• Je devrais lire mes contes de Perrault, mais je me suis retrouvé à farfouiller de vieux souvenir sur ma clé usb. Ça m'a fait tout bizarre, et je me suis demandé qu'est-ce que ça me ferait, à quarante piges, de retrouver tous mes souvenirs d'adolescence.

    Je n'ai pas quarante piges. J'ai dix-sept ans (j'ai mis seize ans avant de corriger...), j'ai envie de faire une note de blog intéressante, je ne sais pas ce que me réserve l'avenir, même si je sais ce qu'elle me réserverait si l'avenir c'était moi.

    J'ai dix-sept ans, dans un an je serai majeur, dans un an j'essaierai de voler de mes propres ailes, et puis ensuite, je ne sais pas, je serai peut-être le petit poucet qui aura perdu son chemin en miettes de pain bouffées par les oiseaux, des miettes de rêves d'avenir, je ne les trouverai plus et je serai confronté à la réalité de l'anciennement futur, je serai dans la noire forêt avec mes six frères et je me dirai : "ce n'est pas ce que j'avais prévu". Je le sais, parce que ça se passe jamais tout à fait comme on voulait. Je n'ai pas peur de devenir un adulte, j'ai peur de ne pas réussir à publier mon roman, de ne pas réussir à convaincre un producteur de m'aider à l'adapter au cinéma, j'ai peur de ne pas savoir aller dans une école de cinéma parce que j'aurais déjà fait une école d'art et que je pourrais en avoir marre des écoles... J'écris tout ça alors qu'en vérité je m'en tape, je pourrais aussi bien parler de la mort, je m'en tape, c'est des choses auquelles je songe de temps en temps, mais ça ne nous obsède pas vraiment, en vérité, ce serait mentir.

    Je me sens, par rapport à l'avenir, comme un aveugle, les projets comme ma canne blanche, l'incertitude de ce qui va m'arriver comme les objets tâtés par ma canne, à confronter, situations à résolver. Je suis le petit poucet aveugle qui a sa canne, qui sème ses miettes de pains, mais où seront-elles dans cinq ans?

    Le petit poucet est une histoire qui finit bien. À la vérité, je n'ai vraiment pas peur de devenir adulte, j'ai simplement peur de ne pas réussir à réaliser mes rêves. Mais c'est stupide, parce qu'en fait, j'y crois vraiment. Je ne vois pas mes différents talents rester des loisirs. Je ne peux pas me voir faire des boulots de merde. Je ne sais pas si j'adapterai l'Hydromelade à l'écran, mais je sais que j'arriverai à aller là où je dois aller.

    Et un jour, j'aurais quarante ans. Et ce sera pire que tout à l'heure, lorsque je fouillais ma clé usb et retrouvais de vieux souvenirs. J'aurais quarante ans et je reverrais tous ces souvenirs, et je me sentirais tout bizarre, si bizarre. Le temps passe, passe, passe. On se retrouvera confronté à ses rêves qui deviendront ou ne deviendront pas réels. Et puis la vie passe. Mais on peut toujours réaliser ses rêves. Je crois.


     


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  • Note : j'ai écrit ce texte hier, dans l'avant-soirée. Internet ne fonctionnant plus, c'est aujourd'hui que je le publie. À l'heure qu'il est, il pleut dehors, j'adore ça. J'ai pris quelques photos. Bon, évidemment, quand je regarde un film sur Canal Satellite, qu'il commence à pleuvoir et que la télé pète un câble et que je peux plus regarder mon film à cause de la pluie, c'est moins drôle. Mais la pluie, c'est magique, quand même. Bon, allez, la note d'hier maintenant :

     

