuls.

    Ne rien rechercher du tout. Rester aveugle, ne pas être en situation de DEMANDER, ne pas être en situation de formuler sa solitude, ne pas être en situation de réclamer de ne plus être seul.

    Vouloir être à deux mais conclure que ce n'est pas grave d'être seul, que ce n'est pas grave du tout, simplement parce que l'on voudrait se faire à l'idée que l'on n'a pas d'yeux pour voir, pas de bouche pour l'ouvrir, pas de sens pour chercher, pas d'audace pour oser chercher, pas le caractère pour assumer que l'on cherche. La peur d'être un mendiant, la peur de s'exposer. La peur de chercher seulement pour chercher.

    Ne pas chercher car chercher serait une recherche pour ne plus être seul, quand l'on voudrait non pas chercher mais trouver, trouver cette personne, cette personne exactement, cette personne avec qui l'on veut être.

    Vouloir une personne avec qui l'on voudra être à deux, refuser de devoir chercher, ce qui reviendrait à la manche et à l'idée que telle personne serait aussi bien que telle autre pour que l'on soit à deux.

    Ou accepter l'idée que ça pourrait "relativement" être n'importe qui, mais ne pas vouloir aller chercher ce presque n'importe qui.

    Ne pas accepter l'idée de s'exposer, de demander à quelqu'un quand on pourrait demander à un autre quelqu'un, seulement on ne peut pas demander à personne...


    Alors, refuser ça. Refuser ça, ne pas chercher, attendre de TROUVER. Ne pas trouver. Savoir qu'on ne trouvera pas. Que la personne que l'on "trouvera" devra d'abord être cherchée car cachée. Cachée car pas apprivoisée. Mais comment apprivoiser quelqu'un que l'on n'a pas encore "trouvé" ?

    Mais "ce n'est pas grave".

     

     

    "Ce n'est pas un problème".

     

     (ou du moins, c'est le mien)


     


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  • La télévision est à la fois mon amie et mon ennemie.

    La télé m'est une source précieuse pour voir des films qu'il me faut ou que je veux voir. Notamment Arte.

    Arte. Il y a une  époque, Arte diffusait ses films en version originale.

    Maintenant, il paraît qu'elle est en version variable. Qu'on peut choisir. Si on a la TNT.

    Je n'ai pas la TNT. Je vois les films d'Arte en version française.

    Je ne sais pas quelle relation vous entretenez avec les films étrangers en version française, mais, pour moi, c'est un peu comme...  Comme un article du capitaine ananas sur l'île des patates, mais rempli de fautes de frappes.

    Non, ce n'est même pas ça. C'est plutôt... Comme manger un plat de spaghettis mais SANS bolognaise, SANS gruyère râpé.

    Ou bien, disons que c'est comme... En fait, je vais arrêter ces "comme"; un film, un BON film, en version française, pour moi, c'est ça : de la merde.

    En fait, j'extrêmise pour bien faire comprendre, mais j'exagère beaucoup. Un bon film étranger, en français, ne devient pas de la merde, mais disons qu'il est... AH ! JE SAIS ! C'est comme un super bon légume, sauf qu'il est GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉ ! Voilà, pour moi, un film en anglais, c'est exactement ça !!C'est un putain d'O.G.M à la con, ce qui, bien sûr, gâche tout le plaisir !

    Bon. J'ai encore mieux. Imaginez-vous vôtre plat préféré. Un dessert. Quelque-chose de sucré, et que vous aimez profondément. Mangez-en un petit peu, dans votre tête, là. C'est bon, n'est-ce pas ? Vous aimez beaucoup ça ? C'est savoureux, ça vous fait plaisir ?

    Eh bien, maintenant, ajoutez-y un bonne grosse pincée de sel, et vous comprendrez de quoi je veux vous parler.

    Je ne sais pas, moi, prenons une glace au chocolat : vous mangeriez une glace au chocolat, AVEC DU SEL ?!

    Eh bien moi, oui.

    C'est un dilemme laborieux. De temps en temps, j'ai le choix entre une glace au chocolat salée, ou pas de glace du tout. Une glace pas salée n'est pas possible. C'est EXACTEMENT le dilemme que je ressens, vous savez. C'est exactement ça.

    Par exemple, en décembre, ils repasseront certains l'aiment chaud sur Arte. Je l'ai déjà vu, une fois, en dvd. Mais je prendrais beaucoup de plaisir à le voir une seconde fois. Seulement, l'idée de le voir en français, ça me... ça m'énerve, ça me révolte, ça me dégoûte.

