• Et meeerde... Non, je ne viens pas de faire une note entière qui vient de s'effacer. Mais je cherchais un texte que j'avais écrit dans un petit carnet que j'avais avec moi en Espagne, et j'arrive pas à le trouver. Et ça me fait chier. Avec le bordel que j'ai, j'arrête pas d'égarer toutes mes affaires. Je me rappelle le gros flip que je m'étais tapé avec ma clé usb... Mais ya aussi des trucs que j'ai pas retrouvé. Le stylo noir super bien que m'avait offert ma prof d'histoire-géo parce que j'aime pas utiliser de stylo plume, je l'ai jamais retrouvé... Et, le fait d'être, sans cesse, à chercher mes affaires à chaque recoind de ma chambre, souvent sans trouver (les trucs que je retrouve, c'est souvent par hasard), ça me fait drôlement chier. Enfin... Tant pis. Tant pis! Ça me soûle, mais tant pis. Du coup, je sais même pas si j'ai envie d'écrire ce que j'avais prévu... Je vais plutôt attendre un peu. Si vous voulez, j'avais prévu de relire un peu ce texte qui était dans ce carnet, et faire ensuite une note sur mon blog, qui devait contenir deux... Deux... enfin, deux trucs, des pensées quoi, et puis un petit texte que j'ai écrit il y a quelques jours, couché sur papier parce que ma soeur était sur l'ordi. Mais j'hésite à le faire parce que cette note que je voudrais faire me semblerait inadéquate à mon humeur de l'instant actuel, quoique aujourd'hui j'ai prévu de passer une bonne journée. Disons juste que ça me soule de pas trouver mes affaires, comme ça tout le temps, mais d'accord, c'est pas un drame, et ça m'empêchera pas de passer ma journée à lire, un peu Jacques le Fataliste, quelques bédés, beaucoup d'Harry Potter, à ajouter un chapitre de mon roman sur le net parce que vendredi j'ai complètement oublié, et d'aller au ciné voir un film avec des amis que je serais jamais allé tout seul parce que ça m'intéresse pas du tout, mais bon, si c'est avec amis, jpeux me le permettre. Bref, je compte passer un bon dimanche bien cool. Et, par rapport à cette pensée-là, je suppose que la note que je voudrais faire serait adéquate. Bon. Alors, je la fais. Je commence par mes deux "pensées" ou par mon texte? Il faut que j'écrive comme ça me vienne. Oui, mais avec une note préprogrammée comme celle-ci, on écrit jamais tout à fait comme ça nous vient.
    Bon. Alors... Je vais commencer par le texte. Je l'ai écrit ya quelques jours. Je le publie ici parce que si l'ordi avait été disponible je l'aurais directement tapé pour mon blog. Enfin, ç'aurait été un écrit différent... Mais bref. Voilà, c'est parti, voici ma merde :
    "Bam. Bam. BAM.
    L'envie d'écrire.
    Envie d'écrire? Ou non-envie de lire Diderot?
    Plaisir. Plaisir de la radio. De la lumière. Du lit où je suis assis. Du stylo qui danse et joue des claquettes en rollers sur le papier. Les lettres mal écrites qui s'ajoutent. La lettre s'enfouit, enterrée par toutes les lettres qui la suivent. Manque d'intérêt. Mais plaisir d'écrire. Envie d'écrire quelquechose de bien. J'aimerai que mon esprit commande à ma main un texte visuel, débridé, abstrait, exaltant, très exaltant, quelquechose de baroque. J'aimerai écrire l'équivalent d'un tableau de Pollock. J'aimerai écrire l'équivalent d'un tableau de Basquiat. Il y a des liens à faire entre la littérature et l'art. Je veux écrire des éclaboussures de toutes les couleurs sur une toile immense. Je veux écrire des personnages primitifs, bruts, colorés, à la bombe, sur une très grande toile."
    C'est tout. C'était la fin de ma feuille. C'est fou combien c'est plus petit une fois tapé sur l'ordi. C'est marrant, j'ai pensé à la peinture, mais pas à la musique. Parce que j'aimerai aussi écrire un texte absurde, abstrait et débridé qui ait la force d'un "je veux nager" d'arno, d'un "hey jude" ou "srgt pepper lonely heart club band" des beatles, d'un "Des pays" de Mano solo, d'un "I would walk 500 miles" des Proclaimers, d'un "King of Bongo" de la mano Negra, d'un "Tender" ou d'un "swanp song" de Blur, d'un "wedding" de Kusturica, d'un "success" d'Iggy Pop, d'un "Sympathy for the devil" des Rolling stones...
    Oui. Voilà mon grand rêve inaccessible quant à l'écriture : écrire quelquechose de long, de plus au moins absurde et abstrait, quelquechose de baroque, et qui ait le feu, la force, d'un Basquiat ou d'un Pollock, ou de ce genre de chansons citées. Ça, ça ce serait classe. Et le jour où j'atteindrai ce texte-là, j'arrêterai mon blog.
    Non, je rigole... J'aime trop écrire de la merde sur mon blog pour m'arrêter le jour où j'aurai fait d'une prose un chef-d'oeuvre. Enfin, de toutes façons, c'est pas près d'arriver.
    Et sinon, les deux pensées que j'avais eu, je pense que ça manque d'intérêt, mais je les mets quand même.
    L'autre jour, j'étais dans le salon. Je pensais. Je pensais tout court, et à ce que j'avais à faire. Et, je me suis dit que, parfois, il s'agissait simplement de ne pas penser, ni tout court, ni à ce qu'on à faire. Juste faire une pause et rien faire du tout.
    Mais j'en ai pas déjà parlé ici, ya pas longtemps?... Je sais plus.
    L'autre chose : Je rentrais du lycée, et je tenais à ne pas écouter de musique sur mon chemin. Je voulais marcher tranquillement vers chez moi, sans musique, et en regardant autour de moi. Et, j'avais l'impression d'avoir besoin de penser, réfléchir à un truc. Et, voilà, je me suis dit : penser, réfléchir, c'est bien, mais parfois, il s'agit juste, de la même manière que précédemment, de ne pas penser, de ne pas réfléchir, simplement se laisser vivre et regarder autour de soi, toutes les photos qu'on aurait pu prendre, si on avait un appareil photographique incrusté dans l'oeil.
    Mais, à vrai dire, j'ai pas réussir à arrêter de penser. Ça m'empêchait pas de regarder tout autour de moi, mais je pensais juste en même temps. Pas dans le sens de réfléchir : non, juste de la merde, des pensées parasites comme un grésillement qui nous fait chier à la radio. Je sais pas arrêter de penser. C'est naze. Même en me concentrant très bien sur ma respiration, j'ai du mal à arrêter mes pensées. C'est la loose.

