• Vivement Juin.

    Plus l'année passe et plus je crois que j'en ai marre.

    Plus j'ai de travail, moins j'arrive à le faire.

    Plus j'ai du travail que je n'arrive pas à faire, plus je glande.

    Tant que je ne sors pas, je ne fais rien qui soit intéressant.

    Je perds du temps. Beaucoup de temps.

    Je n'apprends rien, je traîne. Traînasse.

    En Juin ils doivent me dire si je vais en communication.

    S'il y a refus je ne sais pas ce que je fais.

    Il faut que je travaille mais pour moi ce n'est jamais facile.

    Je ne développe pas. J'ai faim.


    2 commentaires
  • Censure, imaginaire et frayeur. Audace : niet.

    Ne pas écrire je t'aime, écrire "je t'aime beaucoup" : paradoxalement, ça atténue. Censure.

    D'ailleurs, ne pas écrire "je t'aime" du tout : censure. 

    Oui, voilà : penser "je t'aime", et écrire : "je t'embrasse très fort"

    Pas faute de le penser. Mais frayeur.

    Ne pas te prendre dans mes bras. Ne pas t'embrasser les lèvres. Ne pas caresser ton épaule, ton visage, tes cheveux : pas faute d'en avoir envie, mais frayeur.

    Mais, rester auprès de toi. Te sentir proche…

    Imaginaire : imaginaire sans censure ni frayeur.

    Dans l'imaginaire je te serre contre moi et je t'embrasse et je caresse tes cheveux et je pose mes mains autour de ta taille en t'embrassant. Dans mon imaginaire je dis : "écoute, je sens que c'est le moment d'accomplir un geste fort", et dans un élan impétueux, je te prends tout contre moi.

    Dans le réel, je me contente d'être mou et lointain.

    Mon corps se tient à distance et mon imaginaire s'éprend de toi tout entier.

    Nous sommes comme cette case d'Edmond Baudoin, dans Le Voyage, où deux corps marchent ensemble tandis que leurs esprits se frôlent et s'envolent.

    Ça a toujours été comme ça. J'ai toujours été plus courageux et plus fort dans mon imaginaire.

    Dans mon imaginaire je maîtrise trop. J'y suis super courageux et je n'hésite jamais à agir comme il faut agir. Et j'y ose. J'ose dire ce que je ressens. J'ose prendre des risques.

    Dans le réel, ça ne marche pas pareil. Dommage.

    Ma vie actuelle n'est qu'une succession de réalités pudiques et de songes héroïques, chauds et doux.

    N'empêche. Je suis sur la bonne pente. (et je t' a… !)


    6 commentaires
  • C'est étrange, de se retourner en arrière.

    D'être à villeneuve-le-roi, et de passer devant son ancien collège.

    De se retrouver à trier ses cours de lycée, du collège… De se replonger dans cette époque, et de se dire : "à ce moment-là, j'étais déjà comme ça, mais pas comme ça".

    Je ne dessinais pas encore bien du tout, mais j'avais déjà de très bonnes notes en français.

    Au lycée, je n'ai jamais été aussi à l'aise qu'en filière littéraire. J'étais dans mon univers, absolument fait pour moi.

    Pourtant, je ne me suis pas trompé de direction. Ma vocation, c'est bel et bien l'écriture, mais pas seule.

    J'admire tout particulièrement un Edmond Baudoin, qui manipule aussi bien la musique du dessin que celle des mots.

    Je pense que je ne serais jamais vraiment doué en musique du dessin, mais je crois quand même que je dois pouvoir, au moins, écrire par le dessin.

    Un cas qui porte particulièrement mon admiration, est Craig Thompson. Non seulement il a un dessin très virtuose, mais il exprime véritablement par le dessin ce qu'il aurait pu exprimer par des mots.

    Je ne parle donc pas d'un dessin plus ou moins cinématographique, purement descriptif. Je parle d'un dessin poétique et expressionniste.