    En fait, c'est simple : l'idée que la version française soit la norme télévisuelle est quelque-chose qui me choque profondément. C'est comme si on disait que Satan était une entité vraiment très bien qu'il nous faut prier chaque jour. Ben, jsuis désolé, mais je ne suis pas sataniste. Seulement, la télé, elle, elle l'est (la salope !...).

    Récemment, sur Arte, j'ai vu Chéri, je me sens rajeunir.  Un film de Howard Hawks, avec Cary Grant. Le problème, c'est que j'avais déjà vu l'Impossible monsieur Bébé, du même réalisateur, et toujours avec Cary Grant. Et ce film-là, je l'avais vu au cinéma, EN VERSION ORIGINALE. Et je peux vous dire que Cary Grant était véritablement savoureux, dans ce film. Que ce soit au niveau du corps, ou au niveau de la voix. Seulement, dans Chéri, je me sens rajeunir, j'entendais Carry Grant en français. Et je ne pouvais m'empêcher de me rappeler de sa manière d'être dans l'impossible monsieur bébé, de sa manière de parler... Et là, là, je n'y avais pas accès. Je n'avais, quelquepart, que la moitié de Carry Grant. C'est assez frustrant, une moitié de Carry Grant.

    Seulement, je ne vous mentirai pas : malgré la frustration, j'ai pris mon pied à voir ce film extraordinaire. V.O ou pas V.O, mince, j'ai pris mon pied !

    Et c'est à la fois une chose formidable, et le PIRE DU PIRE. Formidable en effet : le doublage, bien que n'étant pas la voix-même de Carry Grant, n'était pas horripilant, et j'arrivai à me laisser prendre par le film malgré tout; c'était donc comme arriver à trouver bonne une glace qui serait salée, ce qui, après tout, est formidable !

    Pourtant, c'est également le pire du pire. Je ne supporte pas l'idée que je puisse réussir à m'adapter, à accepter, à faire CE compromis, et, oui, À M'Y FAIRE. J'ai l'impression de vendre mon âme au diable. À Satan, vu ce que je dis plus haut.

    Car, oui, l'idée, c'est ça : SE FAIRE À L'IDÉE DE VÉNÉRER SOI-MÊME SATAN. ACCEPTER de prier pour Satan !

    Lorsque je me dis que, après tout, je vais PEUT-ÊTRE accepter de revoir Certains l'aiment chaud en français, j'accepte de vénérer Satan.

    J'ai mieux : Je suis un gars amoureux des animaux, à fond pour leur défense et tout. Mais, il se révèle que tous les manteaux du monde sont en fourrure (véritable). Et comme j'ai vraiment besoin d'un manteau, mais qu'il n'y a que ça, je finis par accepter de m'acheter un manteau de fourrure, même : je m'y fais, et je suis content de la chaleur que cela me donne. Fourrure ou pas fourrure. Et en même temps, penser que j'arrive à m'y faire, que j'arrive à apprécier mon manteau BIEN QU'EN FOURRURE, et ce parce que je n'ai PAS LE CHOIX, est une idée terrifiante, effroyable.

    Hé bien, là, c'est exactement pareil.

    En fait, voilà ce qu'est la télévision aujourd'hui, cinématographiquement (et sans compter les canalsat et & que je n'ai pas) :

    une fontaine d'eau, une belle fontaine d'eau, CONTAMINÉE.

    Je me rends malade à me dire que je bois une eau contaminée... et je me rends malade à m'y habituer.

    Accepter la norme, et s'y faire...  Une norme qui est INJUSTE.
     

     

    Quelle horreur !...

     

     


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  • Cou

    rage

    rage

    à cour

     

    Cou

    Rage

    Rage, à cour

     

    Cou

    Rage à cour

    Cour

    âge

    âge t'a court

    Hasta la

    cour

    cour

    âge

    âge t'a court

    Cou, rage

    Rage à la cour

    À la cour

    Du rage

    Rage, cour

    rage à cour

    cour à cour

    rage à cour

    cour à rage

    rage à rage

    Cou, rage

    Rage

    à cour

    à court

    rage à court.

     
    ***
     

    Rastaquouère

    Rasta qu'à quouère

    Rasta qu'à quouère rien à fout'

    Rien n'a foute

    Rasta foute

    Rase ta foufoute

    Rasta la vista

    La vista d'la quouère

    Rasta qu'à Quouère rien à fout'

    Hasta la rasta

    Rasta la foufoute

    La foute

    cafoute

    Caca

    Cacahuète

    Cacahuète

    Cacaquouère

    Huète rasta

    Pouet rasta

    Rasta cacahuète

    Rase ta cacahuète

    Rase court

    âge court

    du rasta rageux

    rasta enragé

    En rage le rasta

    La rasta qu'à quouère rien n'a fout'

    Enragé sous la neige

    Le cou barge

    Rastabarge

    Rastabarbe

    Rase ta barbe

    rase la rasta 

    hasta la rasta

    Court âge du rasta

    du rasta quouère court

    Quouère court

    Cour du Rasta

    À la cour du rasta quouère

    court

    Le vizir

    Court le vizir rasta

    Le rasta vizir

    Au grand zizir

    Au tit zizi

    Tit zizi de Titi l'tit rasta court

    Zizi quouère au gros zizambar

    Bar, bar, barré

    Zizi barré

    qu'à qu'à

    cacahuète

    zizi barré du vizir rasta quouère

    Tout brûlé

    Brûle les zizis

    Brûle les vizirs

    qui s'font zizir

    Dans la ville de Vezoul

    Où les zoulous veules

    veulent les rastas

    Où les quouères veulent les zouzous

    au cou barge

    Au grand large

    et du large accoudoir

    La doireauté règne

    droite

    Droit zizi du rastaquouère

    Rasta qu'à quouère

    rien à four'

    S'en fout d't'a race

    s'en bat la race

    S'en bat la rate

    Samba la rate

    La rate s'en ba

    S'en va la rate 

    le rastaquouère

    qui rate la rate

    Rasta Samba

    S'en bat l'rasta

    Et Samba quouère

    Bah quouère ?

    Bah Sambasta

    Basta l'rasta

    basta le quouère

    Basta !! 



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  • Je suis dans la salle informatique de ma classe, mais je ne suis ni en cours ni pressé, et je relisais ces lignes que j'écrivais à quelqu'un il y a plusieurs mois : "Pour ce que je veux faire après, mon rêve est de faire de la bande dessinée et d'en vivre, mais bon, pour commencer je manque un peu de pratique et je compte donc dessiner une vrai bédé cet été, pas trop longue... Quoiqu'il en soit, comme je sais que c'est un peu un rêve et que c'est très difficile de percer, j'espère trouver un plan B professionnel au cours de mes études artistiques."

    Je me suis dis : Flo, tu n'écris pratiquement plus sur ton blog, alors si tu as une impulsion pour publier quoique ce soit, saisis-la. Donc je vais essayer de la saisir, et en vitesse car même si j'ai le temps ben voilà quoi.

    "J'ESPERE TROUVER UN PLAN B PROFESSIONNEL AU COURS DE MES ETUDES ARTISTIQUES". Il n'y a pas de phrase auquelle je ne croie moins. A m'entendre dire ça, à me relire formuler ça, je me fais mal au coeur.

    Parce que oui, vouloir devenir auteur de bédé, c'est un peu une sorte de rêve imbécile quelque peu compliqué. Vouloir en VIVRE, c'est encore pire.

    Je ne dis pas que je veux ABSOLUMENT en vivre : il y a beaucoup d'auteurs qui ont un métier parallèle à côté. Loïc Sécheresse, dont j'admire énormément le travail, n'a dessiné que deux bandes dessinées pour le moment, car il a à côté une pratique d'illustrateur. C'est certainement le cas également pour Dumontheuil, qui est pour moi un auteur très important de la bande dessinée actuelle : je ne sais pas exactement ce qu'il fait à côté, mais vu la rareté de son oeuvre, je crois qu'il n'y a pas de doutes, il a des à-côtés (à moins que ce ne soit la bande dessinée son "à-côté" !).


    D'autre part, je me rappelle d'une interview de Lewis Trondheim où il déclarait qu'il lui tenait très à coeur d'avoir un travail parallèle à la bande dessinée afin que cette dernière reste un plaisir et ne devienne pas une obligation alimentaire qui rabaisserait l'amour du métier, voire la valeur du travail fait (quand le travail est obligé, il n'est peut-être pas le même)

    C'est assez intelligent et je ne dis pas qu'il a tort.

