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Racontage de life comme je n'en fais plus beaucoup.
Je tiens ce blog depuis plus de trois ans.
Un blog qui a beaucoup changé depuis ses débuts.
Je ressens mon blog comme un amour qui s'efforcerait d'endurer le temps qui passe. Qui endure les métamorphoses. Qui endure les petits passages à vide, et l'évolution des besoins, des sentiments.
Quand jfais une comparaison avec l'amour, jparle de couple. Mon blog que j'ai depuis bientôt quatre ans, c'est un peu comme une petite copine que j'aurais depuis bientôt de quatre ans. Et les choses ont beau changé, elles sont toujours très bien, alors on s'efforce de garder du souffle, de ne pas s'épuiser, de ne pas se laisser mourir. Malgré, comme je viens de le dire, les métamorphoses et les changements.
J'aime cette idée de fidélité. D'autres surfaces de blogs (blogspot, overblog…) ont beau avoir l'air très bien, je n'abandonnerai blogg.org pour rien au monde. Parce que mon blog sur blogg.org, c'est "c'est alors qu'une chaise vivante arriva". Alors peut-être qu'un jour que je baptiserai un autre blog "c'est alors qu'une chaise vivante arriva" sur over blog ou je-ne-sais-quel-site, mais ce sera le jour où j'arriverai à assimiler l'idée que le nouveau blog sera véritablement le même que l'ancien, avec simplement, je ne sais pas, un petit lifting en quelque-sorte… Mais, ça, je ne saurai l'entendre. Faire un blog ailleurs, en ABANDONNANT celui-là, ce serait CHANGER de blog, ni plus, ni moins.
Et pour moi, changer de blog, ce serait mettre fin à quelque-chose qui n'a pas à se terminer de sitôt. Ce serait comme mettre fin à une histoire d'amour, comme rompre avec une personne et se mettre avec quelqu'un d'autre.
Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça, alors que je n'envisage absolument pas le moindre changement de blog.
Enfin bref. Je disais que ce blog a beaucoup changé. Oui. Car à une époque, je faisais une note pour la moindre réflexion que je me faisais. J'ai eu depuis de nombreuses réfléxions de différents ordres dans ma petite tête, qui ne m'ont pas fait éprouver le besoin de les partager avec vous.
Alors voilà. Je n'éprouve plus les même besoins. Quelque-chose qui aurait pu me pousser à écrire un article il y a quelques années n'en fait peut-être plus rien aujourd'hui.
Peut-être aussi que j'en ai marre de réfléchir dans le vide. Mais peut-être pas. Je ne sais pas. J'ai juste plus besoin de les écrire, jcrois. Et puis il y a le fait que je tiens un journal intime. Ou j'écris encore des choses que je ne partage donc pas ici.
Il y a aussi des préoccupations qui sont de celles que je ne veux pas rapporter sur un blog.
Car oui, c'est avant tout une histoire de préoccupations. Je rapporte sur mon blog ce qui me préoccupe. Or, qu'est-ce que je vous écris si ce qui me préoccupe le plus actuellement tient du privé ?…
Bon, c'est du privé universel hein, pas des trucs du genre "oh oui j'aime machine mais elle aime truc", non pas ça… Plutôt des ressentis que je dois partager avec pas mal de monde mais qui, simplement, me mettraient un peu trop à nu.
Je pense qu'il y a aussi très simplement un côté où je souhaite de moins en moins raconter me vie. De moins en moins me mettre à nu. De moins en moins partager mes pensées intimes et personnelles.
Par exemple je pourrai vous écrire qu'aujourd'hui je suis allé au jardin du luxembourg et que j'ai vu un couple sur un banc carrément torride, qui s'embrassaient mais comme s'ils avait essayé de se coller le plus possible l'un à l'autre de tous leurs membres, comme s'ils avaient essayé de fusionner leur têtes… C'en était franchement sexuel, la nana en est venue à monter sur son mec. Et bien, ces deux tourtereaux sexuels, j'ai essayé de les dessiner. Mais à un moment j'en pouvais plus, je me suis cassé.
Eh bien vous voyez, cette anecdote, c'est exactement le genre d'événements que je n'éprouve plus le besoin de partager sur ce blog. Si là je l'ai fait, j'aurais aussi bien pu m'en passer.
