• aujourd'hui j'ai pas seulement pas mangé une pomme.

    Okay.

    Après au moins trois ou quatre tentatives à entrer cet identifiant et ce mot de passe en me connectant au réseau "neuf wifi" de l'immeuble, j'arrive enfin à avoir internet. Ce qui me permet, enfin, d'écouter fip sur cet ordinateur et d'écrire ces lignes sur blogg.org.

    Cela fait exactement un mois que je n'ai pas fait la moindre note sur ce blog.

    Je voudrais préciser, pour ma défense, que dans ce mois il s'est écoulé trois semaines sans que je n'ai internet en ma compagnie.

    Quoiqu'il en soit, ce soir, je vous écris.

    Et je vous écris de Strasbourg.

    Aujourd'hui fut un jour relativement ordinaire. Rien ne m'est arrivé d'imprévu, d'extraordinaire. Pas d'élément perturbateur majeur.

    Et pourtant, ce jour est à marquer d'une croix blanche. Car je suis chez moi, mais mais plus chez moi.

    Je suis dans une appart formidable, franchement grand, et je suis seul : Julien passe sa soirée je ne sais où, et Camille et Axelle n'arrivent que demain et après-demain. Je suis seul dans cet appart formidable qui est mien. Je fais le tour de l'appart, je vois les chambres de Julien et Axelle qui sont déjà bien occupées, bien marquées par leur présence. Ils se sont installés… 

    Moi, j'arrive. Je suis arrivé. J'ai bu une soupe chinoise pour dîner. C'est la seule nourriture qui soit à moi dans cet appartement, pour le moment… 

    Ce soir, je découvre. Mais, bientôt, je serai chez moi, vraiment chez moi. Avec Axelle, Julien et Camille.

    Cela fait au moins un an pour chacun d'entre eux qu'ils ne vivent plus chez leurs parents, qu'ils savent ce que c'est que la colocation.

    Moi, c'est mon premier pas. J'espère que tout se passera bien. Je pense que ça se passera bien…

    Mais, voilà. 

    Bien que ce jour me semble relativement ordinaire, il ouvre pourtant une nouvelle période de ma vie.

    C'est presque le "premier jour du reste de ma vie", mais version banale, sans rien de trop ouf. Pour l'instant, je n'ai pas vécu le véritable "premier jour du reste de ma vie".

    Ce soir, je ne suis ni chez mon père, ni chez ma mère, et pourtant je suis chez moi : je commence à devenir grand.

    Bien sûr, mon père m'aide financièrement, et je me sentirai encore longtemps chez moi lorsque je passerai chez chacun de mes parents, mais pourtant, je crois qu'aujourd'hui, à déjà dix-neuf ans, je commence à m'assumer en dehors de mes parents… Je commence, hein !

    Quand j'étais en CM2 et que j'allais entrer au collège, on m'avait dit que les "profs" n'allaient pas écrire leurs cours au tableau, qu'ils allaient dicter leur cours… J'ai flippé ma race.

    Mais, en troisième, j'étais habitué à prendre en dictée. Puis, on m'a dit : "Au lycée, tu vas devoir prendre en note. Le prof va juste parler, comme ça, tranquille, et toi tu devras gratter ce que tu peux dans ton cahier…" Là aussi, j'ai flippé ma race.

    Pourtant, ça s'est bien passé. Le choses se sont passées progressivement, graduellement. A leur rythme.

    Quand on est petit, TOUT est effrayant. Je veux dire, l'avenir… On a peur de ne pas réussir à franchir les étapes nécessaires pour prouver qu'on devient grand.

    Mais, là aussi, les choses se font progressivement.

    On peut être effrayé par l'idée de, vraiment, devenir grand. Par l'idée de devenir adulte. Et dieu sait que je ne suis pas encore adulte.

    Mais, c'est comme la dictée, c'est comme la prise de notes : ça s'acquiert doucement, progressivement, sans qu'on s'en rende tellement compte. Et, aujourd'hui, j'ai accompli un nouveau pas : aujourd'hui je me suis installé dans un appartement, qui n'a pas la résidence de mon père, qui n'est pas la résidence de ma mère… Et que je vais devoir partager avec trois autres personnes qui ont le même âge que moi. 

    Progressivement, tout doucement, je continue à grandir. Je deviens adulte, graduellement, centimètre après centimètre. Tout doucement, je commence à m'assumer en dehors de mes parents. C'est drôle… C'est la vie.

     

    Non, vraiment : aujourd'hui, ça bouge pour moi.

    Yeah boy ! L'aventure continue !