    A côté de lui, un jeune auteur au talent énorme, extrêmement prometteur et même déjà très novateur dans sa manière d'envisager la bande dessinée, Bastien Vivès, déclare qu'il travailler le plus possible car son souhait est de ne faire rien que de la bande dessinée, de ne rien avoir à côté. 

    La question est donc : et moi, qu'est-ce que JE veux ? Pour l'heure, je ne sais pas vraiment.

    Il y a aussi toute une quantité d'auteurs que j'admire beaucoup mais qui travaillent bien plus dans l'illustration que dans la bande dessinée. Natacha Sicault, Lucie Albon, Erwann Surcouf en sont des exemples.

    Est-ce que je veux faire rien que de la bédé ? Est-ce que je veux faire autre chose à côté pour que mes bandes dessinées restent toujours un plaisir et non une obligation ? Est-ce que je bosse surtout aileurs mais de temps en temps je publie une petite bédé chez un petit éditeur ? 


    Je ne souhaite certainement pas cette dernière option, mais la vérité, c'est que c'est le Florian du futur qui choisira, genre celui dans trois ou cinq ans.

    Mais j'ai peur de me trahir, terriblement peur de me trahir. Il y a quelques années, je m'imaginais une très vaste histoire que je me promettais d'éxécuter un jour, jusqu'au bout. Et puis plus tard je me suis dit que ce n'était pas si bien que ça et j'ai abandonné le projet parce que ça avait arrêté de m'intéresser.

    Eh bien, voilà : j'ai terriblement peur de me laisser prendre par le flot de la vie, de me trouver quelquechose de plus alimentaire, et d'abandonner mes projets de bédés, genre pas flemme, manque de courage... De me trahir.

    Pourtant, je suis sur la bonne route. Je suis dans une classe d'approfondissement en arts plastiques. C'est un engagement, un véritable engagement qui signifie que je m'engage dans une voie en éxpédiant toutes les autres. Mais quand je dis que j'espère me trouver un plan B professionnel au cours de mes études, je dis quelquechose auquel je ne crois pas : car dire ça, Áa sonne déjà comme un relâchement, comme un lâcher-prise sur les rêves que je veux accomplir... Et je ne veux pas, lâcher prise !

    Des fois, je me dis que c'est terrible, d'avoir une vocation. Que j'aurais pu ne pas en avoir, et aller pour m'insérer dans la société d'une façon très simple, du genre je rentre dans une case. J'aurais pu devenir coiffeur, par exemple. Ça ne m'intéresse pas, mais c'est simple. Je rentre vite dans la vie active, tout ça, je m'embête pas. 

    Ou bien bibliothécaire. Ça, ça m'aurait plû d'être bibliothécaire ! Si je n'avais ce rêve de faire de la bédé, je me dirigerai peut-être vers le métier de bibliothécaire. Pour bosser aux rayons bandes dessinées bien sûr... Enfin pas forcément que ça hein.

    Mais non. Il a fallu que j'ai des rêves. Des personnages dans ma tête qui m'inventent des histoires. Il a fallu que je me passionne pour la bande dessinée, pour le cinéma, il a fallu que je rédige un roman que j'aimerai vachement adapter en bédé un jour. Il a fallu, en fait, que j'émette le souhait de m'insérer dans la société d'une façon marginale, strictement pas conventionnelle. Que j'aie des rêves.

    Et, du coup, je me trouve dans cette position délicate de garder prise. J'ai l'impression d'avoir été devant un arbre durant toute ma pré-adolescence, un très bel arbre, auquel je souhaitai m'accrocher. Alors je me suis accroché à une branche et j'ai commencé à y prendre prise. Et maintenant,  je ne lâche plus prise, je croie en mon rêve, je croie en moi, j'ESSAIE de croire en moi, j'essaie de croire que c'est possible. Au lieu de continuer un bout de chemin tranquilou, je me suis accroché à un arbre en me jurant d'y rester accroché.

    Le problème, c'est que je ne veux pas d'un métier. Je ne veux pas "être un auteur de bande dessinée". Je ne veux pas dessiner "les footballeurs" ou "sarko et Carla", ni même d'ailleurs publier des oeuvres chez des tout petits éditeurs que personne ne connaît. Parce que la bédé n'est pas un métier. Pas pour moi. Je ne veux pas être DESSINATEUR de bande dessinée, je veux étre auteur complet. Je ne veux pas faire de la bédé comme on voudrait travailler dans l'animation. Je veux devenir auteur de bédé comme on voudrait devenir écrivain ou cinéaste. Et c'est surtout ça, le problème. Parce qu'à ce moment-là, il faut un putain de talent, il faut vraiment valoir quelquechose. 