Par ailleurs, si j'ai rapporté cet événement malgré tout, je crois que c'est essentiellement à cause de ce que je vous disais plus tôt. Car, ce qui me préoccupe actuellement et qui est universel et que je ne veux pourtant pas partager avec vous, c'est ça, c'est ce couple de tourtereaux sexuels.
Et là, vous vous dites : "il a besoin de sexe ?!…"
Moi, je vous répondrai que je n'entrerai pas dans les détails, que j'ai besoin de contacts corporels, et que je ne veux pas finir comme dans "quarante ans toujours puceau."
Ah ah ! Je suis pathétique ! Mais au moins je suis drôle… Est-ce que je suis drôle ?… Quand je vous écris ce que je viens de vous écrire, j'ai l'impression d'être un personnage burlesque misérable et pathétique mais qui serait le personnage d'un film drôlissime. Des fois, je me prends vraiment pour un héros burlesque, vous savez. Il y a des fois où je sors seul et où il faudrait me filmer. A cause de ma maladresse. Moi-même jpeux me faire rire, comme ça.
Tout de même. Sur le manque de "contacts corporels", comme j'écris un paragraphe plus haut. Je pourrais vous écrire un texte entier. Plus approfondi. Mais voilà, je veux juste pas me livrer à nu, présenter mon intimité.
Bref. Voilà, mon blog a changé. Je ne partage plus les même choses avec vous, maintenant. Alors, qu'est-ce que je partage avec vous, à présent ?…
Des éclairs. Des éclats. Des surprises que je n'attendais pas moi-même. Oui, je crois que c'est ça. C'est une histoire de préférences. Jveux dire, jvous écris moins, mais j'essaie d'écrire bien.
Je parle pas de là. Parce que là justement, je me contente de vous parler. Mais, des fois, je vous écris parce que je sens que je tiens quelque-chose de vraiment bien. Ou de vraiment important. Ou simplement parce que j'ai une réaction vive par rapport à quelque-chose, qui s'impose pour cet espace qu'est mon blog.
Mais du coup voilà. Je vous écris très rarement. Il y a quelques temps je lisais sur un blog (clin d'oeil à Swani) un truc du genre "mince ce dernier mois j'ai publié onze articles ! c'est beaucoup !" (jvous la fais très approximativement car je n'arrive pas à mettre la main sur la note où elle écrit ça) Et ben ouais, c'est beaucoup. Et je me suis dit : mince… mon blog est mort…
Pourtant, je m'y refuse. Quitte à publier quatre notes par mois maximum, je le garderai vivant.
Je ne peux pas laisser ma chaise vivante mourir. Je ne peux pas proclamer : "étant donné que mes besoins ont changé, que tout, justement, a changé entre nous… Étant donné que rien n'est plus pareil qu'au début… Je te quitte."
Si mon blog était vraiment mort, que je n'aurai vraiment plus rien à écrire dessus, que je ne ressentais vraiment plus le moindre besoin de tenir des notes… Alors, là, oui, peut-être que je le quitterai. Mais ce jour n'est pas arrivé. Il y a toujours, de temps en temps, un moment où j'ai envie de partager quelques mots avec vous.
Et puis je déteste cette idée. Cette idée de mettre fin. Alors que j'aime énormément celle de pérennité. Celle de continuer, encore et toujours, malgré le temps qui passe. L'idée de tenir le coup et de voir que ça fait déjà tout ce temps qu'on tient le coup.
Je vous l'ai dit, mon blog, c'est comme une relation amoureuse. Ce blog m'est une copine avec qui ça marche depuis déjà plus de trois ans, et les choses ont beau avoir changé, J'AI beau avoir changé, mes BESOINS ont beau avoir changé, il se trouve que, malgré tout, j'entretiens toujours ce BESOIN de tenir mon blog, au moins à l'occasion… Et je suis heureux de toujours penser que je ressens ce besoin.
C'est quelque-chose qui me fait très peur, en amour. L'idée de rupture, de mettre fin. Et puis un couple, ce n'est pas un blog. Un blog c'est une seule personne. Un couple c'est deux personnes qui se mettent ensemble. Ça fait deux personnes à convaincre de rester ensemble. C'est beaucoup plus complexe que pour un blog.