    J'aime aussi Joann Sfar lorsqu'il est graphomane malgré le dessin, lorsqu'il écrit "Fernand fait ceci et il fait cela, et il pense ceci". J'aime Sfar narrateur.

    Moi c'est ça que je veux. Je veux écrire même s'il y a du dessin, et je veux dessiner ce que je n'écrirai pas.

    Je veux écrire.

    Par le dessin…

    Je ne suis pas paré pour m'entraîner. Enfin, non, disons plutôt : je dois m'entraîner pour me parer.

    Je ne me sens pas doué. Je me sens plutôt doué dans l'écriture (ne serait-ce que parce que plein de gens me font régulièrement plein de compliments depuis que ce blog existe), mais pour le dessin, c'est différent.

    Ce n'est pas que je me sens pas doué, mais je sens que je suis profondément limité et que j'ai besoin de beaucoup d'entraînement et d'exercice.

    J'aime énormément le dessin d'observation, mais je n'en fais pas tant que ça. Et je ne sais pas tellement dessiner les choses lorsqu'il s'agit de les inventer.

    C'est d'ailleurs quelque-chose de plutôt intéressant :

    le dessin d'observation, et le dessin d'imagination, sont deux choses véritablement différentes, et relèvent de deux constructions différentes…

    Les gens ne se débrouillent pas toujours avec autant d'aisance dans ces deux disciplines. Et puis, parfois, si. Et vous êtes très jaloux.

    Bref. Si je rentre en communication l'année prochaine, ça me laisse quatre ans pour m'entraîner. Quatre ans pour trouver la façon qui puisse me laisser envisager d'écrire avec le dessin…

    Si je ne suis pas pris, pour une raison de quotas, de tri, je ne sais pas, alors je n'aurai plus qu'à remettre en question la perspective que j'avais donnée à ma vie depuis mon enfance…

    En Juin. En Juin, je suis pris en com, ou pas.

    Et l'année prochaine, à la fin du premier semestre (je suppose !…), je saurais si je suis pris en illustration ou pas.

    Si je suis pris en illustration, tout me sera possible. Tous mes rêves auront le droit de se réaliser. Je n'aurais plus qu'à me donner la peine.

    Dans moins d'un an, je saurais si je peux faire de ma vie ce que j'avais prévu, ou si en fait ça risque d'être un peu plus compliqué (attention litote).

     

    Je parlais du fait de me retourner en arrière. C'est fou, comme des choses si proches peuvent paraître aussi éloignées. C'est parce que, éloignées dans le temps ou pas, ce sont des choses révolues, terminées et auxquelles on n'accèdera jamais à nouveau. Cela relève du passé.

    Ça va continuer comme ça jusqu'à la fin de ma vie. Je vais me retrouver à refermer des portes dont seule la mémoire pourra m'être une clé. A force de marcher, on laisse tellement de choses derrière soi… Ça fout les chocottes d'avance. Parce que je n'ai que dix-neuf ans et il y a déjà tout un tas de trucs, derrière moi.

    Putain. Le jour ou j'aurai cinquante, soixante, soixante-dix ans, quatre-vingts… J'aurai peut-être accompli tout un tas de choses, mais il y aura surtout tellement de choses définitivement dépassées et révolues…

    J'ai déjà abordé le sujet, mais je réalise la permanence de ce truc-là. Enfin, c'est un peu con à dire… Mais quand même. T'es gosse, et t'as des vieux, autour de toi. Et puis tu es ado, et tu vois des gosses autour de toi. T'as la vingtaine, et il y a toujours des poussettes autour de toi dans le RER.

    Un jour toi-même t'auras des bébés. Peut-être.

    Ce que je veux dire, c'est que… Il n'y a pas des vieux, des jeunes… Il y a juste des gens qui traversent tous ces âges.