    Donc je ne veux pas juste d'un métier. Je veux d'un véritable talent, une discipline qui me vaille une certaine reconnaissance. Je veux poser ma pierre dans l'édifice de la bédé, voilà ce que je veux, et je crois que c'est effroyablement ambitieux.

    Car, QUI arrive à ce genre de choses ?! Pas tout le monde, c'est certain. Pas tout le monde. 

    A coté de ça, je me rappelle de l'insoutenable légèreté de l'être, de ce pauvre Tomas qui était un médecin renommé, discipline pour laquelle il avait une véritable vocation, pour laquelle il se sentait profondément destiné, vers laquelle il FALLAIT qu'il aille. Mais lorsqu'il devient laveur de carreaux, il est soulagé. Il a lâché prise sur une nécessité impérieuse qui au fond était un poids. 

    Alors, au fond, est-ce que si, à un moment donné, je lâche prise, si je lâchais ma "vocation" des bras, me laissai tomber de l'arbre, et soupirai de soulagement avant d'aller accomplir un métier ne nécessitant aucun talent particulier, aucune véritable préédisposition; est-ce que ça irait ? Est-ce que je ne serai pas, effectivement, soulagé ?

    Si je devenais BIBLIOTHÉCAIRE, tiens ?

    Je ne crois pas. Je crois que Tomas était déjà médecin lorsqu'il est devenu laveur de carreaux. Alors je verrai si je veux vraiment continuer dans la bédé une fois que j'y serai. NA ! Pas avant.

    Mais c'est vrai, en plus. Si je devais changer d'avis à un moment donné, il faut que soit là, lorsque j'aurai atteint mon but.

    Si je renonce avant, ce serait céder. C'est : je veux être dans la marge mais finalement je reste dans les grands carreaux, comme tout le monde. Je ne suis pas en lutte contre la société, hein, mais ce que je veux dire, c'est que, accepter de faire autre chose sans avoir encore touché la bédé, ce serait me dire : je suis un rêveur dans le mauvais sens du terme, un rêveur qui rêve sa vie et puis l'accomplit autrement. C'est un peu bateau à dire, mais il s'agit bien de réaliser ses rêves et non de rêver sa vie.

    Saint-Exupéry a écrit une phrase dans ce style-là, mais je ne me rappelle pas de sa formulation exacte.

    Je ne veux pas rêver ma vie. Je veux garder prise...


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  • J'ai froid aux mains. Purée, j'ai super froid aux mains.

    Je ne pense pas que mon article précédent était complètement débile, jveux dire, c'est VRAI que je ne parle jamais de tout ce dont je pourrais vouloir vous parler... et tout et tout. Mais, n'empêche, c'est clair que c'était avant tout un article gratuit qui était là juste histoire de faire joli... Et même après publication, même si je trouvais la note sans intérêt, j'étais content de voir une note après celle du onze novembre... Pourtant, ça fait longtemps que j'ai accepté l'idée de me permettre des temps morts avec mon blog, dans le sens : si je n'ai rien à écrire, tant pis, je ne vais pas faire des notes à deux balles juste pour remplir mon blog...

    Mais on est le 26 Novembre et malgré la note qu'il y a eu entre aujourd'hui et le onze, je trouve que ça fait un temps mort assez long... Je ne sais pas si c'est le fait de faire un article par semaine pour l'île des patates libres, mais je n'ai aucune énergie pour vous écrire ici... Aucune véritable volonté... Même là, maintenant, j'ai dû m'obliger un peu pour commencer une note. C'est comme si c'était une perte de temps supplémentaire... Alors que je n'ai jamais considérer le fait d'écrire sur mon blog comme une perte de temps !

    Le truc, c'est que ces temps-ci, chez moi, je n'ai aucune force pour travailler et je glande sur l'ordinateur. Mais ce n'est pas parce que je glande sur l'ordi que je vais alimenter mon blog, ça nan... Et ça fait bien deux semaines que je me dis : "putain je lâche trop mon blog en ce moment... je lâche trop mon blog..." Ce n'est pas que je n'ai pas d'idées d'articles, mais c'est que je n'ai pas de véritable BESOIN. Je crois que j'ai toujours été très attaché à cette question du besoin pour écrire sur mon blog. Ça n'a pas toujours été vrai, mais en général, quand je fais une note ici, quelqu'elle soit, c'est que j'en ai véritablement envie, et quand j'écris une note alors que je ne suis même pas très motivé pour écrire, eh bien, quelque soit l'intérêt de la note finale, j'hésite à la publier... C'est une question de sincérité : comment publier tel texte alors que je l'ai écrit "comme ça", avec l'idée simple de publier un article ?

