• Je sais pas pour vous, mais moi, je trouve qu'il ressemble un petit peu à Claude Chabrol... (sans lunettes ni pipe, bien sûr)

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  • Deleted. Effacé. Accident. Haine. Réécrire? Aïe. Bouh...

    Voilà, j'ai la haine. Je venais d'écrire un texte délirant et fort cinématographique, pour me changer les idées parce que je suis en train de revoir mon manuscrit, et bien que je remets internet toutes les cinq minutes, j'avais encore besoin d'une pause.

    Et puis voilà, fausse manipulation, je suis sur google, et lorsque je reviens sur ma page elle est bien sûr vierge. Aurais-je le courage de tout reprendre? On a qu'à essayer.

    Séquence d'ouverture du film : un kangourou dans le désert. Travelling suivant ses sauts, on commence éloignés et la caméra se rapproche. Une fois à grande proximité, le travelling se transforme, dans le même plan, en une contre-plongée du kangourou en gros plan sur son visage, qui regarde le ciel ombrageux où vient de sonner un éclair.

    Changement de séquence. Une musique tendue, façon Morricone, commence. Batman dans le désert, en plan large. Le ciel prend les deux-tiers du plan, la terre donc un tiers. Batman a les deux mains sur ses hanches, et sa cape, extrêmement longue, est balancée par le vent. Le plan dure cinq secondes. Puis, plan resserré en un plan américain, Batman se tape la même pause. Deux secondes. Ensuite, la caméra change de position puisque on fait un gros plan sur son visage, mais de trois-quarts. Deux secondes également. Puis, plan en contre-plongée de sa cape virevoltant, avec le soleil derrière, qui n'est pas encore repris derrière les nuages; de sorte que la cape voile parfois le soleil. Plan de cinq secondes, à la fin de quoi le soleil est de nouveau camouflé par les nuages.

    Changement de séquence. Toujours la même musique, mais on change totalement d'endroit. On est dans un appartement, Spiderman et Catwoman jouent aux échecs autour d'une table; ils sont tout nus mais ont quand même leur masques, de sorte que les spectateurs du film les reconnaissent, mais comprennent qu'ils viennent de faire l'amour. Le plan est large, en légère contre-plongée, et montre les deux persos en entier et de profil, l'un face à l'autre, assis autour de la table d'échec, avec en arrière-plan une fenêtre ouverte les mettant en contre-jour, et présentant un ciel ombrageux. Le plan dure cinq secondes, durant lesquelles Catwoman, après avoir réfléchi,  avance un pion. Plan suivant : la caméra est dehors, découpant le plan en deux : le mur de l'immeuble, et Spiderman, en plongée, que l'on voit à travers la fenêtre ouverte, regardant le ciel lorsqu'un éclair sonne. Durée : deux secondes. Plan suivant : contre-champ sur le ciel ombrageux.

    Changement de séquence. On est dans une caverne, la caméra est fixe et au ras du sol, et montre une araignée rentrant dans le champ. Lorsqu'elle s'arrête, on règle la profondeur de champ de sorte à mettre en valeur une chauve-souris en arrière-plan, accrochée au plafond de la grotte. Durée : quatre secondes. Changement de plan : toujours au ras du sol, mais plan large sur l'entrée de la grotte, caméra à l'intérieur, montrant un chat au milieu de l'immense embouchure. Le chat se lèche la patte. Durée plan : trois secondes. À la fin, tout en laissant cependant le plan précédent apparent, on lance le titre en énormes caractères, tandis que la musique se fait plus explosive : BATMAN VERSUS SPIDERMAN, puis une seconde plus tard, on lance en plus petits caractères la deuxième partie du titre : combat pour une femme !


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  • Contrairement aux manières usuelles, je ne m'asseyais point sur ma chaise. Non, parce qu'elle était vivante, vous comprenez. Elle m'avait bien expliqué la chose telle qu'elle était : j'avais un joli cul, c'était certain; mais cela ne devait pas signifier qu'il était son genre, et encore moins qu'elle appréciait qu'il s'étale ainsi sur sa tronche, comme l'aurait fait un raz-de-marée sur un pauvre îlot. Est-ce que moi, j'aurais aimé que quelqu'un étale son cul sur ma figure? Eh bien, ce n'est pas confortable, et bien que certains fessiers soient forts soyeux, on y étouffe, on s'y étrangle, on y meurt. C'était là son discours, et depuis qu'elle m'a déclaré ça fort solennellement, j'ai dorénavant la politesse de la respecter, et de ne plus siéger sur son trône.

    Bref. Si je ne m'asseyais pas sur elle, sachez que je lui parlais. Parce, depuis que je la connais; — enfin... depuis que je sais qu'elle est vivante; — j'ai eu le temps d'apprendre qu'elle était une chaise fort aimable. Bon, vous me direz, je n'ai strictement aucune idée de comment sont les autres chaises... Enfin, il me semble... Il me semble qu'elles sont... Des êtres inanimés. Alors, cette chaise-là... MA chaise... Je ne crois pas pouvoir la comparer aux autres. De par la flamme de vie qui la parcourt, elle n'est presque plus une chaise. En tout cas, c'est une chaise hors du commun, atypique, marginale, euh; un spécimen unique en son genre, disons. Donc voilà, cela pour dire qu'elle est incomparable à ses pairs. Au fond, ma chaise est tout, sauf une chaise.