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  • Commentaires

    1
    Samedi 19 Septembre 2009 à 13:41
    ° En te lisant °
    ° En te lisant je retrouve exactement les sentiments que j'éprouvais pendant les premiers jours à Paris, il y a un an. L'idée, surtout, qu'une étape déterminante est en train d'être franchie et que c'est une période nouvelle qui commence. J'appelais même ça "le début de ma vie", parce qu'avant c'était une vie où on faisait tout à ma place, j'étais mineure (mentalement mais aussi légalement puisque mon installation s'est faite à peine un mois après ma majorité). Et ça m'effrayait. D'autant que j'étais toute seule, sans coloc avec qui en parler, avec qui passer de longues soirées pour ne pas réfléchir à la distance qui me séparait de l'ancienne vie. Mais après un an, tout ça semble tellement loin ! La première année d'indépendance, ou disons de prise d'indépendance, c'est une année où il se passe des millions de choses qui nous transforment profondément. J'espère et je suis certaine que la tienne sera aussi enrichissante que la mienne. °
    2
    Lundi 28 Septembre 2009 à 22:56
    réaction tardive
    Chère Swani, j'ai lu ton commentaire avec attention et intérêt mais sur le coup je n'avais rien à y répondre. Mais ce soir je peux dire un mot. Je pense que j'aurai eu beaucoup de mal à être complètement tout seul. C'est bien d'avoir des colocs pour avoir de la compagnie. Mais, colocs ou pas colocs, chaque option a ses avantages et ses inconvénients. Moi qui n'ait jamais vécu en colocation ça me fait encore un peu bizarre. Par exemple ça fait plusieurs fois qu'on a fait des repas ensemble mais comme je n'ai pas fait des courses énormes et que je suis pas tellement cuisine, j'ai pas tellement grand-chose à offrir à mes colocs, alors qu'eux partagent pas mal. Ça m'effraie, j'ai l'impression de pas encore faire assez d'efforts par rapport à ce genre de trucs. En tout cas la coloc c'est une entente à trouver, tout ça… clairement. Mais c'est vrai que c'est bien. Je crois que je suis plutôt d'un tempérament solitaire, mais c'est vrai que ça fait du bien d'avoir des colocs, comme ça je me laisse pas trop aller au désoeuvrement, comme ça on fait des tartes ensemble, comme ça j'ai envie de copier Camille quand elle fait des pâtes avec des courgettes et des tomates… Comme ça je vais avec elle au musée et je vais avec Axelle voir Inglorious Basterds, tout ça. Et comme ça je vais à la soirée de l'école de chimie de mon coloc Julien où je suis soûl pour la première fois de ma vie (après quatre "buffalo" contre moi, je sais pas si les buffalo sont aussi des buffalo sur Paris, mais même si tu connais pas tu peux deviner ce que c'est), ce qui n'était pas une expérience inintéressante… Bref, non, quand même, c'est vrai que c'est cool la coloc, et puis je vais m'habituer à tout ce que ça amène… Mais bon ma vie n'est pas encore bouleversée quand même. Mais j'ai ma rentrée jeudi ! Bon, maintenant je vais répondre à ton autre commentaire.
    3
    Mardi 6 Octobre 2009 à 18:12
    °Héhé°
    °Oui oui j'ai appris l'existence des buffalo y a quelques semaines (et je me suis aussi retrouvée sérieusement soûle, mais pas la même fois). Et j'ai beaucoup aimé Inglorious Basterds. Qu'est-ce que tu en as pensé toi ?
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    4
    Mercredi 7 Octobre 2009 à 22:36
    inglorious basterds
    J'ai beaucoup aimé aussi. Je trouve que Brad Pitt y est génial, et Cristopher Waltz (c'est bien son nom ?) qui a eu la palme du meilleur acteur à Cannes y est également assez extraordinaire. Les dialogues sont souvent longs et s'étendent dans la durée, mais ils enrichissent la tension du récit et ont leur utilité (alors que les dialogues s'éternisant dans Boulevard de la mort m'avaient plutôt ennuyeé, mais il faut avouer que les conversations n'y sont pas les mêmes), d'ailleurs à propos de longueur, j'ai trouvé dès la première séquence du film que Tarantino réalisait un Western sous l'occupation… On se croirait parfois chez Sergio Leone. Ce que j'ai beaucoup aimé aussi c'est l'utilisation de la musique; il y a énormément de dialogues mais lorsque il va y avoir de l'action, la musique nous l'annonce : "là, ça va barder", et j'adore. Bien sûr, Tarantino réécrit l'Histoire, et il nous montre Hitler ou Goebbles sans chercher le réalisme : n'empêche que lorsqu'il se moque du premier en le présentant se faisant peinturlurer sur un tableau gigantesque, je trouve ça savoureux. D'autre