    Si on prend une date précise, il se trouve que telle personne avait alors tel âge, et tel autre tel âge. Mais si l'on enlève la date, et si l'on ne compte pas les morts prématurées, nous ne sommes que des individus qui traversons le temps de la naissance jusqu'à la vieillesse…

    Je sais que tout le monde le sait, que j'enfonce une porte ouverte… Mais, moi, c'est une idée que j'ai du mal à réaliser. Au fond, je suis aussi vieux que mon arrière-grand-père, car j'aurai moi-même un jour des arrières petits-enfants qui verront mes photos en calculant le temps écoulé…

    Le temps présent n'existe pas, il n'y a pas réellement de passé et de futur, simplement un long fleuve plus ou moins tranquille, qui s'écoule vers la mer… Le temps s'étend de la source jusqu'à la mer. Je récupère cette idée-là du Siddharta d'Hermann Hesse, que je devrais relire un de ces quatre.

    Je veux dire… Je regarde Butch Cassidy et le kid, avec Paul Newman et Robert Redford. Jeunes. Dans les bonus, il y a des interviews d'eux, vieux.

    Et le décalage est… un peu fou.

    Mes grands-mères ont eu quatre-vingt-ans. Mais j'ai vu des photos d'elles, lorsqu'elles étaient plus jeunes.

    Ma mère a une cinquantaine d'années, mais en ce moment elle passe du temps sur le site Copains d'avant, elle a retrouvé sa meilleure amie d'enfance et elles s'écrivent des messages et se racontent leur parcours…

    J'ai vu des photos d'elle, de ma mère, lorsqu'elle était petite. 

    J'ai vu une photo de mon grand-père qui est mort lorsqu'il avait dans les huit ans.

    On immortalise un instant, qui nous fige dans une date.

    Mais la date est une illusion. Je ne suis pas jeune, puisque je ne vais pas le rester pour toujours. Et je ne serai jamais vieux, puisque j'ai un jour été jeune. Je suis comme mon grand-père qui a eu huit ans.

    Je suis, simplement, un long fleuve… Et nous le sommes tous.

     

    Je ne sais pas si ce discours est cohérent, pertinent… Je n'en suis pas sûr. Je suppose qu'en tout cas, cette question est une affaire de point de vue.

    Les gens se transforment tellement en vieillissant… Et notre vie, se transforme. S'il y a des portes qui se ferment, des éléments qui intègrent les vestiges de la mémoire, c'est qu'il y a eu changement, transformation.

    On passe donc sa vie à se transformer, continuellement, jusqu'à sa mort. 

    Bien sûr, on ne se transforme pas entièrement… Je sens l'âme d'enfant qui réside chez ma mère, chez mon père, chez mes grands-parents… Je sens qu'il n'y a qu'une partie d'eux-mêmes, qui change.

    Si quelqu'un d'immature ne travaille pas sur lui-même, il sera toujours dans le même état à quatre-vingt ans.

    C'est touchant. Un enfant de quatre-vingt ans. Un enfant de cinquante ans.

    Ou un enfant de vingt ans…

    Le temps passe plus vite que prévu. Le corps fatigue alors que l'on se sent encore si jeune à l'intérieur. Je le sais.

    Je parle de long fleuve tranquille, de date, de permanence. Mais la date, évidemment que ça compte.

    Ça aussi c'est quelque-chose dont j'ai déjà parlé.

    Peut-être que nous sommes tous des individus qui allons de la naissance jusqu'à la vieillesse et la mort, mais la date compte malgré tout.

    Avoir eu vingt ans dans les années soixante-dix, ce n'est pas la même chose que les avoir en 2010.

    Récemment, j'ai vu la femme de l'aviateur, d'Eric Rohmer. On est dans les années quatre-vingt, dans un cinéma très naturaliste, avec des personnages parisiens qui ont la vingtaine. Je le regarde avec ma mère, et je me dis : elle avait leur âge. Au moment où ce film a été tourné, elle avait le même âge que ces acteurs.