     

    Je relis ma note et je la trouve pas très passionante, mais bon, c'est pas grave. 


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  • L'éternuement. J'ai eu cette idée devant ma table. J'allais chercher mon bouquin d'anglais quand j'ai eu le nez qui me chatouillais. Je suis un peu enrhumé, en ce moment. J'ai éternué toute la journée, et je me suis pas mal mouché, aussi. Et j'avais la voix comment enveloppée d'un truc qui la faisait entendre moins fort et tout ça. Mais je me suis dit qu'il fallait que j'écrive sur le nez qui me chatouille. C'est une sensation très spéciale. Le nez qui vous chatouille. L'éternuement qui en découlera, tôt ou tard. Je trouve ça fort, parce que... Le nez qui vous chatouille, c'est...comment dire... Il y a une une sensation que je qualifierai de forte, d'intense, de profondément ancrée dans le présent, je pense... C'est... Si vous avez le nez qui vous chatouille, aussitôt, vous "écoutez" votre nez, placez votre index en dessous — Pourquoi faire, d'ailleurs? — et vous oubliez ce que vous diisiez une seconde plus tôt... Le nez qui chatouille vous prend au dépourvu et vous coupe de l'instant que vous viviez. Et c'est ça que je trouve très fort. En fait, ça me fascine parce, en tant qu'amateur dans l'écriture, je pense que le nez qui chatouille, c'est un formidable sujet à métaphores. Par exemple, je pourrais écrire :
    "Lorsque Bastien lui dit ça, Félix s'apprêta à exploser. Il ne pensa plus à ce qu'il disait, mais regardait Bastien avec un feu dans les yeux qui semblait comme un chatouillement au nez annonçant le pire des éternuements. Un regard vers Bastien, comme un nez qui pique vous éclatant à la figure en pleine discussion, un regard aussi fort et intense, que cette sensation du nez qui pique."
    Mais peut-être que l'éternuement et le nez qui pique a un côté trop innocent pour illustrer tout ça. Faudrait faire ça autrement.
    "En pleine discussion avec ces gens qu'il connaissait à peine, Louis ressentit une forte impression en lui, une pensée du genre "qu'est-ce que je fous-là?", aussi impromptue, forte et intense que la sensation du pré-éternuement : lorsqu'on ouvre grand la bouche, l'index sous le nez, parce qu'il y a comme un vent du pôle sud dans le nez, qui nous perturbe dans notre entier. Et voilà. Louis avait le nez qui le chatouillait, le vent du pôle sud en lui, impromptu, soudain et intense, annonçant l'irrémédiable éternuement. Et Louis éternua. D'un petit éternuement à peine remarqué : il partit du groupe."