part dans le genre "je me fiche de la gueule d'Hitler même si l'affaire est grave", il y a pire : un film que je n'ai pas vu mais que j'aimerai découvrir un jour, je ne sais pas du tout ce que j'en penserai mais il attire ma curiosité : Mein führer. Il est possible que je détesterais, je n'en sais rien. Mais Inglorious Basterds me semble moins provocateur et scandaleux que Mein Führer, qui est une comédie délirant totalement sur Hitler et un juilf sorti d'un camp pour le coacher : peut-être que je pourrais être scandalisé si je voyais ce film, car je ne suis pas sûr que j'apprécierai une sorte de mise en dérision des camps de la mort, du traitement des juifs : mais je ne peux pas juger car je n'ai pas vu le film. Ce que je sais pour Inglorious Basterds, c'est que, oui, il se fout superbement de la gueule d'Hitler, oui il réécrit l'Histoire, mais il ne touche pas aux camps de la mort. A ce titre, Inglorious Basterds me paraît mille fois plus respectueux qu'un "La Vie est belle" que je n'ai même pas envie de revoir un jour et dont seul le vague souvenir me dégoûte déjà suffisamment… Bref, tout ça pour dire que, éthiquement, Tarantino pour moi a parfaitement le droit de faire ce film tel qu'il l'a fait. Tu ne l'as pas remis en question mais je crois que ce point peut faire débat alors je voulais en parler. Donc, il réécrit l'Histoire. Franchement, quand jregarde le film, le scénar me semble parfaitement cohérent, pourtant je n'arrive pas à m'imaginer Hitler et tous les dignitaires nazis mourir dans l'incendie d'un cinéma sur une page de Wikipédia ou les pages de nos livres d'Histoire… Qu'importe ! Voir Hitler se faire déchiqueter par les balles est assez jouissif, cette liberté dans l'h(H)istoire est jouissive… Bien sûr, tout le monde crève, bien sûr c'est gore à souhait (et, bien sûr, Tarantino se garde le meilleur pour la fin : il avait montré les scalps et pas mal de choses, mais nous avait épargnés les croix nazies sur les fronts… pour ne nous en montrer l'éxécution qu'au tout dernier plan (ou presque) ! Cette scène de découpe m'a vraiment traumatisé et dégoûté !…) Mais, sans tout ça, ce ne serait plus un film de Tarantino !… (ce qui est intéressant aussi c'est qu'il n'hésite pas à mettre du comique dans le tragique et inversement : quand Brad Pitt dit "Arriverchi" avec son bon gros accent américain, c'est juste hilarant, même si les événements vont de mal en pis pour sa bande…) Bon, voilà, mon commentaire du film est un peu long au final, mais c'est toi qui m'a demandé ce que j'en avais pensé. En fait j'aime bien mon commentaire, je me demande si je ne vais pas le copier coller et le mettre sur l'île des patates libres, après tout il faudrait le réanimer ce comateux-là…
    5
    Jeudi 8 Octobre 2009 à 19:27
    °Inglorious°
    ° Je partage complètement ton avis sur Inglorious Basterds, que j'ai adoré (même si Pulp Fiction reste mon préféré). Je n'ai pas vu Boulevard de la Mort, j'avais pas été convaincue par l'idée. En même temps je m'étais dit la même chose de Kill Bill et quand Cat me l'a enfin fait voir, j'ai trouvé ça génial (j'ai insisté pour regarde le 2 dans la foulée). Par contre j'ai beaucoup aimé La Vie est Belle. Je n'y vois rien d'irrespectueux (si je me souviens bien le père de Benigni a été déporté) et la tragi-comédie me semble bien adaptée pour traiter de ce sujet grave. On en avait débattu il y a 2 ans, en cours d'italien, et selon moi ce film a permis de confronter un public différent du public "habituel" aux camps d'extermination. Je m'explique : les gens qui ont vu "La liste de Schindler" ou "Le pianiste" ne sont pas les mêmes que ceux qui ont vu "La Vie est belle", qui a pu attirer un public + jeune par exemple. Et puis je l'ai trouvé très touchant ce film, avec l'amour de ce père qui veut justement protéger son fils de l'horreur absolue qu'ils sont en train de vivre, jusqu'au dernier instant. Alors qu'en effet, je n'ai pas vu et je ne chercherai pas à voir Mein Führer parce que ridiculiser Hitler n'apporte rien et rend encore + terrible le sort de tous ces gens morts à cause de quelqu'un qui est présenté comme un débile mental (j'irais même jusqu'à dire que ce genre de film est dangereux parce qu'il donne l'impression qu'il était d'une imbécilité évidente, alors qu'il était très intelligent et que c'est comme ça qu'il est arrivé au pouvoir, et c'est comme ça qu'arrivent tous les dictateurs au pouvoir). °
    6
    Mardi 13 Octobre 2009 à 22:37
    "la vie est belle"
