• Doux rêveur

    Je n'ai strictement rien à vous écrire en ce moment, rien qui ne s'adresse à mon blog, aucune idée, et à partir de cette situation, je me retrouve à voir mon blog, chaque jour, rester immobile, stoïque, figé, et je me dis que c'est chiant, qu'il faut que je me booste la tête, que je raconte des trucs... C'est ça qu'est chiant avec les blogs : si d'autres supports sont longs et fastidieux à construire, mettons des bouquins, eh bien au moins, ils se terminent un jour... Un blog, lui, n'est pas fait pour rester figé. Il faut lui tenir la main, et puisque nous sommes leur cerveau, il nous faut même leur commander la marche. Mais cet ordre n'est pas simple. Il faut envoyer des nerfs machins-truc vers le corps, tout ça. C'est très considérable. C'est un effort, c'est une action, et surtout, c'est constant, c'est un ordre qui ne s'arrête pas. Alors, voilà. Je suis un cerveau qui commande un blog, contemple son immobilité, sait qu'un blog n'est pas fait pour rester immobile, mais ne sait pas comment, cette fois-ci, faire marcher ce pauvre corps.

    J'ai songé à faire un dessin, mais même un dessin numérique préparé pour mon blog, se doit d'être inspiré, et peut être long et un tant soit peu fastidieux. Alors... bon. Et puis là, je viens juste de me dire, alors que j'allais commencer cette présente note : et si j'écrivais autour de l'avenir ? Je pense que nous sommes beaucoup à être concernés par ce truc, cette chose, l'avenir. Je vais me tenter un truc, on verra bien ce que ça donne.

    Il y a des chemins et il y a des destinations. Au début, on marche, tranquillement, sur une route commune presque à tous. Alors bon, on marche et puis c'est tout quoi. C'est cool, tranquille, et puis on réfléchit pas. Certains, durant cette route, se passionnent pour certaines choses, se prennent à rêver, à rêver des prochaines routes, de destinations. Des rêves plus au moins réalistes selon les personnes. Certaines personnes rêvent très haut, d'autres encore plus. Certains rêvent de chemins qui atteignent les étoiles. D'autres caressent l'idée d'atteindre la cime des arbres. D'autres veulent emprunter des routes qui les emmènerait jusqu'aux nuages. Tous ces gens-là, ce sont les rêveurs. Les doux rêveurs.

    Les autres, ceux qui ne rêvent pas trop haut, rêvent malgré tout un tant soit peu, mais on ne peut pas dire qu'ils rêvent, ceux-là projettent. Lorsqu'ils quittent la route commune, lors de la croisée des chemins, ils savent lequel emprunter. Ils avancent vers une voie, et vont tout droit, comme d'habitude. Vers leur avenir, vers leur destination.

    Mais en dehors des pragmatiques et des doux rêveurs, il y a encore les paumés. Les paumés, c'est ceux qui en ont eus, des idées d'avenir, mais ce sont des idées volatiles et brumeuses, des idées impossibles à bien saisir, elles sont difficiles à attraper, se débattent et s'en vont, et l'on se retrouve, faible, avec des mains dont les ongles ne s'enfoncent pas suffisamment, dont la volonté ne s'accroche pas fermement, à ces projets insaisissables. Ces gens-là, les paumés, se retrouvent face à des tas et des tas de portes, mais sans clés. Ils n'ont pas su en saisir. Ils en trouvent malgré tout, essaient la clé, prenant plus au moins leur temps, parfois c'est la bonne, parfois non, alors on esssaie avec une autre porte, ou avec une autre clé : il s'agit de trouver sa voie.

    Le doux rêveur a également une clé. Une très belle clé. La clé la plus solide, incassable qui soit. Le doux rêveur ouvre la porte avec ferveur. Mais en ouvrant la porte, il aperçoit un chemin... comment dire ? Pas inaccessible, mais... Bon sang, atteindre les étoiles, les nuages, ou la cime des arbres, cela ne nécessite pas n'importe quels chemins ! Alors, le doux rêveur se dit : en suis-je capable ?... En suis-je capable ? Certains renoncent. Ils prennent des chemins plus plats et droits, plus ordinaires. D'autres décident d'au moins essayer.

    Ils tâchent de monter. Ils sont comme le prince de La Belle au Bois Dormant. Ils doivent traverser une forêt sombre, touffue, sauvage, s'accrochent à des ronces, se blessent, se fatiguent, et ne voient pas le bout du chemin. Certains trouvent une éclaircie, trouvent le château, embrassent la belle. Ils atteignent les étoiles, les nuages, la cime des arbres, tout en réalisant que la réalité d'un rêve n'a pas le même charme que le rêve lui-même. D'autres s'extirpent du chemin tortueux et impossible pour des sous-bois menant davantage quelquepart.

    En ouvrant la porte vers ce chemin des plus tortueux, chacun se plaint d'être aussi ambitieux, chacun se plaint de vouloir monter aussi haut, chacun se lamente d'être un doux rêveur.

    Je suis un doux rêveur. Je suis un doux rêveur et je ne sais pas si je vais me débrouiller dans la forêt. J'ai peur de me perdre et de mourir de faim. J'ai peur de finir par renoncer à mes rêves dans quelques années au profit de quelque-chose de certes plus facile mais aussi moins marrant et puis qui, tout simplement, ne serait pas vraiment ce que je veux faire. Je veux me faire chier à raconter des histoires. Je veux me faire chier à essayer de leur donner du sens et de l'intérêt. Je ne veux pas me contenter d'un métier simple, où j'exécute la tâche que l'on me commande, je veux me demander ce que je peux faire et raconter, ce que je peux trouver d'intéressant, je veux tâcher d'écouter mes muses avec la meilleure ouïe possible. Je veux me faire chier à ça. Mais je sais pas si j'y arriverai. Pour l'instant, je ne suis pas encore dans la forêt. Je suis en train d'ouvrir la porte avec ma clé, mais le plus dur n'est pas pour tout de suite. j'ai quand même un peu peur pour plus tard. Je vais vers mon avenir, je m'engage pour de vrai, mais je ne sais pas si j'y arriverai quand j'atteindrai les murs de ronces.


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  • Commentaires

    1
    héhé
    Mardi 8 Juillet 2008 à 20:54
    aahhaha
    OUAIOUAIAOUZIAOAUIO je suis contente, j'ai pas encore lu, mais je suis contente.... oaiii
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