    Considérez un peu la chose : étant vivante, cela porte à conséquence, et tout, absolument tout, change ! Un objet est un être inanimé. Ma chaise est vivante. Elle n'est donc pas inanimée. Peut-on encore la considérer comme un objet ? Eh bien, vivante ou non, elle en reste une chaise. Ma chaise est donc un paradoxe. Et puis, ma chaise parle. Elle me dit "je", me donne du "tu". Elle communique. Elle a donc une conscience, d'elle-même, du monde extérieur, d'autrui. C'est formidable!

    Mais au fond, ma chaise, si elle est une chaise, n'en garde que l'aspect. Car la chaise est un objet et un objet se caractérise par sa fonction. Or, ma chaise, elle, se caractérise par TOUT, SAUF par sa fonction ! La fonction d'une chaise étant que l'on s'y assoit. Et ma chaise, — c'est insensé ! —, ne veut pas de postérieur sur son chef. Ma chaise, ainsi, n'a pas de fonction. Elle est comme nous tous, êtres humains : elle ne sert à rien. Elle sert à elle-même. Ma chaise pense "je", a foi en son existence, et sait qu'un jour elle mourra, tout comme un jour elle prit conscience de son existence, c'est-à-dire naquit.

       - Quel effet ça te fais, de savoir que tu vas mourir ? lui demandai-je une fois.

       - Quelle question ! Eh bien... Je ne sais pas, moi. Ça me fait... bizarre, je suppose, m'expliqua la chaise. Je sais que je suis doté d'une finitude, et que je ne serai pas toujours vivant comme aujourd'hui. Je serai un jour un cadavre, c'est-à-dire dans mon cas une vulgaire chaise cassée, un objet inanimé sans vie."

    Voyant que cela me plongeait dans des abîmes de réflexions, elle me renvoya l'ascenseur :

       - Et toi?

       - Moi ? Oh... Je ne sais pas. Ça me fait peur aussi. C'est assez étrange : je prends la conscience de ma finitude comme une arme à double tranchant : la considération de ma finitude m'aide à valoriser le présent, la vie, et je savoure mon existence avec un plaisir absolument incroyable, me délectant de tous mes sens et de ma conscience. Mais, d'un autre côté... Je ne sais pas. C'est très bizarre. S'il n'y a pas d'après, il n'y a pas d'après, point barre, alors je ne peux pas vraiment dire que je n'ai pas envie, un jour, de ne plus vivre, parce que ce jour-là il n'y aura plus de jour ni d'envies. Pourtant, je ne sais pas... Je ne sais pas. Je crois que j'ai peur de la mort quand je m'imagine en face, ou quand je me mets dans la perspective d'un après sans après, ce qui est totalement absurde."

    Ma chaise hocha son dossier pour montrer qu'elle m'écoutait. Un ange passa, que j'abattis en remarquant :

      - Tu sais, chaise, mes parents croient à la réincarnation...

      -Ah oui ?

      -Oui... Et je pense qu'ils n'ont pas forcément tort. Quand je pense aux expériences aux frontières de la mort, je ne peux me dire que tout cela est faux, c'est juste impossible, il y a trop de preuves en leurs faveurs... Et, surtout, de surcroît, je n'ai pas envie que cela soit faux ! Mais... Mais je pense à la naissance, à la vie prénatale, à la conception d'un enfant: je pense au spermatozoïde et à l'ovule, je pense à la cellule, qui se divise, je pense à l'embryon, je pense au fœtus, et... Et, lorsque je pense à l'âme, quand j'essaie de la concevoir parmi tout ça, ça me paraît tout simplement absolument absurde; et cela fait que je ne parviens pas à concevoir une vie après la vie.

       - Ce qui est extrêmement logique.

       - Oui. Et, en même temps... Peut-être qu'il s'agit de points de vue. Peut-être que ma conception de l'âme est faussée, peut-être qu'elle est absurde simplement parce qu'il n'y a en effet pas d'insertion de l'âme dans le corps, ou je ne sais pas quoi. Mais... Dans ce cas-là, comment est l'âme ? Et comment se couple-t-elle avec le corps ? Non, vraiment, tout ça me surpasse.

       - C'est bien normal.

       - Et toi, chaise ? Crois-tu en l'âme ?

       - Eh bien, sur cette question, ma position est agnostique. Pour faire simple, je ne me bile pas là-dessus.

    Songeur, je gardai le silence. Puis je dis :

       - Au fond... Mourir, c'est prendre un transatlantique vers un autre monde qui a au moins une chance sur deux de couler à pic..."



    (NB : c'est super chiant, j'arrive pas à faire apparaître mes tirets à la publication de la note... Alors que j'en utilise plein, forcément. J'ai du les remplacer par des petits tirets. Jme demande pourquoi les ptits marchent et pas les grands. )


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