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  • Je dois...
    Je dois...
               Je dois...
                   Je dois...
         Je dois...
    ...lire Jacques le Fataliste.
    Je suis devant mon écran, je pense : j'ai envie d'écrire sur mon blog.  J'ai envie de me demander de quoi j'ai envie de parler, ce soir. J'ai envie d'improviser, faire un truc. Je pourrais vous parler de ce temps que je vais de moins en moins avoir. Mais justement. Il faut que je lise Jacques le Fataliste. J'ai intérêt à le lire beaucoup, ce week-end. Je n'aime pas ça. Ça me pourrit même la vie pour mes projets personnels. J'aurais peut-être pu m'activer plus pendant les vacances, mais... Je ne peux pas tout faire. Je veux dire... Là, je ne veux pas bâtir un projet d'envergure en ne m'y employant qu'au compte-goutte au cours des semaines. J'aurais besoin de m'immerger dans mon projet, d'avance beaucoup à chaque fois. Les notes de blogs, c'est différent. C'est comme un poème, ça s'écrit vite, chaque note est une unité et on en fait une à la fois. Mais je ne veux pas m'engager dans une bande dessinée en dessinant la moitié d'un rought (prononcer reuf, et ça veut dire story-board, c'est-à-dire croquis très approximatif d'une planche de bédé, qui va servir de base) d'une première planche et en croquant l'autre moitié huit jours plus tard...
    Je dois d'autant plus lire Jacques le Fataliste maintenant que, la rentrée débutée, je suis crevé le soir et lis dorénavant très peu avant de me coucher... Je vais devoir m'habituer à lire plus tôt dans mes soirées. Ce sera encore plus délicat lorque je serai envahi par les devoirs. Quand est-ce que je vais pouvoir lire la maison des feuilles ? Et American Gods ? Je suis exaspéré de ne pas pouvoir faire ce que je veux faire, et de réaliser que ça ne fera qu'aller de mal en pis.
     
    Ça me déprime tellement que je veux même plus inventer je ne sais quelle impro littéraire ici. Parce, vous comprenez, je pense à Jacques le Fataliste, que je devrais lire... Pff... Le pire c'est que je sais même pas si je vais m'en aller lire l'ouvrage en question après avoir publié cette note qui, me semble-t-il, manque assez d'intérêt... Enfin... Il me faut bien des notes faire-valoir, pour mettre en valeur mes notes relevant un peu le niveau... Non?... J'en sais rien. En tout cas je pense que c'est bien de montrer autant ce qu'on fait de nul que ce qu'on fait de bien.

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  • Se laisser vivre. Vivre en société. Vivre avec les autres. Avoir des amis.

    Tout à l'heure, j'allais pour me faire une note titanesque, et j'ai été coupé en plein élan par l'arrivée du gars qui devait réparer la chaudière de chez moi. Ça a pris énormément de temps et moi je les regardais faire. Quand ils sont partis, je crevais de faim à mort, il fallait que je déjeune. À quatre heures de l'après-midi. J'ai voulu reprendre ma note après, mais c'était pas facile, j'avais trop été coupé dans mon élan. Maintenant, il est dans un traitement de texte, prêt à être repris. Parce que, vous comprenez, je devais aller chez ma grand-mère. Elle était pas là, et pas mal de temps plus tard, j'étais rentré, elle a téléphoné et on a parlé pendant des heures, jusqu'à ce que ma mère arrive. Et moi, aujourd'hui, je devais ranger ma chambre et lire Jacques le fataliste. Il est 20:05 et j'ai fait ni l'un ni l'autre.

