• Into the Wild

    Cela fait une éternité que je ne parle plus ni films ni livres sur ce blog. J'ai dû le faire une ou deux fois, au tout début de mon blog, et puis j'ai progressivement compris que ce blog n'allait pas contenir ce genre d'articles. C'est, par ailleurs, un excellent genre d'article, mais il n'appartient pas à "c'est alors qu'une chaise vivante arriva", c'est comme ça. Cela dit, je vais faire une exception aujourd'hui, cependant limitée car je ne compte pas excessivement disserter là-dessus. Voilà, je viens d'aller voir Into The Wild. Ce film est non seulement grandiose, magnifique, bon, excellent, génial, il est aussi riche de sens. Ce film, ce n'est pas seulement des personnages attachants, une aventure incroyable, des images époustouflantes, une réalisation excellente; ce n'est pas seulement du pur divertissement, peut-être plaisant, mais quelquepart faux, c'est aussi un truc qui vous fait penser et réfléchir à dix mille trucs, pendant, et après la séance; qui nous fait réfléchir — ou tout au moins me fait réfléchir — sur le sens de la vie, sur le bonheur, sur autrui, sur la société... Et ça m'a même remis en question. Je pourrais presque dire — bon, presque — que ce film a changé ma vie, mais je crois que ce serait exagéré, au moins parce que l'on ne peut savoir la qualité d'un pain au chocolat que lorsqu'il a refroidi (je trouve ça complètement faux, mais c'était formulé comme ça je ne sais plus où et l'idée de la phrase est bonne).

    Cela dit, je suis un petit cinéphile en herbe, qui va voir en moyenne un film par semaine (en moyenne, hein, ça peut être plus ça peut être moins), alors si je vous parle là d'Into the Wild alors que je ne parle jamais ici des films que je vois, c'est que c'est quand même pas de la merde.

    Lorsque j'ai entendu parler pour la première fois de la sortie du film, j'étais assez fasciné par l'idée. Je ne sais pas qu'est-ce que vous ressentez par rapport à ça, mais pour moi, retourner vivre dans la Nature la plus sauvage, c'est un fantasme. Un fantasme, car le fantasme se rêve sans jamais, jamais se réaliser : c'est le propre du fantasme. Et oui, vraiment, retourner à la vie sauvage, c'est le rêve que je suis certain de ne jamais accomplir. Donc voilà : j'allais voir mon fantasme vécu par quelqu'un qui était assez révolté et clairvoyant pour franchir le pas. Expérience intéressante, je pensais.

    Le film, à mon sens, contient donc une réflexion là-dessus, et comporte toute une remise en question du système de vie moderne; ça m'a même fait penser à un conte lu il y a longtemps, où le peuple d'un royaume entier boit de l'eau qui rend fou : seul le roi reste sage. Il boit cependant l'eau pour rester comme les autres. Ici, Alex (le personnage principal) ne compte pas boire l'eau qui rend fou. Il compte rester sage, voire le devenir. Il se guérit de la folie, ouvre les yeux. Il va donner du sens à sa vie.

    Et, là, bien sûr, on se dit qu'on est tous fous. Que nous sommes tous aveugles.

    Mais ce n'est qu'une partie de ce que j'ai assimilé du film.

    L'autre partie, je ne vais pas vous l'expliquer, je vais vous la résumer dans un épisode du film : Le héros lit un passage d'un roman (je n'ai pas réussi à voir lequel au générique, mais j'aimerai vraiment le lire) où le narrateur déclare que le bonheur, c'est la campagne, de la musique, des livres, la nature; et si possible une femme à aimer et qui nous aimerait en retour, avec qui faire quelques enfants. Voir le personnage lire ça, ça m'a vraiment, vraiment ému, très bizarrement peut-être même plus que les passages les plus émouvants du film.

    Alors voilà, le bonheur ne se trouve pas forcément au fin fond de l'Alaska. Et puis le héros dit ça : "Happiness is real only shared"

    Combien de fois j'ai pu me dire ça dans ma vie. De temps en temps, alors que je passe du temps avec mes proches, je prend intérieurement du recul, je savoure le tableau, et je me dis que c'est cela qui est précieux.

     

    La vie un sens. Ou elle peut en avoir un.

    Bon, vous voyez, je n'approfondis pas beaucoup mon commentaire, je viens de me relire et je me dis que c'est peut-être mal creusé, mais voilà la donne : il faut voir ce film. Ça vous bousculera peut-être moins que moi, mais ça ne peut tout de même pas vous laisser indifférent.

     

    p-s : ah, et puis j'ai de plus envie de lire Thoreau sinon. Au moins d'en savoir plus sur lui et sa littérature. 