    J'ai déjà parlé de tout ça, mais c'est vrai que c'est un changement énorme. Mes grand-parents ont passé leur enfance voire leur adolescence avec la France occupée par les nazis.

    Moi, je la passe avec des ordinateurs.

    Je préfère l'ordinateur à la guerre, mais, voilà.

    J'ai dit que chacun se transformait au fur et à mesure de sa vie, du moins que cette vie, se transformait.

    C'est le cas pour le cadre. Le temps passe, notre vie change, et le monde change.

     

     

     

    Au fait… Merci beaucoup pour les compliments qui m'ont été faits ces derniers temps, cela me fait très plaisir, et… je ne sais pas quoi vous dire d'autre.

     

    (vous savez, j'ai déjà abordé tous ces thèmes, sur mon blog. J'ai déjà partagé ce genre de réflexions, il y a plus ou moins longtemps. C'est peut-être pour ça que je fais de moins en moins de notes : peur de la redondance, du cerveau qui tourne en rond…)


    8 commentaires
  •  

    Il est 23:33 et, pour une fois, je me demande si je n'ai pas envie d'écrire.

    C'est ça, qui me manque à Strasbourg : ces veillées nocturnes, la tête pleine, où le sommeil se fait attendre… où le marchand de sable ne passe pas trop tôt.

    J'aime bien qu'il soit tard le soir et que j'aie envie d'écrire.

    C'est les moments où j'aime le plus écrire : tard.

    Je m'appelle Florian, Axel, Galaad.

    Florian. Florian comme : "en floraison", en latin. Axel, je ne sais pas trop ce que ça veut dire. Je ne me suis jamais renseigné. Aujourd'hui je connais de plus en plus d'Axel. Il y a Axelle ma coloc. Il y a Axel Gouala qui est dans ma classe. Et c'est déjà pas mal. Maintenant quand je relis l'Hydromelade et que je relis "Axel" par ci et "Axel" par là, qui est un personnage décédé, ça me fait drôle.

    Pourquoi ai-je donné mon deuxième prénom à un personnage qui est mort dès le début de l'histoire ? Je ne sais pas. Je crois surtout que j'ai beaucoup de détachement par rapport au prénom d'Axel. Il a peu d'importance pour moi. En fait je ne me suis jamais approprié ce prénom… je ne me le suis pas assimilé.

    Mon troisième prénom, c'est Galaad. Ce n'est pas la même donne. Je ne connais pas par coeur l'histoire de Galaad, je la connais même assez peu, en fait, mais je sais au moins que c'est le chevalier de la table ronde qui trouve le graal, dans une des versions les plus importantes de ce récit.

    Celui qui trouve le Graal… Ce n'est pas rien, non ? Trouver le graal.

    Pour moi, ça a beaucoup de sens. J'aime l'idée d'avoir un prénom aussi lourd de sens. J'aime l'idée de porter le prénom du chevalier de la table ronde qui a su trouver le Graal par son âme pure et tout ça.

    Hier soir j'ai fini de relire le tout premier tome d'Harry Potter, et ce matin j'ai relu des passages clés du cinquième et du septième tome.

    Harry. L'élu. Celui qui doit battre Voldemort. Celui qui doit mourir. Celui qui porte une mission. Une grande mission.

    J'aime notamment Harry Potter car il me semble que c'est une grande saga sur la mort. Je veux dire : la thématique de la mort est essentielle et fait véritablement sens, tout au fil de la série et spécialement dans les derniers tomes.

    J'aime Dumbledore. J'aime sa malice. J'aime sa fragilité. J'aime lorsque il se sent faible et coupable. Lorsque tout est de sa faute. Et j'aime aussi lorsqu'il dit : 

    "And now, Harry, let us step out into the night and pursue that flighty temptress, adventure."