    J'ai envie de traiter de deux choses, même si je sais pas si je vais le faire. Non, de trois choses: enfin, je sais pas... Mais on va dire que. Donc : L'inspiration et ce qui la provoque. La création. Et le fait qu'on se laisse vivre. Je crois que c'est surtout de ça que je veux parler.

    Je vois les gens, et je me vois moi, et je me dis des tas de choses... Par exemple, je me dis que, malheureusement, des fois, on aimerait pouvoir accélérer le temps. C'est-à-dire que, parfois, même si on a des trucs bien à faire, on a la flemme.
    Et le truc c'est qu'on s'ennuie. Parce qu'on peut ne pas s'ennuyer en ne faisant rien. Il faut que j'en parle aussi. Merde, je vais avoir tellement de choses à dire... Bref, donc des fois, la vie est chiante. Des fois on s'emmerde et ya des moments qui ne valent pas le coup d'être vécus, parce que voilà, sans saveur. Et puis parfois, c'est l'inverse. Comme aujourd'hui, par exemple. j'avais des tas de choses à faire, mais les choses se sont plus au moins imposées à moi et la journée est passée incroyablement vite. Et la rentrée c'est après-demain, putain de merde. C'est pas un malheur. C'est cool. Mais la rentrée, ça veut dire des tas de choses. Et c'est lié à ça, ce que je vais essayer de traiter ici. Donc, parfois, on a l'impression d'avoir TROP de temps. Et parfois, on en manque. Logique. Bref. Et puis ya ces moments aussi, différents de l'envie de rien décrite plus haut. C'est aussi une envie de rien, mais différente. Je l'ai ressentie encore hier. J'étais dans le salon, avec ma mère et ma soeur. Et j'avais pas envie de monter lire Jacques la Fataliste, ni quoi que ce soit d'autre. Pourtant, il fallait que je me bouge. J'ai pas bougé. J'ai rien fait, vraiment rien, je suis juste resté là, tout mou sur ma chaise avec mes proches, et ça m'a fait du bien. Parce qu'il y a deux sortes d'"instant de rien": Ces moments où on s'ennuie alors qu'on a des choses à faire, et ces moments, complètement différents, on on ne s'ennuie pas, mais que voilà, on a des choses à faire et on peut pas se permettre de rester planté là. Et on se le permet. Parfois... Parfois, juste se laisser vivre, se laisser exister un instant sans bouger,sans parler, tranquille, assoupi, c'est bien. Se contenter, quelques instants, du point de vue qu'on incarne, et contempler le monde autour de soi.

