Onze heures trente. Je me lève.
J'ouvre la languette du viennois.Midi. Je prends mon petit-déjeuner. Tartines et tisane.
Je prends ma cuillère.Je vais devant l'ordinateur. J'ouvre l'Hydromelade, travaille un peu dessus. Vraiment un peu.
La chantilly du viennois est déformée par la cuillère pénétrante.Je fais un tour du net, me connecte à msn. Je parle avec des gens tout en fouillant le web.
La cuillère plonge au-dessous de la chantilly. Elle s'arrête, frotte le plastique et refait surface en s'accaparant chocolat comme chantilly au-dessus d'elle.Je dessine sur Corel Painter. Je publie mes dessins sur Blogg.org.
Je referme ma bouche sur la cuillère pleine.Quatre heures. Je finis par quitter l'ordinateur.
La chantilly s'est légèrement affaissée tandis que ma cuillère replonge.Je prépare un repas de crudités et déjeune.
Plus ma cuillère plonge, plus la chantilly s'affaisse. Le blanc s'écroule dans le chocolat comme les tours du World Street dans la poussière.Cinq heures et demie, je vais regarder la télévision : quelques Friends, puis quelques That's seventy Show.
Lorsque j'achève mon yaourt, le sommet du viennois s'est tant affaissé qu'il est au bas du pot.Je dîne avec papa et Maryse.
Je râcle le pot. Je râcle les traces blanches, les traces marron.Au dessert, je prends un viennois.
Tout est passé si vite que c'en est absolument hallucinant. Ma journée ne s'est pas écoulée, elle s'est précipitée vers sa fin comme le sommet du viennois amenuisé par la cuillère. Tout est passé si vite que je n'ai pratiquement rien foutu de constructif. J'ai revu un passage de l'Hydromelade, un petit passage, et je n'ai même pas fini. Putain. Putain. Journée stérile.
Ces journées qui passent si vite qu'on s'en retrouve à la fin sans rien en avoir fait m'horripilent profondément.
c'est très étrange, mes journées semblent être construites comme les tiennes...