    J'ai vu La vie est belle il y a de cela de nombreuses années maintenant, le souvenir que j'en ai est assez vague mais par contre je me rappelle très bien de ma réaction face au film. Et, vraiment, je ne l'avais pas du tout aimé lorsque je l'ai vu. J'y suis peut-être allé un peu fort en l'évoquant, mais à l'époque j'avais été plutôt choqué par ce film, dans le sens où rien n'est crédible, il s'agit des camps de la mort et le personnage joué par Roberto Benigni survit jusqu'à ce qu'il meure de façon assez absurde : il n'aurait eu aucune chance de survivre jusque là dans les camps, et beaucoup de situations, dont à vrai dire je ne me souviens plus, ne sont pas crédibles, car les nazis l'auraient abattu aussitôt vu ce qu'il se permet de faire. Mais, face à ton commentaire, j'ai cherché des bouts d'informations à propos du film, pour essayer de me faire un avis différent. J'ai lu une interview où Benigni explique qu'il n'a absolument pas cherché le réalisme car les événements sont, de toutes manières, inimaginables, et donc il assume d'avoir imaginé quelque-chose qui n'a en fait aucun rapport avec les camps de la mort (me semble-t-il). Je l'aurais peut-être deviné tout seul si j'avais vu ce film récemment mais ce n'est pas le cas. Du coup, je percevrai peut-être différemment le film aujourd'hui. Mais tu dis dans ton message que film peut sensibiliser un public différent à la Shoah. C'est vrai, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée d'utiliser ce film pour ça, car il est vraiment très éloigné de la réalité. Je préfèrerai faire lire Maus aux gens, sur le sujet il me parait bien plus approprié que "La vie est belle"… Il ne faut pas montrer ce film dans l'idée de parler de la Shoah, ou alors ça dépend ce qu'on veut en dire… En fait, Il faudrait que je le revoie pour me faire un avis plus objectif, à l'époque je ne comprenais pas forcément ce parti pris de faire une fable ne cherchant pas à traiter avec réalisme un sujet trop grave. Et puis il y a la question de la représentation de la Shoah à l'écran : comment ? Peut-on faire un "mélo-drame" à partir de ce sujet ? On a souvent jugé inacceptable la représentation fictive de la Shoah, et c'est vraiment une affaire très très très délicate (si on tape "shoah" et "cinéma" sur Google je suis sûr qu'on trouve beaucoup d'informations sur ce genre de polémiques); peut-être bien justement que c'est le caractère irréaliste assumé du film de Benigni qui permet qu'il puisse être tolérable… Mais je ne sais pas. C'est quand même embarrassant. Je ne sais pas si on peut prendre comme ça ses libertés sur ce sujet… Inventer quelque-chose où la violence n'est pas la même, parler d'une chose en en montrant une autre, parler de la Shoah en montrant un mélo-drame qui n'a strictement aucun rapport avec… Je ne sais pas. Et puis, rien que le fait qu'on accorde l'expression "la vie est belle" avec la thématique de la Shoah me choque beaucoup, surtout au moment où je l'ai vu, ce titre m'avait dégoûté… Mais, pour ce qui est de Mein Kampf, tu as sûrement raison. N'ayant pas vu le film je ne me rends pas compte, mais si le récit montre vraiment Hitler comme un imbécile, alors oui, tu as raison, je ne conseillerai ce film à personne.
    7
    Mercredi 14 Octobre 2009 à 11:48
    °Benigni°
    ° Benigni adore créer la polémique, c'est un peu sa marque de fabrique (peut-on aller jusqu'à dire son argument de vente ?). C'est une position artistique qu'on aime ou pas et je comprends tes doutes, je comprends que ce soit choquant. Peut-être que j'y suis moins sensible parce que le film m'a d'emblée été présenté comme une bonne réalisation sur le sujet. En y réfléchissant, j'ai l'impression que Benigni, justement avec ce titre La Vie est belle, si troublant, a essayé aussi de dépasser l'horreur absolue des camps, cette douleur inimaginable et impossible à raconter, en nous disant quelque chose comme "il ne faut pas oublier ce qui s'est passé, il faut continuer d'en parler, mais il ne faut pas oublier non plus que c'est la vie le + important, que malgré l'horreur et tous ces morts il faut que la vie continue et qu'elle soit belle". Je vois dans ce film une volonté de célébrer la force de l'amour et de redonner un peu d'humanité à ces années de torture. Mais encore une fois, je dis ça parce que j'ai été influencée par ce qu'on m'en a dit avant et je l'ai vu plusieurs fois, je n'aurai peut-être pas eu la même réaction sans explication préalable. °
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