    Mais les choses à faire sont là. Les choses à faire... C'est aussi là que je veux en venir. Il y a des gens, comme moi, qui ont une vocation mais qui ont peur de ne pas l'atteindre à cause des choses à faire (quoique je dis n'importe quoi mais je détaillerai après), et il y a ceux qui n'en ont pas, qui ne savent pas vraiment à quoi se destiner, et dont la vie est régie par ces choses à faire. Il vont à l'école parce qu'il le faut, il font des études parce qu'il le faut, ils cherchent un job parce qu'il le faut bien, et comme ça, la vie coule, et ils se laissent vivre comme ça. Il se laissent vivre à la manière avec laquelle il faut bien vivre puisqu'on est en société. Parce qu'il y a deux types de choses à faire : les choses qu'on se donne à faire, et les choses que nous sommes contraintes de faire. Aller à l'école, faire des études, chercher un job. Bien sûr, c'est bien, mais là où je veux en venir, c'est que vivre en société, c'est vivre avec des contraintes. C'est faire des conpromis. Ce que je pense, c'est que l'anarchie, c'est la non-société. Être anarchiste, c'est, à mon avis, être prêt à vivre dans son petit coin, et voir bien peu d'amis. Enfin, jveux dire... Si, quelques-uns, mais... Je pense vraiment que pour vivre en société, il faut plein de règles. Toutes sortes de règles. Des règles d'interdiction et des règles d'obligation. Disons que... Si je sors à Paris avec un ou une ami(e), je suis bien, je suis en bonne compagnie et on passe du bon temps, mais je ne fais pas tout à fait ce que je veux, parce que je dois prendre en compte ce qu'elle veut elle. Je ne suis pas tout à fait libre. Si je sors tout seul à Paris, libre à moi d'aller au centre Pompidou, alors que je sors d'une salle de ciné du mk2Beaubourg, mais voilà, j'avais pas prévu, ça me vient comme ça, et avec quelqu'un j'aurais peut-être pas osé bouleverser le programme. Sortir tout seul à Paris, c'est être libre de faire des croquis de Paris, posé sur un banc, avant d'aller voir Naissance des pieuvres. Ou Half-Nelson, je sais plus c'était lequel... Oui parce que je prends des vrais exemples. Sortir à Paris tout seul, c'est renoncer à attendre une heure pour voir tel film, et me laisser vagabonder jusqu'à Bastille, en étant parti de Beaubourg (oui, j'aime bien ce coin-là). Pour moi, la solitude, c'est la liberté totale. Pour moi, pour être absolument libre, il ne faut pas vivre en société. Un marginal, il est seul, il est dans la marge, en dehors de la société, mais il est libre. Bref. Ce que je veux dire... Aussi... C'est que vivre parmi les autres, c'est accepter l'idée de ne pas maîtriser entièrement sa propre vie. C'est-à-dire que... J'aime l'école, bien sûr. On y apprend plein de choses. C'est hyper instructif, tout ça. Et puis ya les amis. Bref, on perd pas son temps. Mais aller au lycée, c'est pas un choix personnel. Enfin... Si, j'aurais pu aller en Bep aussi, enfin certainement pas... Bref, le lycée, c'est presque obligatoire. Tout le monde va au lycée. Et c'est comme ça, on passe tous par la case lycée... Et ce qui me fascine, c'est qu'une chose qu'on a pas véritablement choisie puisse nous bouffer autant de temps. Est-ce que vous voyez ce que je veux dire? Et voilà! La vie, c'est ça, c'est une suite de choix impersonnels qui nous bouffent tout notre temps!! Ce n'est pas un problème si on sait pas vraiment quoi faire de sa vie et qu'on a même pas un objectif de vie particulier, c'est pas un problème si on est perdu... Enfin peut-être. Bref. Mais je pense au dix-neuvième siècle, où les ouvriers mouraient à l'âge où ils atteignaient enfin la retraite, c'est-à-dire qu'il ne vivaient pas leur retraite. Je repense à cette époque où un ouvrier n'avait pas de temps libre, pas de vacances, qu'une fois rentré il buvait, tapait sa femme et se pieutait parce que son boulot lui bousillait la cervelle, je repense à cette autre époque, au moyen-âge ou à la renaissance, où d'un côté il y avait tous ces gens qui ne travaillaient même pas, et d'un autre des paysans presque esclaves qui consacraient toute leur vie aux champs. je repense à tout ça, et je me dis : merde, tous ces victimes de la société. Tous ces gens victimes de la vie. Tous ces gens dont la vie n'a été que contraintes et concessions leur bouffant toute leur vie entière...

    Ce que je veux dire, c'est que je suis effrayé par la quantité de gens qui ont dû crever sans savoir s'ils avaient des rêves à réaliser, ou sans les avoir atteint, à cause de la société et ses contraintes.

    Voilà, c'est tout ça que je veux dire. Ce que je veux dire, c'est que vivre en société, c'est s'instruire, s'intéresser à des choses, et c'est aussi rencontrer des gens et se faire des amis. Je parle de ma société qu'est le lycée. Mais d'un autre côté, c'est une chose que je n'ai pas choisi et qui me bouffe tout mon temps et fait passer les semaines à la vitesse de l'éclair. Voilà où je veux en venir : le lycée, c'est ma journée d'aujourd'hui. J'ai voulu faire des choses, j'en ai fait d'autres qui étaient dûes à des contraintes extérieures, et après j'avais déjà atteint le soir.

    Voilà. Voilà, c'es tout ça que je veux dire.

    Mais ensuite?

