• Pudeur quand tu nous tiens

    Censure, imaginaire et frayeur. Audace : niet.

    Ne pas écrire je t'aime, écrire "je t'aime beaucoup" : paradoxalement, ça atténue. Censure.

    D'ailleurs, ne pas écrire "je t'aime" du tout : censure. 

    Oui, voilà : penser "je t'aime", et écrire : "je t'embrasse très fort"

    Pas faute de le penser. Mais frayeur.

    Ne pas te prendre dans mes bras. Ne pas t'embrasser les lèvres. Ne pas caresser ton épaule, ton visage, tes cheveux : pas faute d'en avoir envie, mais frayeur.

    Mais, rester auprès de toi. Te sentir proche…

    Imaginaire : imaginaire sans censure ni frayeur.

    Dans l'imaginaire je te serre contre moi et je t'embrasse et je caresse tes cheveux et je pose mes mains autour de ta taille en t'embrassant. Dans mon imaginaire je dis : "écoute, je sens que c'est le moment d'accomplir un geste fort", et dans un élan impétueux, je te prends tout contre moi.

    Dans le réel, je me contente d'être mou et lointain.

    Mon corps se tient à distance et mon imaginaire s'éprend de toi tout entier.

    Nous sommes comme cette case d'Edmond Baudoin, dans Le Voyage, où deux corps marchent ensemble tandis que leurs esprits se frôlent et s'envolent.

    Ça a toujours été comme ça. J'ai toujours été plus courageux et plus fort dans mon imaginaire.

    Dans mon imaginaire je maîtrise trop. J'y suis super courageux et je n'hésite jamais à agir comme il faut agir. Et j'y ose. J'ose dire ce que je ressens. J'ose prendre des risques.

    Dans le réel, ça ne marche pas pareil. Dommage.

    Ma vie actuelle n'est qu'une succession de réalités pudiques et de songes héroïques, chauds et doux.

    N'empêche. Je suis sur la bonne pente. (et je t' a… !)


  • Commentaires

    1
    Solveig
    Vendredi 30 Avril 2010 à 07:53
    Mon petit poney
    Il est normal d'être plus brave en théorie qu'en pratique... Dans ce qu'on s'imagine, on essaie de se mettre dans une situation en se disant ce que, logiquement, on devrait pouvoir faire, en vertu du bon sens ou du moins de ce qui est humainement réalisable. Et puis on s'y retrouve et il s'avère qu'une dizaine de facteurs semblent s'être ligués contre votre bravoure imaginaire (car ce qu'on ne peut jamais imaginer tout seul, c'est le contexte), et le courage retombe comme un soufflet. Mais ce n'est pas grave. Enfin, je dis ça... Tout le monde le sait, que ce n'est pas grave ! Mais tout le monde n'a pas le même aplomb ni le même besoin d'être courageux pour agir quand même (et d'ailleurs chacun est loin d'être paralysé pour les mêmes raisons, ni par les mêmes choses. Moi en théorie je peux me convaincre que ça ne me tuera pas de donner à manger à un poney dans mes mains mais dans la pratique j'ai jamais été capable de le faire - c'est con mais ça prouve bien à quel point tout ça est irrationnel, car dans le principe donner à manger à un poney ne m'inspire aucune horreur particulière !). Enfin bref.
    2
    Vendredi 30 Avril 2010 à 11:43
    poney poney
    Ça a un côté un peu "random" de parler de poneys… Mais pourquoi pas ? Donner à manger à un cheval ou à un poney est cela dit assez dangereux : si tes mains ne sont pas parfaitement plates, il peut te bouffer les doigts ! Il faut donc lui servir le foin avec les mains vraiment plates… Mais peut-être que je n'avais pas besoin de rentrer dans les détails. Peut-être même que tu ne me parlais pas de poneys, peut-être s'agit-il d'un message codé ? Comme lorsque je dis que "mon pull à carreaux est en feu" tandis que je joue au tarot avec ma soeur… Est-ce que tu sais jouer au tarot d'ailleurs ?
    3
    Solveig
    Vendredi 30 Avril 2010 à 13:03
    Cachoux Lajaunie
    (Et je ne joue pas au tarot ; on a essayé de m'apprendre, je trouvais ça galère... La bataille, c'est tellement plus désinvolte !)
    4
    Solveig
    Vendredi 30 Avril 2010 à 13:05
    Cachoux Lajaunie
    Hééé ! Il a pas pris en compte ma première réponse ! ... Je disais : oui, le poney était uniquement un exemple random ; ça n'a strictement aucune signification, mais parfois pour illustrer son propos il est plus amusant de choisir les poneys comme cobayes.
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    5
    Vendredi 30 Avril 2010 à 13:36
    taïot pour le tarot tharonnais !
    Cet été, tu apprendras à jouer au tarot. Enfin… on verra !…
    6
    A.
    Mardi 4 Mai 2010 à 00:39
    casserole
    j'ai tjs été plus forte dans mon imaginaire moi aussi. c'est dur
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