    La question est : pourquoi écrire si l'on n'a rien à écrire?
    Je pourrais publier un dessin, au lieu d'écrire de la merde, si je veux vraiment gratter sur ce blog. Pourquoi je gratte sur ce blog? D'abord parce que j'aime ça, même si je n'ai rien à écrire. Ensuite, parce que je m'ennuie un tout petit peu. C'est stupide, parce que j'ai dix mille choses à faire. Une bédé à attaquer dès que je veux, un harry potter tome 7 en anglais à bouquiner, mais que je veux pas lire trop vite, des contes de Charles Perrault pour ma terminale, un Jacques Le fataliste pour ma term aussi, et d'autres bouquins comme La maison des feuilles, par exemple, que j'ai énormément envie de lire, mais que je m'empêche d'en faire ainsi parce qu'il faut que je lise mes contes de Perrault. Je pourrais aussi travailler ma nouvelle, mais là, maintenant que je me suis rendu compte que c'était merdique et qu'il fallait que je construise mon récit sur une base, j'essaie de fabriquer ces bases, mais ça aussi, là, j'ai la flemme de le faire. Alors voilà, je m'emmerde, et je fais une note sur ce blog. Je ne sais pas comment je faisais, quand j'avais pas de blog. C'est super, d'avoir un blog. Tiens, je devrais consacrer cette note au fait d'avoir un blog.
    Mon blog, j'ai sous-titré que c'était un bazar intérieur extériorisé. C'est pas seulement ça, je devrais changer mon sous-titre. C'est aussi et surtout un abri. Une maison. Une cabane. J'ai lu le troisième tome de Lou de Julien Neel il y a quelques mois, et au passage, ça a l'air d'une bédé un peu mièvre mais il n'en est rien, c'est très bien. Donc, dans le tome trois, Lou se réfugie, quand elle a envie d'être seule où quand elle a envie tout court, dans un cimetière d'autobus, un espace où sont stockés des autobus décédés. Là, elle va s'allonger sur un autobus et elle peut y rester des heures. Et, plus tard, je me suis demandé : Et moi, c'est quoi mon cimetière des autobus? C'est vrai ça, est-ce que j'ai déjà eu un lieu fétiche où j'aimais pouvoir m'isoler? Et, à part ma maison ou ma chambre, je me suis dit que nan, j'avais pas vraiment mon équivalent. Et puis en fait si. D'abord, j'ai le sommeil, et ensuite, j'ai mon blog. C'est mes cimetières des autobus. Si je m'ennuie, j'écris une note de merde sur mon blog et ça va mieux. Si ça va pas, j'écris une note sur mon blog et ça va mieux. Si j'ai envie, j'écris une note sur mon blog et ça va mieux. Quand ça me prend, je fais un dessin sur l'ordi et je le publie sur mon blog, et ça va mieux. J'écris une betîse en titre, je prends une photo bizarre, je la publie dans "c'est alors qu'une chaise vivante arriva", rubrique dédiée aux notes inclassables, et je suis content. Je veux exprimer un truc qui me turlupine, je veux parler d'un truc en général, j'en parle sur mon blog.
    C'est amusant, la progression. Au début, j'avais plein de fonds de tiroirs à publier sur mon blog, que je mettais. Et puis après, j'en avais plus. J'allais devoir publier d'aut' machins. Alors mes notes se sont raréfiées. Et je me disais : Merde, ça fait longtemps que j'ai pas fait de note, je devrais ptêt en faire une... Et alors, c'était presque une obligation. Il n'en ai plus rien. Je peux faire des notes de merde, mais je les fais pour le plaisir. J'adore l'atmosphère du dessin à l'ordinateur que je fais avant de la publier ici. J'adore l'atmosphère de la lumière tamisée, de mes doigts foulant le clavier, de mon corps sur la chaise ou le fauteuil à bascule, la musique ou l'absence de musique, et mon cerveau qui tourbillone. Penser de la merde, mon hobby. Je n'aime pas mon blog, quoique, mais bref, ce que j'aime, allai-je dire, c'est faire mon blog. Je n'aime pas mon blog, mais le fait de fabriquer mon blog. C'est une connerie dans le sens où, finalement, j'aime les deux.
    À la rigueur, écrire de la merde, jm'en fous, du moment que je me prépare une petite note.
    C'est un rituel régulier. Je signe mon temps qui passe. Je déblatère des conneries, et ça m'amuse, ça me fait du bien. Gérer mon blog est presque devenu un besoin. J'ai rien à dire, mais je fais quand même une note. Parce que voilà, c'est mes toilettes où soulager l'urine de mon esprit, c'est mon cimetière des autobus où je passe du temps lorsque j'ai rien d'autre à faire, c'est l'endroit où je me tourne lorsque je n'ai plus nul endroit où me tourner. Heureusement que mon blog est là.


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