• Du pré-éternuement et de la matière à métaphores que cela incarne

    L'éternuement. J'ai eu cette idée devant ma table. J'allais chercher mon bouquin d'anglais quand j'ai eu le nez qui me chatouillais. Je suis un peu enrhumé, en ce moment. J'ai éternué toute la journée, et je me suis pas mal mouché, aussi. Et j'avais la voix comment enveloppée d'un truc qui la faisait entendre moins fort et tout ça. Mais je me suis dit qu'il fallait que j'écrive sur le nez qui me chatouille. C'est une sensation très spéciale. Le nez qui vous chatouille. L'éternuement qui en découlera, tôt ou tard. Je trouve ça fort, parce que... Le nez qui vous chatouille, c'est...comment dire... Il y a une une sensation que je qualifierai de forte, d'intense, de profondément ancrée dans le présent, je pense... C'est... Si vous avez le nez qui vous chatouille, aussitôt, vous "écoutez" votre nez, placez votre index en dessous — Pourquoi faire, d'ailleurs? — et vous oubliez ce que vous diisiez une seconde plus tôt... Le nez qui chatouille vous prend au dépourvu et vous coupe de l'instant que vous viviez. Et c'est ça que je trouve très fort. En fait, ça me fascine parce, en tant qu'amateur dans l'écriture, je pense que le nez qui chatouille, c'est un formidable sujet à métaphores. Par exemple, je pourrais écrire :
    "Lorsque Bastien lui dit ça, Félix s'apprêta à exploser. Il ne pensa plus à ce qu'il disait, mais regardait Bastien avec un feu dans les yeux qui semblait comme un chatouillement au nez annonçant le pire des éternuements. Un regard vers Bastien, comme un nez qui pique vous éclatant à la figure en pleine discussion, un regard aussi fort et intense, que cette sensation du nez qui pique."
    Mais peut-être que l'éternuement et le nez qui pique a un côté trop innocent pour illustrer tout ça. Faudrait faire ça autrement.
    "En pleine discussion avec ces gens qu'il connaissait à peine, Louis ressentit une forte impression en lui, une pensée du genre "qu'est-ce que je fous-là?", aussi impromptue, forte et intense que la sensation du pré-éternuement : lorsqu'on ouvre grand la bouche, l'index sous le nez, parce qu'il y a comme un vent du pôle sud dans le nez, qui nous perturbe dans notre entier. Et voilà. Louis avait le nez qui le chatouillait, le vent du pôle sud en lui, impromptu, soudain et intense, annonçant l'irrémédiable éternuement. Et Louis éternua. D'un petit éternuement à peine remarqué : il partit du groupe."

    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :