• Plus belle la vie !...

    C'est l'histoire d'une spirale. Ou, si vous voulez, d'une horloge.

    Une horloge où chaque parcelle du périmètre du cercle qu'est l'horloge (oui, il faut suivre) est signée d'une façon iconique. À telle heure, tel signe. À six heures, l'horloge porte un petit signe de lit. À six heures et quart, il y a encore un dessin de lit : il s'agit du véritable lever. Etc. Autour de six heures du soir, il y a le petit dessin avec un ordinateur et un petit goûter.

    Bien sûr, comme il s'agit à la fois des heures du matin et de l'après-midi, il peut y avoir plusieurs signes les uns à côté des autres. Pour six heures, il y aura : le lit, et, s'en distinguant, l'ordinateur et le goûter.

    Maintenant, associons à cette horloge "signée" un individu : nous appellerons l'ensemble "une vie réglée comme une horloge".

    Il me semble aisé et effrayant de tomber dedans. Je devrais éviter de parler de tout ça, car j'ai déjà fait un article auparavant sur la routine : mais, que voulez-vous, c'est une des choses qui me préoccupe en ce moment !...

    Car comme je le disais dans ce précédent article, la vie n'est pas une succession d'événements mais bien une succession de répétitions.

    La routine, c'est l'horloge du début de l'article. C'est lorsque, au début de la journée, tu sais exactement ce que tu pourras en dire le soir. Heureusement, la "journée-type", au fond, n'existe pas. C'est ce qui fait que chaque soir, je peux écrire quelque-chose dans mon journal intime. J'y rapporte ce qui ne m'est pas déjà arrivé la veille et l'avant-veille. J'ai ainsi, tous les soirs, entre une et deux pages d'événements et/ou de réflexions, qui ne m'étaient pas arrivées tous les jours précédents. Je rapporte, peut-être ce que je pouvais prévoir, mais ce non d'une façon exacte. Je rapporte les événements presque extraordinaires...

     Cela ne m'empêche pas de me sentir englué dans une putain de spirale qui me fait répéter les même gestes jour après jour : j'ai l'impression d'être noyé dans des sables mouvants, qui m'empêchent de réaliser ce qui ne se rapporte pas à la routine.

     C'est vrai. J'ai une immense difficulté à exécuter des actions "extraordinaires" : elles ne sont pas dans ma spirale, elles ne sont pas dans mes sables mouvants, elles me sont inaccessibles.

    Ça va sans doute vous paraître exagéré, et il m'est pourtant véritablement difficile de me mettre à (ré)écrire mon texte pour l'atelier d'écriture, à commencer mes devoirs d'anglais, de philosophie et d'histoire, à avancer dans l'exécution de mon projet de bande dessinée, et ainsi de suite.

    Moi, faire quelque-chose que je n'ai pas déjà faite hier, que je ne recommencerai pas demain ?... Jamais !...

    Peut-être que j'exagère la situation, mais il y a de toutes façons un fond de vérité. Peut-être que si je m'enfonce dans cette spirale, c'est avant-tout à cause du poil dans la main que je ne parviens pas à arracher... C'est sans doute aussi parce que, une fois que je rentre chez moi le soir, je souhaite me reposer simplement sans me préoccuper des "choses à faire".

     De là à m'embourber dans cette situation...

     Sans compter que... Non, attendez. Je m'adresse là à mes lecteurs les plus anciens et assidus : vous souvenez vous de la goutte de vin dans le verre d'eau ? Eh bien voilà, le verre d'eau, c'est ça, c'est cette répétition, c'est les actions absolument fades que je répète jour après jour, tout ce que je ne retiens pas dans mon journal intime, tout ce que je ne retiendrai pas dans ma mémoire le jour du bilan "pré"-mortem. 

    Soit, la grande majorité de ce à quoi je passe ma vie. La grande majorité de mon temps.

    Et, ça, c'est effrayant.

    (mais, attention : le texte pour l'atelier d'écriture, les devoirs pour mes cours, voire même la mise en couleur numérique et laborieuse de la deuxième planche de mon projet bédé, ont certes un caractère extraordinaire, mais ne rentrent pas non plus dans ce qui rend la vie plus belle...) 

     

     p-s : vous remarquerez mon effort en ce moment pour rédiger des notes sur mon blog... Le problème, c'est que j'attends l'impulsion, la véritable envie. Mais je sais pas pourquoi, en ce moment ça vient pas... Enfin, ce soir j'ai fait un effort.

    p-s 2 : le truc, c'est que mon blog ne fait pas (plus ?) partie de cette routine, de cette répétition du jour après jour, et peut-être bien que les notes de ce blog font partie de ces choses si difficiles à éxécuter puisque n'existant pas dans l'horloge iconique citée en début d'article... 



  • Commentaires

    1
    Mardi 3 Mars 2009 à 22:18
    Ah et donc
    ... J'suis censée me considérer désormais comme lectrice ancienne et assidue ? =) Ton horloge, elle me fait penser à un aléthiomètre. °
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