    Ensuite, je pense que tout est, par ailleurs, possible. Vous allez d'abord croire que ça n'a aucun rapport, mais je vais essayer de doucement joindre les deux bouts. À douze ans, dessiner mal, c'est normal, pas jouer d'instruments, c'est normal, et pas savoir écrire plus de trois pages d'une fiction, c'est normal aussi. Cela n'empêche que cinq ans plus tard on peut devenir un super dessineux, un super musico ou un super écrivaillon. (Mais j'ai dix-sept ans et je joue d'aucun instrument... Bref.) Et cependant, l'avenir reste flou. Parce que seul le passé ne peut être changé. Cette dernière phrase n'est pas de moi, elle vient de la bande-annonce d'un film extraordinaire, Tu marcheras sur l'eau, d'Eytan Fox (oui, celui qu'a fait The Bubble, pas mal non plus). Mais l'avenir reste à écrire. Et c'est ça qu'est beau. L'avenir est tenu par quatre mains : les tiennes, et celles des contraintes extérieures. Je pense qu'à un certain degré, quand on veut, on peut. Et je pense que quand on veut pas on peut pas, mais bref. Il faut trouver un juste équilibre. Accepter d'être emporté un tant soit peu par le courant, et cependant maîtriser un peu sa direction. Et, ce qui est beau, c'est qu'il n'est jamais trop tard pour rattraper le temps perdu. Je suis un passionné de bandes dessinées, et un des mes auteurs préféré s'appelle Edmond Baudoin. Quel lien? Attendez. Depuis tout petit, il avait un talent fou pour le dessin. Avec son frère, ils étaient nés un crayon dans la main. Le dessin, c'était sa plus grande passion. Mais voilà, leurs parents n'étaient pas très riches, et n'ont pu payer une école de dessin que pour l'aîné, qui s'appelait Pierrot. Edmond Baudoin a quant à lui fait je sais plus quelles études supérieures et s'est retrouvé dans un boulot à la noix, je ne sais plus quoi. Ah si : il était comptable. Il a fini par avoir une femme et des gosses. Et puis, un jour, il a décidé qu'il ne pouvait plus continuer comme ça. Il voulait gagner sa vie en dessinant : son rêve. Beaucoup de gens pensent que la vie c'est comme les chemins de fer : Quand on est encore dans la gare, toutes les destinées sont possibles. Mais, plus le train s'éloigne, plus il se décide dans une certaine voie, et moins on peut changer sa destination. La pensée de Baudoin, c'est qu'on peut changer le train de rails dès qu'on veut. Il a quitté son job et a dessiné, dessiné et dessiné. Il gagnait pratiquement plus rien, et il en était résolu, avec ses enfants, à bouffer des pâtes tous les soirs. Il racontera un jours que ses enfants lui ont dit une fois qu'il préféraient bouffer des pâtes tous les soirs que voir leur père malheureux, et là il aurait chialé. Il avait des enfants, une responsabilité vis-à-vis d'eux, mais il a osé se permettre d'essayer de réaliser ses rêves. Aujourd'hui, c'est un auteur de bandes dessinées peu connu mais extrêmement reconnu, et d'autre part, c'est aussi devenu un prof de dessin dans une école d'art au Québec.

    Il a fait une bande dessinée magnifique que je conseille absolument à la planète entière. Ça s'appelle Le Voyage. C'est certainement ma bande dessinée préférée de tous les temps dans la catégorie one-shot. Sincèrement. Bref, cette bande dessinée raconte l'histoire d'un gars qui, au début de l'histoire, est malheureux. Il n'a pas l'air d'aimer beaucoup sa femme, ni son job, mais il a un fils. Et il se laisse porter. Il laisse les mains des contraintes extérieurs manipuler les fils de la marionette qu'il incarne, des têtes de mort plein la tête. Sauf qu'un jour, alors qu'il est au boulot, il s'en va, il fuit jusqu'à la gare et part en voyage, pour vivre.

    Et cette bédé, mon dieu, c'est magnifique. On apporte aussi cette thématique dans Quartier Lointain, de Taniguchi. Je ne veux pas raconter l'histoire, simplement, le héros va découvrir que son père n'a pas choisi la vie dans laquelle il est. Après une guerre, il a tenu compagnie à la veuve d'un ami qui lui avait sauvé la vie. Mais il veut aller à Tottori. La mère de la veuve tombe malade. Le père du héros reste avec elle pour l'aider à s'en occuper. Mais il souhaite toujours partir vivre à Tottori. Mais la femme tombe enceinte, et ils se marient. Il travaille dans la couture, devient mari, et père de deux enfants. Quatorze ans plus tard, il se réveille. Je ne vous expliquerai pas comment, lisez la bédé. Toujours est-il qu'il va décider de fuguer, il décide, des mois à l'avance, de quitter femme, travail et enfants, sans prévenir, pour vivre une autre vie, et son fils ne pourra pas le lui empêcher.

