• Censure, imaginaire et frayeur. Audace : niet.

    Ne pas écrire je t'aime, écrire "je t'aime beaucoup" : paradoxalement, ça atténue. Censure.

    D'ailleurs, ne pas écrire "je t'aime" du tout : censure. 

    Oui, voilà : penser "je t'aime", et écrire : "je t'embrasse très fort"

    Pas faute de le penser. Mais frayeur.

    Ne pas te prendre dans mes bras. Ne pas t'embrasser les lèvres. Ne pas caresser ton épaule, ton visage, tes cheveux : pas faute d'en avoir envie, mais frayeur.

    Mais, rester auprès de toi. Te sentir proche…

    Imaginaire : imaginaire sans censure ni frayeur.

    Dans l'imaginaire je te serre contre moi et je t'embrasse et je caresse tes cheveux et je pose mes mains autour de ta taille en t'embrassant. Dans mon imaginaire je dis : "écoute, je sens que c'est le moment d'accomplir un geste fort", et dans un élan impétueux, je te prends tout contre moi.

    Dans le réel, je me contente d'être mou et lointain.

    Mon corps se tient à distance et mon imaginaire s'éprend de toi tout entier.

    Nous sommes comme cette case d'Edmond Baudoin, dans Le Voyage, où deux corps marchent ensemble tandis que leurs esprits se frôlent et s'envolent.

    Ça a toujours été comme ça. J'ai toujours été plus courageux et plus fort dans mon imaginaire.

    Dans mon imaginaire je maîtrise trop. J'y suis super courageux et je n'hésite jamais à agir comme il faut agir. Et j'y ose. J'ose dire ce que je ressens. J'ose prendre des risques.

    Dans le réel, ça ne marche pas pareil. Dommage.

    Ma vie actuelle n'est qu'une succession de réalités pudiques et de songes héroïques, chauds et doux.

    N'empêche. Je suis sur la bonne pente. (et je t' a… !)


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  • C'est étrange, de se retourner en arrière.

    D'être à villeneuve-le-roi, et de passer devant son ancien collège.

    De se retrouver à trier ses cours de lycée, du collège… De se replonger dans cette époque, et de se dire : "à ce moment-là, j'étais déjà comme ça, mais pas comme ça".

    Je ne dessinais pas encore bien du tout, mais j'avais déjà de très bonnes notes en français.

    Au lycée, je n'ai jamais été aussi à l'aise qu'en filière littéraire. J'étais dans mon univers, absolument fait pour moi.

    Pourtant, je ne me suis pas trompé de direction. Ma vocation, c'est bel et bien l'écriture, mais pas seule.

    J'admire tout particulièrement un Edmond Baudoin, qui manipule aussi bien la musique du dessin que celle des mots.

    Je pense que je ne serais jamais vraiment doué en musique du dessin, mais je crois quand même que je dois pouvoir, au moins, écrire par le dessin.

    Un cas qui porte particulièrement mon admiration, est Craig Thompson. Non seulement il a un dessin très virtuose, mais il exprime véritablement par le dessin ce qu'il aurait pu exprimer par des mots.

    Je ne parle donc pas d'un dessin plus ou moins cinématographique, purement descriptif. Je parle d'un dessin poétique et expressionniste.

    J'aime aussi Joann Sfar lorsqu'il est graphomane malgré le dessin, lorsqu'il écrit "Fernand fait ceci et il fait cela, et il pense ceci". J'aime Sfar narrateur.

    Moi c'est ça que je veux. Je veux écrire même s'il y a du dessin, et je veux dessiner ce que je n'écrirai pas.

    Je veux écrire.

    Par le dessin…

    Je ne suis pas paré pour m'entraîner. Enfin, non, disons plutôt : je dois m'entraîner pour me parer.

    Je ne me sens pas doué. Je me sens plutôt doué dans l'écriture (ne serait-ce que parce que plein de gens me font régulièrement plein de compliments depuis que ce blog existe), mais pour le dessin, c'est différent.

    Ce n'est pas que je me sens pas doué, mais je sens que je suis profondément limité et que j'ai besoin de beaucoup d'entraînement et d'exercice.

    J'aime énormément le dessin d'observation, mais je n'en fais pas tant que ça. Et je ne sais pas tellement dessiner les choses lorsqu'il s'agit de les inventer.

    C'est d'ailleurs quelque-chose de plutôt intéressant :

    le dessin d'observation, et le dessin d'imagination, sont deux choses véritablement différentes, et relèvent de deux constructions différentes…

    Les gens ne se débrouillent pas toujours avec autant d'aisance dans ces deux disciplines. Et puis, parfois, si. Et vous êtes très jaloux.

    Bref. Si je rentre en communication l'année prochaine, ça me laisse quatre ans pour m'entraîner. Quatre ans pour trouver la façon qui puisse me laisser envisager d'écrire avec le dessin…

    Si je ne suis pas pris, pour une raison de quotas, de tri, je ne sais pas, alors je n'aurai plus qu'à remettre en question la perspective que j'avais donnée à ma vie depuis mon enfance…

    En Juin. En Juin, je suis pris en com, ou pas.

    Et l'année prochaine, à la fin du premier semestre (je suppose !…), je saurais si je suis pris en illustration ou pas.

    Si je suis pris en illustration, tout me sera possible. Tous mes rêves auront le droit de se réaliser. Je n'aurais plus qu'à me donner la peine.

    Dans moins d'un an, je saurais si je peux faire de ma vie ce que j'avais prévu, ou si en fait ça risque d'être un peu plus compliqué (attention litote).

     

    Je parlais du fait de me retourner en arrière. C'est fou, comme des choses si proches peuvent paraître aussi éloignées. C'est parce que, éloignées dans le temps ou pas, ce sont des choses révolues, terminées et auxquelles on n'accèdera jamais à nouveau. Cela relève du passé.

    Ça va continuer comme ça jusqu'à la fin de ma vie. Je vais me retrouver à refermer des portes dont seule la mémoire pourra m'être une clé. A force de marcher, on laisse tellement de choses derrière soi… Ça fout les chocottes d'avance. Parce que je n'ai que dix-neuf ans et il y a déjà tout un tas de trucs, derrière moi.

    Putain. Le jour ou j'aurai cinquante, soixante, soixante-dix ans, quatre-vingts… J'aurai peut-être accompli tout un tas de choses, mais il y aura surtout tellement de choses définitivement dépassées et révolues…

    J'ai déjà abordé le sujet, mais je réalise la permanence de ce truc-là. Enfin, c'est un peu con à dire… Mais quand même. T'es gosse, et t'as des vieux, autour de toi. Et puis tu es ado, et tu vois des gosses autour de toi. T'as la vingtaine, et il y a toujours des poussettes autour de toi dans le RER.

    Un jour toi-même t'auras des bébés. Peut-être.

    Ce que je veux dire, c'est que… Il n'y a pas des vieux, des jeunes… Il y a juste des gens qui traversent tous ces âges.

    Si on prend une date précise, il se trouve que telle personne avait alors tel âge, et tel autre tel âge. Mais si l'on enlève la date, et si l'on ne compte pas les morts prématurées, nous ne sommes que des individus qui traversons le temps de la naissance jusqu'à la vieillesse…

    Je sais que tout le monde le sait, que j'enfonce une porte ouverte… Mais, moi, c'est une idée que j'ai du mal à réaliser. Au fond, je suis aussi vieux que mon arrière-grand-père, car j'aurai moi-même un jour des arrières petits-enfants qui verront mes photos en calculant le temps écoulé…

    Le temps présent n'existe pas, il n'y a pas réellement de passé et de futur, simplement un long fleuve plus ou moins tranquille, qui s'écoule vers la mer… Le temps s'étend de la source jusqu'à la mer. Je récupère cette idée-là du Siddharta d'Hermann Hesse, que je devrais relire un de ces quatre.

    Je veux dire… Je regarde Butch Cassidy et le kid, avec Paul Newman et Robert Redford. Jeunes. Dans les bonus, il y a des interviews d'eux, vieux.

    Et le décalage est… un peu fou.

    Mes grands-mères ont eu quatre-vingt-ans. Mais j'ai vu des photos d'elles, lorsqu'elles étaient plus jeunes.

    Ma mère a une cinquantaine d'années, mais en ce moment elle passe du temps sur le site Copains d'avant, elle a retrouvé sa meilleure amie d'enfance et elles s'écrivent des messages et se racontent leur parcours…

    J'ai vu des photos d'elle, de ma mère, lorsqu'elle était petite. 

    J'ai vu une photo de mon grand-père qui est mort lorsqu'il avait dans les huit ans.

    On immortalise un instant, qui nous fige dans une date.

    Mais la date est une illusion. Je ne suis pas jeune, puisque je ne vais pas le rester pour toujours. Et je ne serai jamais vieux, puisque j'ai un jour été jeune. Je suis comme mon grand-père qui a eu huit ans.

    Je suis, simplement, un long fleuve… Et nous le sommes tous.

     

    Je ne sais pas si ce discours est cohérent, pertinent… Je n'en suis pas sûr. Je suppose qu'en tout cas, cette question est une affaire de point de vue.

    Les gens se transforment tellement en vieillissant… Et notre vie, se transforme. S'il y a des portes qui se ferment, des éléments qui intègrent les vestiges de la mémoire, c'est qu'il y a eu changement, transformation.

    On passe donc sa vie à se transformer, continuellement, jusqu'à sa mort. 

    Bien sûr, on ne se transforme pas entièrement… Je sens l'âme d'enfant qui réside chez ma mère, chez mon père, chez mes grands-parents… Je sens qu'il n'y a qu'une partie d'eux-mêmes, qui change.

    Si quelqu'un d'immature ne travaille pas sur lui-même, il sera toujours dans le même état à quatre-vingt ans.

    C'est touchant. Un enfant de quatre-vingt ans. Un enfant de cinquante ans.

    Ou un enfant de vingt ans…

    Le temps passe plus vite que prévu. Le corps fatigue alors que l'on se sent encore si jeune à l'intérieur. Je le sais.

    Je parle de long fleuve tranquille, de date, de permanence. Mais la date, évidemment que ça compte.

    Ça aussi c'est quelque-chose dont j'ai déjà parlé.

    Peut-être que nous sommes tous des individus qui allons de la naissance jusqu'à la vieillesse et la mort, mais la date compte malgré tout.

    Avoir eu vingt ans dans les années soixante-dix, ce n'est pas la même chose que les avoir en 2010.

    Récemment, j'ai vu la femme de l'aviateur, d'Eric Rohmer. On est dans les années quatre-vingt, dans un cinéma très naturaliste, avec des personnages parisiens qui ont la vingtaine. Je le regarde avec ma mère, et je me dis : elle avait leur âge. Au moment où ce film a été tourné, elle avait le même âge que ces acteurs.

    J'ai déjà parlé de tout ça, mais c'est vrai que c'est un changement énorme. Mes grand-parents ont passé leur enfance voire leur adolescence avec la France occupée par les nazis.

    Moi, je la passe avec des ordinateurs.

    Je préfère l'ordinateur à la guerre, mais, voilà.

    J'ai dit que chacun se transformait au fur et à mesure de sa vie, du moins que cette vie, se transformait.

    C'est le cas pour le cadre. Le temps passe, notre vie change, et le monde change.

     

     

     

    Au fait… Merci beaucoup pour les compliments qui m'ont été faits ces derniers temps, cela me fait très plaisir, et… je ne sais pas quoi vous dire d'autre.

     

    (vous savez, j'ai déjà abordé tous ces thèmes, sur mon blog. J'ai déjà partagé ce genre de réflexions, il y a plus ou moins longtemps. C'est peut-être pour ça que je fais de moins en moins de notes : peur de la redondance, du cerveau qui tourne en rond…)


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  • Hé hé hé ! Yeah babe !

    J'ai trouvé comment remplacer deezer !

    A droite, dans "musique du moment", vous pourrez écouter plein de tom waits (Jesus gonna be here, Clap Hands, trampled Rose, make it rain, Green Grass…) mais plein d'autres choses aussi.

    C'est exclusivement des morceaux que ce soir je surkiffe grave à écouter.

    Parmi les chansons que j'avais vraiment envie de mettre, seuls deux morceaux manquent à l'appel, disponibles sur deezer mais pas sur wormee.

    Dirty Dancing et London!, de Frida Hyvonen.


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  • JE HAIS DEEZER ET BLOGG.ORG.

    Pourquoi je ne peux pas juste vous présenter, ici, dans cet article, le morceau que je voudrais ?…

    Fuck.

    J'ai mis des morceaux de Bobby Mcferrin dans "musique du moment", vous devriez écouter.

     

    J'aimerai beaucoup vous poster une nouvelle note, mais ce soir je suis vraiment beaucoup trop fatigué.

    Je ne pense pas que ça tellement tarder. Il y a plein de petites choses qui s'amassent dans ma tête, je devrais bien finir par pouvoir en faire une note de blog.


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