Alors oui, c'est effrayant. Parce que l'idée de ne pas mettre fin, d'entretenir ce besoin de l'autre, je trouve ça trop beau, trop beau pour ne pas le laisser exister… Ça me ferait chier de passer ma vie d'une relation à une autre. Pourtant, c'est bien une histoire de BESOIN. Tant qu'il y a besoin de l'autre, il y a relation. S'il n'y a plus de besoin de l'autre, il n'y en a plus. Je crois que c'est aussi simple que ça.
Alors voilà, c'est tout.
Je pourrais terminer cette note ici, mais il me reste quelques mots à dire ( à dire par l'écriture…).
Quand je vous dis que je ne veux pas rester puceau à quarante ans et tout ça, et bien, je me disais, tout à l'heure, en y repensant : merde, je me sens terriblement proche de mon personnage d'Hyppolite…
Dans ce roman que j'ai écrit, tous les personnages me ressemblent, d'une façon ou d'une autre. Aucun personnage ne dépasse les limites de ma personnalité. Et, quand j'y pense, chaque personnage VIT SEUL. Et je n'ai pas fait exprès. Mais chaque personnage de cette histoire qui commence maintenant à dater un peu, est SOLITAIRE.
…
Et, vous savez, c'est justement quelque-chose qui me faisait réfléchir ces derniers temps, et qui me faisait penser : "tiens, je devrais en parler sur mon blog, ça pourrait faire un bon article…". Dans le sens où, je me sens incapable de raconter une histoire qui dépasse les limites de ma personnalité.
Je veux dire, je dis même pas ça par rapport à des idées très compliquées, c'est même extrêmement simple : je ne pourrais pas écrire un personnage qui serait, je ne sais pas… Non, attendez… Ce que je veux dire, c'est que je ne pourrais pas vous rapporter un dialogue entre deux mathématiciens sur les derniers travaux de je-ne-sais quel type. Pour prendre un exemple clair.
J'ai le sentiment qu'une histoire a nécessairement quelque-chose d'un autoportrait. Non seulement elle part de vos préoccupations propres, mais, quelque-part, une histoire ne peut dépasser son auteur. Un auteur peut sûrement dépasser son histoire, mais pas l'inverse. Je sais pas si je suis clair.
Peut-être que je devrais essayer d'approfondir ce sujet un de ces quatre. Là, faut que j'arrête.
Bonne soirée. À une autre fois. Lorsque j'exprimerai encore ce que j'aurai besoin alors d'exprimer.
ps : par rapport à cette histoire de "quarante ans toujours puceau". Et d'Hyppolite avec qui je me sens proche. Eh bien, voilà : j'ai peur d'avancer dans ma vie, en avançant qu'à moitié. Comme Hyppolite. Je ne veux pas avancer dans les études, avancer dans la "sortie du nid", avancer sur tout un tas de plans, en restant par ailleurs totalement bloqué voire paralysé sur ce qui se qualifierierait de "vie sentimentale"… (et, message personnel, je ne crois pas que ce sera une Marion qui résoudra mes problèmes !)
ps 2 : Marion c'est pas une soupirante ou quoi hein… Pour ceux qui sont pas de ma famille… Cherchez pas à comprendre ce détail, d'ailleurs.
ps 3 : LE PROBLÈME AUSSI, AVEC CES RACONTAGES DE LIFE QUE JE CROIS FAIRE DE MOINS EN MOINS, C'EST QUE CE SONT D'ÉNORMES PAVÉS QUE PEU ONT LA BRAVOURE DE LIRE… (en même temps c'est pas nécessairement si grave…)
Tags : amour, blog, sensualité, jardin du luxembourg, durée
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Commentaires
reuh
"ne mangeons pas le chat avant de l'avoir fait rôtir" ?! Quelle expression ! Elle existe vraiment où tu venais de l'inventer ?… Bon, sinon, je suis d'accord, c'est bien que ma "pratique" ait évolué depuis mes quinze ans, et puis niveau publication tu as sûrement raison, j'ai le droit de publier aussi rarement que je veux… Cependant, j'aime beaucoup avoir des "périodes fastes", où je peux publier beaucoup, car une bonne régularité me paraît tout de même la preuve d'un blog "en bonne santé"… De toutes façons, j'évite de faire des notes pour faire des notes, je ne m'oblige pas à en faire, sinon ça créé des trucs inutiles… Sinon, il est évident que du personnel peut engendrer de l'universel. Mais il y a une page de l'insoutenable légèreté de l'être que j'aimerai retrouver, si j'avais le bouquin entre les mains, où Milan Kundera écrit un truc de ce genre, comme quoi ses personnages ne peuvent "dépasser les limites de sa personnalité" (à lui, auteur). Ça m'avait marqué. Bon, voilà. Pour le reste, je survis. Et rien ne me perturbera dans la perspective des concours ! Ahah ! Hum. Ciao !