    Merde, cette note commence à être drôlement longue. Dire que j'avais compté parler d'encore autres choses après... De toutes façons, il faut que j'aille dîner. Si vous avez lu tout cet article, en entier, sans lire en diagonale, je vous donne une médaille virtuelle du meilleur lecteur de ce blog! lol jdis n'importe quoi...

    Bref, bonsoir à tous.


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  • Je conçois la création comme un processus de recyclage.
     
    Ce chaton sur mes cuisses. Je m'apprête à commencer une nouvelle note, Fip passe sing sing sing, et un chaton se repose sur moi. C'est un bel instant.
    Mon jean troué. Mon jean troué, troué, troué et troué. Mon jean-gruyère. Non. Ce n'est pas gruyère. Les gens confondent. C'est emmental, c'est ça ? Mon jean-emmental. C'est comme gribouiller dans mon agenda avant de faire mes devoirs. Détruire mes vetêments, c'est machinal. Tout ce qui m'appartient donne l'impression d'avoir fait la guerre 14-18. Ça doit être parce que j'aime signer le temps qui passe. Tracer le temps. Je me rappelle, en primaire, ces chaussures ou les semelles intérieures étaient complètement parties. Ça me faisait des trous sous le pied, c'était très inconfortable. J'use mes vetêments jusqu'à ce qu'ils soient vraiment en lambeaux. Mon genou et les fils blancs qui le signent comme une auréole. Le bleu-jean qui l'habille autour. Mon genou nu comme une tête sans visage au milieu de ma jambe. Déchirer le tissu. Par plaisir. Machinalement. Comme ça nous vient. Et si je passais quelques épingles à nourrice là-dedans, au lieu de faire recoudre?
     C'est rigolo. J'étais parti pour faire une réflexion sur la création, et finalement, je me suis mis à écrire sur mon jean. Une idée qu'on essaie de construire avec des mots qui se suivent, comme un crayon et une gomme qui cherchent la bonne forme. J'aime écrire des images.
    Ne pas me répéter. Ai-je encore des choses à dire sur tout ça? Une seule solution. Me poser un instant, regarder derrière moi. Le peuple de l'herbe remixant Winston mcAnuff, je crois, toujours sur fip. Pas mal. J'aime écrire en musique. Ça me pousse en avant, je crois.
    Les trous de mon jean sont comme des champignons se répandant progressivement sur un arbre. Mon jean comme un arbre à champignons. Un premier trou, un deuxième en dessous, le premier que j'agrandis, sans vraiment faire exprès, machinalement, je déchire juste un tout petit peu plus, les fils blancs que j'arrache, les uns après les autres.
    Je m'arrête. Je me gratte les sourcils, mes pellicules tombent comme neige. Hi hi hi. Ça vous dégoûte, non? Oui, j'ai des pellicules cachées sous mes sourcils noirs.
    Mon jean comme une oeuvre d'art. "C'estmoiquilaifait!".  Comme une esquisse et puis on détaille, petit à petit. Sauf que plus l'oeuvre se remplit, se noircit, puis se colore, mon jean, lui, s'évide, chaque fois plus léger.
    Mon jean aéré. Mon jean de la guerre.
    C'est bizarre, une note sur un jean. Mais je crois que mon blog est bizarre. Je suis parti dessus comme ça.
    J'adore ça. Me mettre, un peu au hasard, à écrire sur un truc, et développer. Je pense que c'est là le plaisir que j'ai à écrire sur mon jean : c'est une mise en abyme. Je commence à écrire et développe mon idée comme j'ai pu faire un trou dans mon jean sans faire exprès, avant de persister à le torturer.
    Ce qui fait que j'écris sur mon jean, c'est cette idée de lente progression que j'adore traiter. Mes trous comme une ville qui s'agrandit. Mon jean comme une forêt qui s'évide.  Mes trous comme la population mondiale qui se multiplie. Mes trous comme les guerres dans les pays pauvres. Il y a des facteurs qui amènent à. Mes trous comme des chauds lapins, qui se multiplient, se multiplient... Mon jean comme un arbre mort attaqué par les insectes.
    Je traiterai de la création plus tard. J'aime multiplier les sujets dans une seule note. J'aime faire grandir et grandir une note comme des trous dans un jean. J'aurais aimé continué de parler de trous en parlant du recyclage dans la création. Hélàs, j'ai des obligations, je dois quitter l'ordi.

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