     (Même quand j'écris une note avec beaucoup de sincérité, il suffit que je doive la publier en "différé" pour que je tienne beaucoup moins à la publier, car je ne suis plus dans la même énergie, et ce n'est plus une "urgence"...)

     Par exemple, en ce moment, j'aimerai vous publier une nouvelle note par rapport à mon avenir et mon ambition, mais je ne le fais pas exactement pour ça : si c'est une réflexion que je tiens en ce moment et qui me préoccupe, je sais que, au moment où je la coucherais sur ce blog, je le ferais non pas par besoin ou par véritable envie de le faire, mais plus simplement parce que j'aurais envie d'alimenter mon blog et qu'il y a ce sujet que j'aimerai justement aborder...

    Du coup, je n'écris toujours pas l'article en question.

    La question, c'est : comment cela fait-il que je n'ai pas l'énergie, la volonté, le désir important d'écrire sur mon blog ?...

    Je ne sais pas trop. Ce n'est pas le trop-plein de travail, car je suis un procrastinateur et un glandu, qui fait toujours son boulot au tout dernier moment... Et j'ai beau avoir une tonne de travail, cela ne m'empêchera pas de glander sur l'ordi toute la soirée comme un gros nul.

    Je crois que ce n'est pas simplement une question d'auto-discipline, ou de geek-attitude... C'est plutôt une question de solitude.

    Bien que je vive avec ma mère, je me retrouve très souvent seul chez moi, durant des soirées entières. Modérément, c'est cool. mais trop souvent, cela m'embarrasse : dans ma solitude, les choses se résument à une liste de choses à faire que je ne veux pas faire, et si je ne veux pas les faire, c'est justement parce que ce sont des "choses à faire"...

    J'aime être seul, mais chez moi après les cours toute la soirée, pas tant que ça. Bien que cela me permette une liberté totale qui me fait gueuler chanter (appelons ça chanter...) bouger et jouer la comédie des personnages bizarres qui parlent anglais etc, ou bien autrement dit : alors que je suis un petit bonhomme tranquille cool zen le jour, eh bien le soir, quand je suis seul, je suis une BÊTE DÉCHAÎNÉE DONT VOUS N'AVEZ MÊME PAS IDÉE. Bref, bien que ma solitude soit cette liberté merveilleuse, c'est également un état de total désoeuvrement pour moi. Ma courte vie m'a apprise que la vie n'a de valeur qu'auprès des gens que l'on aime, et même des gens en général : sans autrui, la vie manque de piquant, de sel. Quand on est seul, on fait des choses que l'on doit faire ou que l'on veut faire, mais ça se résume à ce genre de situations ennuyeuses, cette situation-là exactement : celle de devoir PASSER LE TEMPS. Alors qu'avec les autres, on ne fait pas que "passer le temps", on VIT. On VIT.

    Donc voilà, seul, je suis désoeuvré et tellement désoeuvré que je ne veux ni travailler ni faire une note sur mon blog ni rien du tout, et je me contente de me rendre compte que je gaspille du temps qui s'en va à tout jamais, que je passe certains moments de ma vie à ne pas la savourer, à ne pas profiter de chaque instant qui m'est offert : non, à l'inverse de cela, je contemple l'inintérêt total des soirées se profilant devant moi.

    C'est pour ça que j'essaie de sortir le plus souvent possible, ça ne me gêne pas de sortir seul, c'est sortir quand même, et alors je vois Paris, les gens alentour, je marche, je regarde autour de moi, je vois des films, des expos, je fais des croquis, et tout cela pour moi ce n'est pas gâcher le temps qui m'est offert, au contraire, je n'ai pas strictement besoin d'autrui pour profiter de ces moments-ci... 

    À propos de boulot : ce soir, par exemple, j'aurais dû réfléchir à mon truc d'Histoire sur les autoportraits, mais comme je n'ai pas les reproductions, je vais m'en occuper demain soir, ce qui n'est pas sérieux, et ce qui fait que ce soir je ne travaille pas, ce qui n'est pas sérieux non plus. 

    Je, ne, sais, pas, tra- vailler...

     


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