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Déjà sache que j'ai tout lu en entier et sans faire de pause. Swan' est donc, d'après toi, bravoureuse, ou quelque chose de ce genre. Ensuite, cette métaphore de la relation amoureuse est très juste et ta réflexion sur le fait que, bon, y a quand même une limite vu que dans un couple y en a deux à convaincre, ça m'a fait sourire. D'ailleurs cette idée que changer de plate-forme c'est abandonner son blog et mettre fin à quelque chose, c'est précisément ce qui m'a fait quitter blogg.org (pour la peine je remets son adresse de blog décédé en lien), j'avais créé le suivant depuis quelques semaines et je les dissociais tout à fait, chacun était une histoire différente, mais je suis partie de chez mes parents, je me suis faite quitter et j'ai arrêté de publier sur blogg.org. Après, cette histoire de ne pas écrire souvent, tu en parles très souvent et on dirait que tu culpabilises, comme si tu devais des notes à ceux qui te lisent. Un blog ce n'est pas une obligation et les gens qui viennent sont là pour lire ce que tu veux bien leur offrir. C'est plutôt rassurant que ta pratique évolue, ce serait inquiétant que tu écrives toujours de la même façon qu'à 15 ans. [Précision : dans l'article dont tu parles et qui s'appelle Article sans titre, je disais que je fais 11 notes par mois depuis le début, ce qui en effet me paraît énorme.] Ton histoire de personnage burlesque, je vois très bien ce que tu veux dire. C'est pas une mauvaise chose d'avoir ce recul sur soi. A peu près tout le monde est un personnage burlesque, sauf que beaucoup se prennent très au sérieux (ce qui les rend davantage burlesques d'ailleurs). Enfin, à propos de cet impossible dépassement de soi-même dans ses personnages, c'est sûrement vrai du point de vue de l'auteur, mais le fait que les lecteurs se reconnaissent dans un personnage montre bien que sans s'en rendre compte, en ayant l'impression de parler de lui, l'auteur fait de l'universel et que ses personnages le dépassent, dans des nuances que l'auteur ne voit pas, peut-être parce que ça correspond à une partie de lui dont il n'a pas conscience (alors on peut considérer que là non plus il ne se dépasse pas, mais réussir à exprimer ce dont on n'a pas conscience ça peut aussi être vu comme un dépassement). J'espère que je ne suis pas trop partie dans mon délire et que tu verras ce que je veux dire. Finalement je ne dis pas grand chose sur l'idée principale de ta note, parce que je ne peux rien te dire à part que je penserais exactement la même chose dans ta situation. Je ne vais pas te sortir le traditionnel "c'est quand on cherche le moins qu'on trouve" parce que c'est faux à mon avis, et de toute façon ça ne te servirait à rien. Par contre, mais ça je te l'ai déjà dit, ça me paraît impossible que tu "finisses comme dans 40 tjs puceau" même si j'ai jamais vu ce film parce que ça ne te ressemble pas et que (je te le rappelle) tu n'as encore que 18 ans ! C'est à dire même pas la moitié de l'âge tant redouté =D. Ta vie sentimentale n'est pas paralysée, tu es déjà tombé amoureux, tu as déjà été proche de plusieurs filles, certes cette vie avance un peu moins vite que la moyenne de notre génération mais ça reste une moyenne et un retard d'un an me semble tout à fait rattrapable =). Alors ne t'en fais pas trop et réussis ces concours sans te laisser perturber par ces satanées filles. A très bientôt !