    (désolé, l'édition française du sixième tome n'est pas sous mon toit)

    J'aime que les personnages de la saga meurent. J'aime que Harry doive mourir. Et j'aime qu'il survive. J'aime que Dumbledore pourchasse le rêve de l'immortalité toute son existence. J'aime que Voldemort ait peur de la mort. J'aime que Harry ne partage pas les faiblesses de Voldemort et Dumbledore. J'aime qu'il supporte la peur. J'aime que Dumbledore arrive à dire sur le tard de sa vie, qu'après tout, la mort est une belle aventure. Qu'il dise ça, après avoir passé toute une partie de sa vie à rechercher les reliques de la mort.

    Il y a véritablement une profondeur dans cette saga.

    Avant de mourir, j'aimerai relire Harry Potter et avoir un peu moins peur.

     

    Quel est mon Graal ?

    Tant de chevaliers ont cherché le graal. Seul Galaad l'a fait. Et Perceval, dans une autre version. Le graal, comme quête ultime. Comme relique du sang du Christ.

    Le Graal, comme symbole de la quête et du sens à donner à sa vie.

    Que cherches-tu ? Quel est ton graal ?

    J'aime ma famille. J'aime ma soeur qui veut devenir maître du monde. J'aime mon autre soeur qui veut s'épanouir dans la collaboration avec des artistes qu'elle admire. J'aime ma mère qui veut devenir art-thérapeute et trouver le prince charmant. Et qui est touchée par Francis qui est un brave parmi les braves, par Francis, qui chaque jour grimpe l'Everest, lorsqu'il passe une heure, seul, à s'habiller, lorsqu'il passe une heure, seul aux toilettes, lorsque, durant des heures, il s'efforce de prendre son petit-déjeuner. Ses seules capacité phyiques sont l'une de ses mains, qu'il manipule comme une pince. Et malgré la banalité du quotidien faite mont Everest, il garde toujours un regard malicieux.

    J'aime mon père, j'aime mon père qui cherche. Mon père qui cherche le fil. J'aime mon père qui cherche à suivre le fil de Saint-Germain d'Auxerre. Qui suit le fil du lin. Qui étudie la symbolique de l'ours. Etc.

    J'aime mon père qui suit des hommes et des femmes chargés de douleur en analyse. J'aime lorsqu'il relie psychanalyse et contes en promenant des gens dans la forêt.

    Et je suis touché par leurs souffrances respectives. Je suis touché lorsque mon père parle de ces bébés qui ne sont pas touchés après leur naissance et qui retiennent : "je ne suis pas aimé. Je ne mérite pas d'être aimé".

    Et je suis touché par ma mère qui, enfant, croit dur comme fer qu'elle a une totite et pas une autite, et qui se BAGARRE à cause de ça : car sa mère, ma grand-mère, vient de Tel-Aviv, et elle dit "totite".

    Je suis touché qu'elle ait haï sa soeur au point d'échaffauder des plans pour l'assassiner.

    Et je suis touché par ma grand-mère Ayala. Ma grand-mère Ayala qui dit qu'on est seul à pouvoir se changer, mais qui ne change pas. Ma grand-mère qui reste fermement dans l'idée, au fond d'elle, "qu'on ne peut faire confiance à personne", et qui l'a inculqué à sa fille. Ses filles. Ma grand-mère qui est bavarde et qui s'achète tout aux puces, et qui veut être payée si elle accepte d'être photographiée par Eva Morcrette que connait ma soeur.

    Et je suis touché par ma grand-mère Gisèle qui a offert, avec Papi Pierre, une éducation si rigide, difficile et douloureuse à mon père, ses frères et ses soeurs. Je suis touché parce qu'aujourd'hui elle est simplement une excellente grand-mère. Une grand-mère admirable. Pleine de bonté, mais aussi de sagesse. Elle ne se retourne pas vers le passé. Et d'ailleurs, elle n'a pas dépassé le quatrième tome d'Harry Potter : elle n'aime pas les choses trop douloureuses. La nuit elle rêve qu'elle se remarie avec Papi Pierre qui est mort. Ou elle rêve d'eau. Elle baigne ses pieds dans l'eau, infinie dans l'horizon.