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 19 Mars 2008 à 15:24
    °\o'(-é~[°
    °J'en ai entendu beaucoup de bien aussi, il faut que j'aille le voir, ça devient urgent. J'aime beaucoup l'idée du film, inspiré d'une histoire vraie. Le film m'intéresse alors même que je n'ai pas du tout, mais alors pas du tout le fantasme du retour à la nature. Malgré tous les reproches qu'on lui fait, elle a de bons côtés notre société, par exemple produire ce genre de films...°
    2
    Mercredi 19 Mars 2008 à 17:03
    re: Swani (sur la Nature et la société)
    Oui, tu as raison… Et, cependant, je ne peux pas m'empêcher de me demander : peut-on vivre dans un société superficielle et déracinée ? J'imagine qu'on pourrait en discuter pendant des heures, et que ça produirait des dissertations fort intéressantes. Mais encore une fois, tu as raison : il n'est pas gagné que la réponse soit négative. Heureusement d'ailleurs, Vu le nombre de personnes qui vivent comme ça… Mais; par exemple, je repense à cet article d'Ethaga, où elle dit ça (je copie/colle) :" Bien sûr je ne connais pas les grandes villes ni la vie en celle-ci.. Mais à la différence des gens nés en ville, la ville je vais la découvrir, alors que le Pays Basque et la vie de campagne dans un village de 1 500 habitants, très peu la connaisse ou la découvriront... et puis à la différence de certaines personnes,... j'ai déjà égrené du maïs, ramassé des oeufs, des cerises sur l'arbre, touché un mouton, planté des salades.. Après biensûr, je ne connais pas l'air pollué et bataille tjs pour utiliser un ticket de métro entre ceux usagés et ceux qui ne le sont pas... Mais au moins ma pâte à crèpe est tjs jaune, sisi je vous assure..." Mais bien sûr, ce que je critique donc, ce n'est pas la société en soi, on pourrait pas se passer d'une société, et puis ce serait pas marrant d'ailleurs, et puis elle a des aspects formidables (au pif : la culture), mais elle entraîne tout de même des choses qui fileraient le bourdon quand on y pense, à commencer par la perte du contact avec la nature… Si aujourd'hui tu te retrouves dans la même situation que le personnage d'Alex, tu peux à peine espérer survivre un jour. L'Homme est devenu totalement inadapté à la nature. Je trouve que c'en est devenu dangeureux. L'homme, avec la société, a d'ailleurs pratiquement créé une seconde Nature, mais totalement artificielle. Il y a la Création de Dame-Nature, il y a la Création de l'Homme. Cette dernière est formidable, mais… elle me parait parfois — parfois — absurde; et parfois même abusive. On pourrait faire, encore une fois, toute une dissertation sur ce sujet, mais parfois, il me semble que la Nature donne simplement un sens à la vie. Aujourd'hui, on est au mieux des touristes de la Nature. Ça ne craint pas forcément, puisque comme on le voit dans le film, la Nature est sauvage, dangeureuse, hostile… Mais le sujet mérite de toutes façons réflexion. Plus tard, je pense simplement que je découperai ma vie entre campagne et ville. En tout cas, avec le recul, j'aurai dû anticiper que ce film allait tant me bouleverser et me faire autant réfléchir, car comme je l'ai déjà répété, c'est un thème qui m'est extrêmement cher. Même sur mon blog, il y en a des traces. Le 25 Juillet 2006, sur ce même blog, je pensais déjà à toutes ces choses, et ma réflexion n'a pas tant bougé depuis : "Il y a des gens qui sont malheureux parce qu'ils aimeraient que leur vie ait un sens, mais ils ne savent pas si leurs vie en ont bel et bien un. Certains se tournent vers la religion, d'autres se prélassent dans leur malheur et d'autres regrettent que l'homme se soit détourné de la nature. L'homme s'est dissocié de la nature. Et en s'y dissociant, il a déséquilibré cette nature et a perdu son sens. Et il y a quelquepart sur terre un aborigène, qui a toujours vécu dans la jungle, et quand curieux il vient voir ce que c'est la technologie, il se dit que ça ne lui est pas utile, et les gens qu'il voient, et les animaux qu'il croise, et les arbres qu'il touche, il a la sensation que loin de leur essence, ces choses ont perdu leur âme. Essence. Dans la nature on bouffe les bestioles qui doivent être bouffées parce qu'elle se surpeuplent, et on se fait bouffer parce que yen a d'autres que nous qui ont besoin de se remplir le ventre. On meurt pas vieux mais on a un sens. Quand on bouffe on sert à quelquechose, quand on se fait bouffer on sert à quelquechose. La vie et la mort y ont un sens, là-bas. Et on fait partie intégrante de la nature. On est une bestiole qui bouffe et se fera bouffer, et ainsi on sert à quelquechose. On fait partie intégrante d'un truc cosmique qui s'appelle juste écosystème. Bon bien sûr je caricature, c'est plus compliqué que ça, et ya certains animaux qui se laissent pas bouffer. Nous on s'est dissociés de la nature. On s'en est dissociés et on l'a déséquilibré. Maintenant on cherche un sens qu'on trouve plus sans la nature, parce que la nature c'est la vie, et on fait partie intégrante de la vie. Mais bien sûr, TOUT est la vie. Mais bien sûr, moi, je serais bien incapable de vivre dans la jungle. J'ai trop vécu dans cette société pour y vivre. Je suis devenu dépendant de cette société technologique et je pourrais pas m'en passer." Tu vois "je ne pourrais pas m'en passer", d'où pour moi l'idée de fantasme total. Cela dit, l'histoire d'être bouffer et de bouffer, je comprends que ça puisse te dégoûter de mon fantasme, mais je maintiens que tout cela mérite d'être médité… Voire réfuté ; j'aime les débats philosophiques ! Mais, pour en revenir au film, il y a, au-delà de ce discours autour de la société, de la Nature, du Sens, également tout un discours sur le bonheur et sur Autrui, qui me passionne vraiment tout autant que tout ce que je viens de dire, et sur lequel je pourrais en dire autant et encore une fois reprendre des citations de mon blog, d'ailleurs… Ne t'inquiète pas : je ne vais pas le faire ! lol!
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