     

    Je suis touché par ma famille.

    Je me demande si un jour j'aurai moi-même un foyer. Je me demande qu'est-ce que je pourrais bien transmettre à mes enfants. Je me demande quel père imparfait je vais bien pouvoir être à mon tour.

    Que vais-je leur transmettre ? Quelle Histoire vais-je leur transmettre ?

    Que retiendront-ils de leur propre famille, de leurs propres origines, de leur ancêtres ?

    Se sentiront-ils eux-même comme un tronc aux racines multiples et profondes ? Mes racines sont multiples et profondes. Et elles me rendent riches.

    Mes enfants seront-ils aussi riches ?

    Quel est mon graal ? Quelle est ma mission ? Quel est mon but, quel est le sens de ma vie ? Pourquoi m'incombe-t-il de m'appeler Galaad ?

    Que vais-je devenir ?

    Mon graal sera-t-il de tenter de répandre comme je peux le bien à mon échelle ? Sera-t-il de cultiver mon bonheur, en entretenant mon foyer et mon métier ?

    Mon graal sera-t-il de raconter des histoires à un public ? Ou cela n'aura-t-il finalement aucune importance ?

    Mon graal sera-t-il finalement en dehors d'un cocon ? Peut-il se trouver dans les voyages que je n'ai jamais accomplis ?

    Je crois que je vais être heureux. Je m'attends à être heureux. Ces derniers temps, je sens ma vie qui commence. Je sens que les choses se passent bien.

    Je ne sais pas quel est mon graal. Je ne sais pas quel sens a ma vie et je ne sais pas si je l'aurai trouvé avant de mourir. Peut-être que je vais mourir sans avoir compris si j'avais un graal ou pas, sans avoir compris si je l'avais trouvé ou pas.

    Mais une fois j'ai écrit sur ce blog : "Bien sûr, que la vie est absurde ! Mais qui se dit que la vie est absurde, lorsqu'il est heureux ? Il faut être heureux, voilà tout."

    Je ne sais pas si la vie est absurde. Mais je sais qu'il s'agit effectivement de bonheur. Je suis d'accord qu'il faille être heureux. Ça compte beaucoup je crois.

    Après tout, gagner la postérité n'a pas beaucoup d'importance.

    Je crois bien que je ne serais jamais Hary Potter. Ni jamais Bob Dylan, Ou Léonard Cohen. Ou Rainer Maria Rilke. 

    Mais ce n'est pas grave, ça n'a pas d'importance. Il y en a assez de vouloir devenir "grand". Ce n'est pas grave si tu n'es pas remarqué dans la foule. Tu te fiches de la foule. Tu n'as pas à te comparer à la foule. Ce n'est pas grave si tu es aussi petit qu'eux. Du moment que tu pressens que tu as un peu de sens. Du moment que tu sais et que tu sens, en toi, un petit peu de bonheur.

     


    8 commentaires
  • C'est BON d'être en vacances !…

    C'est vraiment bon.

    Je lis Astérix, je traîne sur l'ordi, je déjeune des fruits devant la télé, puis un peu de taboulet et de la salade piémontaise, ainsi qu'une bonne tartine d'avocat… Ainsi que du pain avec du fromage et du saucisson.

    C'est bien, c'est très bien. Tout à l'heure je finirai la boîte de macarons.

    Pour moi, c'est presque un choc, de me retrouver comme ça seul avec mon père à Plerguer, après un mois de Janvier aussi chargé…

    ENFIN, je n'ai rien à faire !…

    Je m'occupe tranquillement. Je traînaille. Mais on ne peut pas dire que je procrastine, puisque je n'ai rien à faire !…

    Je peux lire des livres, je peux lire les bandes dessinées qui sont dans la maison…

    Pour jouer à la playstation, je crois que je vais attendre Mathurin.

    Je suis si TRANQUILLE…

    Sérieusement, c'est un choc :

    plus de ville, plus de colocataires, plus d'amis, d'ailleurs; plus de cinémas à portée de la main, plus de médiathèque, plus d'école

    Et oui : je suis dans une petite bourgade d'Ille-et-Villaine où il n'y a rien à faire, l'extérieur de la grande maison de mon père est superbe, mais il est hors de question que je sorte dehors en cette saison.

    J'ai donc à disposition : mon père. Une maison immense. Des ordinateurs avec internet. Des livres. Quelques bandes dessinées. Quelques cassettes vidéos.

    J'avais perdu l'habitude. Comme à présent il y a Mathurin avec qui je passe un peu de temps, lorsque je suis à Plerguer, ça me fait drôle de me retrouver dans cette situation.

    Je crois que, si je n'avais pas eu Plerguer, je n'aurais jamais écrit L'Hydromelade. C'est le contexte parfait pour se mettre à écrire un roman.

    Je me suis retrouvé à être créatif car j'avais pas grand-chose d'autre à faire !…

    Et, aujourd'hui encore, je me dis que je suis dans le contexte idéal pour me remettre à faire des trucs cools. C'est le moment idéal si je veux commencer un blog dessiné. C'est le moment idéal si je veux vraiment commencer à écrire l'histoire de God's Dog.

    J'ai beaucoup de mal à faire tous ces trucs à Strasbourg (écrire de longs récits, écrire tout court, dessiner pour moi…), parce que là-bas j'ai une vie. J'ai des trucs à faire, des plannings, des soirées et sorties qui s'improvisent, du travail, aussi.

    Ici, j'ai le choix entre traîner confortablement ou essayer d'entreprendre des trucs cools.

    Je crois que ça ne va pas être aujourd'hui que je vais m'y mettre.

    Je dis quelque-chose de terrible, non ?… Je dis que j'ai écrit un roman parce qu'au fond je n'avais "que ça à faire".

    Le problème c'est qu'aujourd'hui, j'en quand même une, de vie. Et, genre, quand j'ai une vie, je n'ai plus envie de me raconter des histoires ?… C'est terrible.

    En même temps, pas tant que ça.

    Il y a l'histoire qu'on se raconte, et il y a l'histoire vécue. J'aime bien vivre des histoires au lieu d'en raconter.

    J'aime bien vivre tout court.

    Ma vie à Strasbourg est réellement en train de s'épanouir. Malgré le travail fourni dans la perspective des bilans tout le long du mois, ce mois de Janvier aura vraiment été très bien.

    Je me fais à la vie strasbourgeoise. Je fais des trucs cool. Je remplis mon temps sans aucun problème. J'ai des ami(e)s. C'est bien. Ma vie s'éclot.

    Mais je n'aime pas l'idée que cela puisse me priver de l'envie de raconter des histoires. Si je n'ai plus d'histoires à raconter parce qu'à présent j'ai une vie, alors que vais-je faire de cette dernière ?…

    Quel métier vais-je faire si en fin de compte il ne m'est pas indispensable de nourrir des personnages et de les laisser prendre forme ?…

    Je n'admets pas vraiment cette idée, mais force est de constater que je ne m'adonne à eux qu'en de très rares occasions. Ces vacances sont peut-être l'occasion de s'y remettre, mais ce n'est même pas sûr. Il faut trouver la force, pour faire vraiment ces trucs. L'élan. L'envie, tout simplement. Aujourd'hui, tout ça n'est pas vraiment présent en moi.

    Je crois avoir déjà abordé ces thèmes. C'est peut-être pour ça que je mets si peu mon blog à jour : parce que j'ai peur de râbacher.

    J'aimerai bien vivre tout en me racontant des histoires. Ça me ferait plaisir quand même.


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique